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« Nobody knows » de Hirokazu Kore-eda. Critique dvd

Synopsis: Quatre frères et sœurs vivent avec leur mère. L'ainé, Akira, s'occupe de ses jeunes frères et sœurs, nés chacun d'un père différent. Un matin d'hiver, leur mère disparaît et les enfants commencent à vivre seuls.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Nobody Knows [Combo Blu-ray + DVD]"
De : Hirokazu Kore-Eda
Avec : Yagira Yuya, Kitaura Ayu, Kimura Hiei, Shimizu Momoko, Kan Hanae
Sortie le : 12 septemb 2017
Distribution : ARP Sélection
Durée : 141 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film

Deux heures plus tard, un coup de blues, comme du spleen de quitter cette petite famille. Des mômes bien sympathiques qui s’élèvent tout seuls devant les absences répétées de leur mère.

Un jour, elle ne reviendra pas.

Cette histoire vraie à l’origine, le réalisateur la raconte au cœur de l’événement, sans s’apitoyer, à hauteur de ces enfants qui sous la conduite du frère aîné Akira assurent chaque jour leur quotidien et gardent son secret. Un anonymat requis dès l’emménagement. La maman et Akira se sont présentés aux voisins comme les seuls membres de la famille. Le papa revient de temps en temps dit-elle, mais son travail l’éloigne beaucoup.

Akira va faire la connaissance d’une lycéenne, elle aussi abandonnée par ses copines.

Un mensonge supplémentaire à l’édifice posé sur une tendre connivence. Les enfants discutent beaucoup entre eux et c’est leur histoire qu’ils nous racontent. Issus de pères différents, ils ne savent rien de l’école et du monde extérieur ; ils l’aperçoivent simplement à travers la fenêtre. Il est interdit d’aller sur le balcon, de faire du bruit, bref de se faire repérer sous peine d’être à nouveau renvoyés.

Au milieu de cette insouciance, la maman va et vient, s’absente, laisse un peu d’argent sur la table ou l’envoie par la poste. Akira assure au jour le jour, mais un jour, et puis les autres jours on demeure sans nouvelles. Le fiston comprend très vite la situation mais n’en dit rien à ses frère et sœurs. Un nouvel ordre s’installe, l’émancipation comme seconde nature. Hirokazu Kore-eda appelle ça la liberté tant il participe au bonheur de ce foyer, à sa complicité, à ses moments de vie.

Ce que les autres en pensent, on ne sait pas. Les voici pourtant maintenant au grand air, mais toujours en huis-clos fraternel qui rejette les factures impayées et le frigo sans électricité. D’ailleurs il n’y a plus rien dedans.

Hiatus dans un dérèglement programmé, l’argent vient à manquer. On chine ici et là, on gratte les distributeurs automatiques, les cabines téléphoniques mais toujours avec ce sourire qui fait dire au réalisateur que la richesse vue de l’intérieur est plus forte que « l’enfer vu de l’extérieur ».

Exit les services sociaux, la police, les cancans, les voisins indifférents, personne ne sait, comme le raconte si bien ce film qui de la fantaisie au drame nous fait d’étranges œillades. Celles du héros ,Akira (Yagira Yuya assez bluffant ) deviennent complices de notre regard dont l’indulgence va autant à sa petite tribu qu’à sa maman.

Un pays qui délaisse ses enfants peut-il longtemps survivre à lui-même ? « Faute d’amour » dirait Andrei Zvyagintsev.

 

Cannes 2004.  Prix d'interprétation masculine Yagira Yuya. -  Meilleur DVD Septembre 2017 (6ème) Deux heures plus tard, un coup de blues, comme du spleen de quitter cette petite famille. Des mômes bien sympathiques qui s’élèvent tout seuls devant les absences répétées de leur mère. Un jour, elle ne reviendra pas. Cette histoire vraie à l’origine, le réalisateur la raconte au cœur de l’événement, sans s’apitoyer, à hauteur de ces enfants qui sous la conduite du frère aîné Akira assurent chaque jour leur quotidien et gardent son secret. Un anonymat requis dès l’emménagement. La maman et Akira se sont présentés aux…
Le film

C’est l’histoire d’une famille "recomposée" autour d’un frère aîné qui pallie aux manques, puis aux absences d’une mère étrange, tant elle parait aimer ses enfants avant de les abandonner totalement. La fratrie va alors vivre son quotidien, puis survivre quand une fois libérée du carcan immobilier (il ne fallait pas révéler la présence de tant d’enfants), elle goûte au grand air et à une liberté qui la prive paradoxalement du bien être naturel. Plus d’argent, d’électricité, ni d’eau, ils s’approvisionnent où ils peuvent, chinent les invendus du supermarché, grattent les distributeurs automatiques. La dèche à laquelle le réalisateur imprime une distinction sociale qui sans révéler l’état général d’un pays le configure dans une sorte d’impasse. Un pays qui délaisse ses enfants peut-il longtemps survivre à lui-même ? « Faute d’amour » dirait Andrei Zvyagintsev.

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