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« Les Chasseurs de scalps » de Sydney Pollack. Critique Blu-ray

Synopsis: En 1850, dans les Montagnes Rocheuses. Un trappeur, Joe Bass, rencontre des Indiens Kiowas, qui lui proposent d'échanger ses fourrures contre un esclave noir. Joe est obligé d'accepter. Plus tard, il retrouve les Indiens scalpés. Il décide de poursuivre les chasseurs, payés par l'Etat, afin de reprendre ses fourrures.

La fiche du film

Le film : "Les Chasseurs de scalps"
De : Sydney Pollack
Avec : Jack Williams (II), Burt Lancaster
Sortie le : 02/02/1969
Distribution :
Durée : 102 Minutes
Genre : Western
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus
  • DVD : 07 avril 2022 . – 

Fin des années soixante, le western classique se meurt : Pollack débarque sur son fier canasson !… Pour son troisième film, le jeune réalisateur reprend le filon, de manière pas très sérieuse. Voire parodique.

Le préambule est édifiant : Joe Bass, trappeur, se la fait à la Lucky Luke pour siffler et ramener son cheval, qui vient de le désarçonner … Façon Jolly Jumper !

Ce ton fantaisiste ne varie quasiment pas tout au long de la traque des chasseurs de scalps qui se sont emparés de ses fourrures chèrement acquises durant l’hiver.  A l’origine elles ont été subtilisées par des indiens en échange d’un esclave noir. Joe n’en voulait pas, mais le voici en charge de Joseph Lee qui va lui donner bien du fil à retordre (Ossie Davis).

Manque de chance pour Joe Bass qui voit tout son travail de l’hiver réduit à néant …

On intellectualise alors cette fois pour deviser sur l’évidence de l’esclavage et les malheurs du peuple noir. Joseph a des lettres et fait appel à Jules César pour démontrer la force de son raisonnement et de ses convictions.

Sous le manteau Pollack prend bien du plaisir à ridiculiser maître Joe que Burt Lancaster assume avec une grande autorité. Sans perdre de vue ses précieuses fourrures bringuebalées au fil d’un voyage tout aussi mouvementé.

Elles sont aux mains de ces chasseurs de scalps et de leur chef Jim Howie (Telly Savalas) que sa maîtresse Kate mène par le bout du nez.  Car les femmes sont aussi du voyage et Shelley Winters s’en amuse beaucoup.

Joe commande ses hommes, mais Kate commande son homme, et c’est drôle

Un personnage de foire au cœur d’un convoi filmé à la manière d’une troupe ambulante de spectacle.

Entre cirque et théâtre effectivement, sa mise en scène tient à ce western fantasmagorique, où les coups de feu et coups de poings n’ont rien à envier aux ancêtres de la Winchester. Avec l’empoignade finale entre le truand et le bon blanc ( très belle arnaque mortuaire… ) , puis le bon blanc et le noir qui se libère de ses principes, de ses préjugés, de ses chaînes. Un brin prévisible, mais depuis le début l’affaire était entendue. Et bien vue.

LES SUPPLEMENTS

  • Eric Thouvenel , enseignant-chercheur . Université de Rennes- Une belle introduction sur l’idée de plusieurs formes de westerns, et son aspect révisionniste sur l’Histoires des USA . Si l’universitaire fait un  parallèle avec « Le retour des morts vivants », ( « une proximité ») , la comédie tire cependant à son avis du coté de Blake Edwards , exemples et descriptifs à l’appui.
Joe Bass ne partage pas son whisky avec n’importe qui. Joseph  Lee saura s’en souvenir …

« L’infléchissement de la société américaine à travers le cinéma qui devient de plus en plus démocrate à la fin des années soixante » permet selon lui d’avoir ce genre de film . Mais attention, prévient-il «  le discours est  loin d’être angélique malgré la fantaisie, il y a des rapports très acides, de la perfidie … »

Belle info au final : Lancaster lance Pollack sur ce film, et en réalité il veut le tester pour éventuellement partir sur de plus grands projets. Ce qui se fera effectivement un peu plus tard …

  • Olivier Père , directeur de l’unité cinéma Arte- C’est encore la belle histoire de cinéma qu’il nous raconte, via quelques parenthèses intéressantes comme celle de Lancaster appelé par Visconti pour jouer dans » Le Guépard ». Ce qui étonne beaucoup, et encore plus quand le comédien demande à Pollack d’en faire une adaptation…

«  Les chasseurs de scalps » ? «  Un film de circonstance, ils ont déjà en tête les deux films suivants dont «  Un château en enfer » , et Pollack doit aussi retourner des scènes du film de Frank Perry «  The swimmer »  où Lancaster a un rôle très particulier

Un western parodique ?  C’est la mode en 1968 , pour que les gens continuent à en voir , avec une forte influence des westerns italiens . Une tendance qui a mal vieilli , difficile à regarder, mais le film tient la distance, sur le volet politique, anti conventionnel, dit encore Olivier Père.

Mais « Pollack en a très peu parlé par la suite .(…) Il voulait toujours des stars dans ses films, comme un principe de base, assurant une bonne visibilité . (…) Sans être un film majeur, il aura beaucoup de succès ». Et Burt Lancaster dans tout ça ? « Dirigiste, sévère , il était souvent producteur et avait des choses à dire et ne s’en privait pas ».

 

 

DVD : 07 avril 2022 . -  Fin des années soixante, le western classique se meurt : Pollack débarque sur son fier canasson !... Pour son troisième film, le jeune réalisateur reprend le filon, de manière pas très sérieuse. Voire parodique. Le préambule est édifiant : Joe Bass, trappeur, se la fait à la Lucky Luke pour siffler et ramener son cheval, qui vient de le désarçonner ... Façon Jolly Jumper ! Ce ton fantaisiste ne varie quasiment pas tout au long de la traque des chasseurs de scalps qui se sont emparés de ses fourrures chèrement acquises durant l’hiver. …
Le film
Les bonus

Le nom de Pollack dans ce western sans grand relief , mais amusant, peut surprendre le cinéphile . En 1968 c’est un jeune réalisateur qui s’engage sur son troisième film dans un genre devenu moribond. C’est peut-être pourquoi le ton de la fantaisie employé autour d’un trappeur en quête de ses fourrures est de mise. Il est quand même joué par Burt Lancaster, déjà solidement accroché au firmament du septième art que Pollack s’apprête à rejoindre. Il fait ses armes et montre déjà toute l’imagination qu’il peut apporter à la mise en scène et direction d’acteurs. En suivant le héros, affublé d’un esclave dont il ne voulait pas , le cinéaste donne aussi l’impression de filmer une troupe ambulante de spectacle. Entre cirque et théâtre, sa mise en scène tient bien de ce western fantasmagorique, où les coups de feu et coups de poings n’ont rien à envier aux ancêtres de la Winchester. Avec un petit discours quand même sur l'esclavage qui pour notre héros va de soi ...

AVIS BONUS A la limite un poil plus intéressant que le film, des commentaires, des anecdotes et du cinéma !

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