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« Diamant noir » de Arthur Harari. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Pier Ulmann vivote à Paris, entre chantiers et larcins. Un jour, son père est retrouvé mort dans la rue, après une longue déchéance. Bête noire d'une riche famille de diamantaires basée à Anvers, il ne lui laisse rien, à part l'histoire de son bannissement par les Ulmann et une soif amère de vengeance. Sur l'invitation de son cousin Gabi, Pier se rend à Anvers pour rénover les bureaux de la prestigieuse firme Ulmann...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Diamant noir"
De : Arthur Harari
Avec : Niels Schneider, August Diehl, Hans Peter Cloos, Abdel Hafed Benotman, Raphaële Godin
Sortie le : 18 octobre 2016
Distribution : Ad Vitam
Durée : 110 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Grand diamant serti dans un premier film, déjà si rare. D’une belle complexité apparente, d’une beauté discrète. Premiers indices d’une pierre précieuse que le jeune réalisateur Arthur Harari façonne avec un sens particulier de la narration. Sa rigueur, sa détermination, il l’applique à son héros Pier Ulmann dont la vie bascule le jour de la mort de son père, découvert dans la rue, abandonné.

Pier vivait de petite combines et de rapines, au service de Rachid, un antiquaire receleur. Le seul père qu’il ait vraiment vénéré.

De son géniteur, il ne savait plus rien, sinon le rejet de sa famille, des diamantaires d’Anvers avec qui Pier décide de renouer pour régler ses comptes.

Le père et le fils , querelle de succession au pays du diamant d'Anvers...
Le père et le fils , querelle de succession au pays du diamant d’Anvers…

Sa vengeance sera terrible confie-t-il à Rachid qui lui conseille plutôt la voie de la sagesse. Réflexion et sang-froid dit-il, pour s’immerger en douceur dans l’entreprise anversoise. Joseph Ulmann la dirige d’une main de maître (Hans Peter Cloos) , dans l’ombre de son fils Gabi, impétueux jeune homme qui n’attend que la relève.

De l’ambition, des idées et l’envie de relooker ses locaux professionnels . Il en confie le soin à son cousin parisien dont il fait connaissance à l’occasion des obsèques.  Le ver est dans le fruit, mais le jeune homme est-il réellement le poison qu’il entend distiller ? Véritablement déstabilisé par son immersion dans ce monde si fermé, Pier se sent très vite comme un étranger.

Seule Luisa, l’amie de Gabi (Raphaële Godin, mystérieuse, subjugante) paraît pouvoir lui apporter un peu de réconfort. A moins qu’il ne s’agisse d’une pièce maîtresse dans un dispositif marqué par la sourde rivalité qui naît entre Pier et Gabi.

Au fur et à mesure de ses investigations, le novice devient un technicien de la coupe, un véritable professionnel que son oncle adoube, redoublant les tensions entre les cousins. Mais peu de prises de bec ou d’algarades, Arthur Harari joue sur les nuances et les pauses .Niels Schneider et  August Diehl les assument avec autorité , comme de vieux routards, tout à fait en accord avec la ligne de leur personnage.

Le dénouement est du même ordre, chamboulé par un ordonnancement aussi imprévisible que fatal. C’est absolument très bien écrit et mené sur le plateau avec une aisance qui tient à la fois de la concision et d’une logique désordonnée. La confusion qui s’en dégage est merveilleuse dans un tel contexte familial proche du thriller. Le diamant a bien plusieurs facettes…

 

 LES SUPPLEMENTS

  • Essais comédiens (9.30 mn). Deux extraits portants sur la même séquence (supprimée au tournage), le premier essai de Niels Schneider en décembre 2013, puis une séance de travail, deux mois avant le début du tournage.
Hafed Benotman, commanditaire pour Niels Schneider, le début d'un braquage...
Hafed Benotman, commanditaire pour Niels Schneider, le début d’un braquage…

Les essais de Hafed Benotman, sur la scène du pigeon, une lecture puis une improvisation avec le réalisateur, c’est très intéressant.

  • Scènes coupées (6.32 mn). Le film est très fort, ces séquences ne sont pas fondamentales.
  • Rencontre avec Arthur Harari (15 mn). Pas toujours très clair sur ses propositions autour de ce premier film. « J’avais envie de plusieurs couches de lecture, jusqu’au vertige. (…) La mise en scène me donnait la possibilité d’arriver à cet équilibre instable entre la grande simplicité du genre, du film de vengeance et la grande complexité, presque baroque, que permettait l’univers du diamant .(…) Je pense avoir fait un film très expérimental en arrivant à une lisibilité où il y a une évidence ».
  • Le Prix Claude Chabrol depuis 2012

« Présumé coupable » de Vincent Garenq-« 38 témoins » de Lucas Belvaux-« Mains armées » de Pierre Jolivet-« Foxfire – confessions d’un gang de filles » de Laurent Cantet-« La chambre bleue » de Mathieu Amalric- « Coup de chaud » de Raphaël Jacoutot-« Diamant noir » d’Arthur Harari-« Petit paysan » d’Hubert Charuel-« Jusqu’a la garde » de Xavier Legrand- « Roubaix, une lumière » d’Arnaud Desplechin-Boîte noire » de Yann Gozlan

Prix spécial du jury à Beaune Meilleur dvd Octobre 2016 ( 5 ème ) César Révélation masculine : Niels Schneider Le Prix Claude Chabrol 2017 Prix Jacques Deray 2017 Grand diamant serti dans un premier film, déjà si rare. D’une belle complexité apparente, d’une beauté discrète. Premiers indices d’une pierre précieuse que le jeune réalisateur Arthur Harari façonne avec un sens particulier de la narration. Sa rigueur, sa détermination, il l’applique à son héros Pier Ulmann dont la vie bascule le jour de la mort de son père, découvert dans la rue, abandonné. Pier vivait de petite combines et de…
Le film
Les bonus

Une nouvelle veine dans le cinéma de genre, un beau regard de metteur en scène et des comédiens ad-hoc, voilà la belle et grande surprise de ce juin moribond ( inondations +conflits sociaux + l’Euro… ) qui nous offre un premier film dont plus d’un impétrant rêverait d’être l’auteur. Je ne sais pas grand-chose d’Arthur Harari, sinon qu’il vient de franchir des étapes en une seule prise pour nous conter l’histoire d’un jeune homme révolté par le comportement de ses cousins. Il veut se venger, mais délaissant le couteau entre les dents, il opte pour une version plus calme, plus intelligente qui va cependant le conduire dans des recoins qu’il n’imaginait pas forcément. C’est absolument très bien écrit et mené sur le plateau avec une aisance qui tient à la fois de la concision et d’une logique désordonnée. La confusion qui s’en dégage est merveilleuse dans un tel contexte familial proche du thriller. Niels Schneider et  August Diehl, la jeunesse, toujours, jouent comme de vieux routards des personnages qui ne demandaient qu’à prendre le n’importe quoi. Ils tiennent les rênes à la perfection accompagnés par Raphaële Godin, une jeune femme tout aussi mystérieuse. Une énigme de plus au pays des diamantaires. Un secret tout aussi précieux…

Avis bonus Des rencontres, des essais, des scènes coupées …

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