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« Little big man » de Arthur Penn. Critique cinéma

Synopsis: Agé de cent vingt et un ans, Jack Crabb se souvient de son passé au temps de la conquête de l'ouest. Elevé par les Cheyennes, le petit blanc qu'il était a trouvé l'amour, l'amitié et l'ennemi parmi sa famille adoptive. Devenu adolescent, il est revenu parmi les Blancs, mais l'éducation indienne ne s'oublie pas...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Little Big Man [Édition Coffret Ultra Collector - Blu-ray + DVD + Livre]"
De : Arthur Penn
Avec : Dustin Hoffman, Faye Dunaway, Chief Dan George, Martin Balsam, Richard Mulligan
Sortie le : 19 octobre 2016
Distribution : Carlotta Films
Durée : 140 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 3
Le film
Les bonus

Pour cette édition extraordinaire, je scinde pour la première fois de ma grande histoire une chronique en deux parties. Ci-dessous, la critique d’un chef d’œuvre, et dans un second volet ce qu’il faut retenir d’un coffret ultra-collector (2 DVD + 1 Blu-ray et Le livre «  Penser la spontanéité ») , riche de mille informations sur l’histoire de ce film pas comme les autres. On y voit notamment le réalisateur derrière et devant la caméra, sur les champs de bataille en train de régler quelques scènes ou derrière Dustin Hoffman son acteur-héros, un jeune homme à l’époque qui parle lui aussi merveilleusement bien de cette épopée. L’histoire d’un petit bonhomme qui allait faire un grand film.

« La Riviere rouge »,John Wayne, Montgomery Clift
  • Mon point de vue.

Arthur Penn contre John Wayne. 45 après, le rappel à l’ordre historique a toujours autant de panache.Ce qui apparaît comme une fable picaresque, une légende de western, est émaillé de drames plus significatifs, plus proche de la vérité que connurent les indiens d’Amérique, chassés de leur propre terre, massacrés, au profit d’une colonisation radicalement blanche.

Ce que découvre le jeune Crabb, héros malgré lui d’une aventure qui le voit traverser les étapes de sa vie au rythme de la démesure des hommes. Elevé par des indiens qui le surnomment « Little big man », le voici dans ses premiers émois amoureux aux prises avec la femme d’un pasteur qui prêche elle aussi la bonne parole, et ne la respecte pas. Mais qui résisterait à Faye Dunaway ?

Arthur Penn a déjà posé les bases d’une comédie improbable, quand la fantaisie colmate péniblement les failles du système américain de cette époque. Les premières salves sont parodiques. Certaines scènes mythiques des westerns de légende prennent d’admirables tangentes. Le bar où tout le monde craint le méchant qui boit de la limonade. L’attaque fofolle de la diligence.

Mais le sourire devient rictus quand la belle du héros est kidnappée par des indiens sauvages, Les Pawnies ! Le monde n’est ni blanc ni noir, nous dit Arthur Penn et notre petit homme en attrape le tournis. Entre les bons et les méchants, il ne sait plus à qui faire confiance, ballotté par des événements de plus en plus cruels. Le cinéaste jette toute sa rage dans la bataille que les soldats de Custer mènent aveuglément. On se rapproche de «  Soldat bleu » de Ralph Nelson. Et de ce général remarquablement moqué par le réalisateur qui en fait un idiot parfait, un pleutre qui ne s’attaque qu’aux enfants et aux femmes , un rustre que personne ne veut contrarier, un salaud.

Richard Mulligan a fière allure dans son uniforme sudiste, Faye Dunaway , fleur flétrie qui vit dans «le péché immoral »  est incroyable, mais la palme revient incontestablement à Dustin Hoffman.Il endosse toutes les pelures de la terre, du puceau à l’adolescent, de l’amant au mari comblé. Il affiche une palette sentimentale qui du fanfaron au charlatan, de l’honnête commerçant au trappeur le situe parmi les figures magnifiques du cinéma mondial. Il n’a que 33 ans et six longs métrages seulement à son actif. On connaît la suite, le petit homme est devenu très grand !

« Les cheyennes » John Ford

La Bible :

Quelques westerns plus ou moins conformes :

« Utu » de Geoff Murphy- « In a valley of violence » de Tim West – « Fureur Apache » de Robert Aldrich – « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)- « True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)- « Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970- « Little big man » d’Arthur Penn (1970)- « The last movie » de et avec Dennis Hopper- « L’état sauvage » de David Perrault – « Un homme nommé Cheval‘ de  Elliot Silverstein –  » Les frères Sisters » de Jacques Audiard- « Hostiles » de Scott Cooper- « Duel au soleil » de King Vidor- «  Je suis un aventurier » d’Anthony Mann –  » Django Unchained » de Quentin Tarentino- « Django » de Sergio Corbucci

Pour cette édition extraordinaire, je scinde pour la première fois de ma grande histoire une chronique en deux parties. Ci-dessous, la critique d’un chef d’œuvre, et dans un second volet ce qu’il faut retenir d’un coffret ultra-collector (2 DVD + 1 Blu-ray et Le livre «  Penser la spontanéité ») , riche de mille informations sur l’histoire de ce film pas comme les autres. On y voit notamment le réalisateur derrière et devant la caméra, sur les champs de bataille en train de régler quelques scènes ou derrière Dustin Hoffman son acteur-héros, un jeune homme à l’époque qui parle lui aussi merveilleusement…
Le film
Les bonus

Little Big Man c’est ainsi que l’ont surnommé les indiens qui ont recueilli le jeune Jack Crabb, et qui bien malgré lui va connaître une suite d’aventures plus extraordinaires les unes que les autres. Crabb est un candide qui croit en l’homme et Arthur Penn pencherait du même côté si le cinéaste n’avait pas l’intention voilée, puis clairement établie de remettre le western dans le sens de la marche de l’Histoire. Il le fait admirablement bien, sans jamais forcer le ton mais en abordant des registres multiples (la comédie, le drame lyrique, le western réflexif), confiant à Dustin Hoffman le rôle-titre que le jeune comédien de l’époque (33 ans, six films sur sa carte de visite) endosse avec une maestria qui ne se dément jamais pendant les 135 mn du film. Richard Mulligan a fière allure dans son uniforme de Général Custer (assassiné merveilleusement par le cinéaste),  Faye Dunaway, fleur flétrie qui vit maintenant dans «  le péché immoral » est incroyable. 45 ans plus tard, «  Little big man » est de plus en plus grand !

Avis bonus Rien que pour le chapitre sur Arthur Penn, making of avant la lettre, reportage sur le terrain, documentaire extraordinaire sur la manière de mettre en scène, c’est du cinq étoiles que le chapitre sur Dustin Hoffman confirme amplement

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