Accueil » A la une » « Cold Hell » de Stefan Ruzowitzky. Critique Blu-ray

« Cold Hell » de Stefan Ruzowitzky. Critique Blu-ray

Synopsis: Özge, une jeune femme d’origine turque, est chauffeur de taxi le jour ; le soir, elle suit des cours et pratique la boxe thaïe. Elle n’est guère bavarde et elle s’entraîne sans relâche. Un jour, elle est témoin d’un meurtre sauvage. Le principal suspect, un tueur en série qui se réclame de l’islam, est convaincu qu’Özge l’a vu et qu'elle pourrait le reconnaître. Entre Özge et lui s'engagent alors une lutte sans merci, où le tueur est prêt à tout pour la retrouver

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Cold Hell"
De : Stefan Ruzowitzky
Avec : Violetta Schurawlow, Tobias Moretti, Robert Palfrader, Sammy Sheik, Friedrich von Thun
Sortie le : 09 janvier 2018
Distribution : ARP Sélection
Durée : 88 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Festival de Beaune 2017 : Prix du Jury, ex-æquo.

On a connu festival moins violent. Et plus inspiré. Mettre sur un pied d’égalité « La Colère d’un homme patient » de Raúl Arévalo et ce « Cold Hell » me parait illusoire.

Dans la famille du thriller, le film de Stefan Ruzowitzky n’atteint jamais la ferveur policière digne d’un grand suspense et de beaucoup d’émotions. Le réalisateur et son scénariste Martin Ambrosch ont simplement bien œuvré pour donner du fil à retordre à leurs protagonistes, dont la forte personnalité marque indéniablement les esprits.

Özge, l’héroïne, parle peu, conduit follement et braque qui se met en travers de sa route, sa pratique de la boxe thaïe ne souffre d’aucune légèreté. Violetta Schurawlow tient bien sa partition . Mais son profil agace profondément l’inspecteur de police chargé d’enquêter sur un meurtre dont elle a été témoin.  Steiner (Tobias Moretti )pointe très vite les failles de la jeune femme et par on ne sait quelle alchimie, la prend sous sa protection.

C’est le point fort d’une histoire peu commune dans les films noirs, avec des ramifications classiques, mais peu orthodoxes. Plus d’un geste, d’une réflexion, d’une attitude sont des appels au meurtre, l’héroïne border-line ne pouvant jamais contenir des pulsions que le policier a depuis remisé dans sa mallette à souvenirs.

L’envers de son décor où Ruzowitzky surprend terriblement sur une déviante familiale qu’il n’exploite malheureusement pas à fond. Comme il s’écarte très vite des tensions xénophobes tendues dans l’univers glauque, voire malsain des proches de l’héroïne. Un père qu’elle repousse du regard, puis du geste avant de lui cracher à la figure des vérités repoussantes.

Ces relations conflictuelles enveniment un climat où le tueur en série figure plus comme un mauvais esprit qu’une âme démoniaque. A la différence des autres personnages, il demeure assez flou, dans le trait et la psychologie. Et sans le mécanisme diabolique du repérage téléphonique, tout explosif qu’il soit, le final demeure bien consensuel.

UN APERÇU DU FESTIVAL DE BEAUNE

  • Grand prix 

«  Le Caire confidentiel » de Tarik Saleh (2017 )

« Diamant noir » de Arthur Harari ( 2016 )

« The man from nowhere » de Lee Jeong-Beom (2011 )

  • Prix de la critique

«  Man on high heels » de Jang-Jin ( 2016 )

 « Animal Kingdom » de David Michod ( 2011 )

  • Bredouille ( et justifié, selon moi )

 » Son of a gun » de Julius Avery

Festival de Beaune 2017 : Prix du Jury, ex-æquo. On a connu festival moins violent. Et plus inspiré. Mettre sur un pied d’égalité « La Colère d'un homme patient » de Raúl Arévalo et ce « Cold Hell » me parait illusoire. Dans la famille du thriller, le film de Stefan Ruzowitzky n’atteint jamais la ferveur policière digne d’un grand suspense et de beaucoup d’émotions. Le réalisateur et son scénariste Martin Ambrosch ont simplement bien œuvré pour donner du fil à retordre à leurs protagonistes, dont la forte personnalité marque indéniablement les esprits. Özge, l’héroïne, parle peu, conduit follement et braque qui se met en travers…
Le film

Prix du jury 2017 ex-aequo au festival de Beaune ce film peut alors faire illusion au regard des lauréats précédents qui situent la manifestion à un excellent niveau. Je suis surpris du « classicisme » de l’ensemble sur une réalisation nerveuse mais qui ne suscite guère d’intérêt, tant il semble que toutes ces images d’action sont passées et repassées. C’est plutôt dans l’écriture des personnages atypiques que ce film me parait intéressant, des personnages situés dans des environnements tout aussi particuliers, voire inédits, comme ce flic à priori ronchon et xénophobe et qui se découvre peu à peu bien différent, au fur et à mesure qu’il côtoie l’héroïne. Mais ces portraits aussi bien affûtés ne suffisent pas à tenir un suspense, une vibration, un intérêt, pendant 90 minutes.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Chroniques de Téhéran » de Ali Asgari et Alireza Khatami. Critique cinéma

Un Kafka iranien démultiplié. Et toute l’absurdité d’un système balayé par l’ironie sourde de ses habitants. Démonstration magistrale

Laisser un commentaire