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« Jackie » de Pablo Larrain. Critique cinéma

Synopsis: 22 Novembre 1963 : John F. Kennedy, 35ème président des Etats-Unis, vient d'être assassiné à Dallas.  Confrontée à la violence de son deuil, sa veuve, Jacqueline Bouvier Kennedy, First Lady admirée pour son élégance et sa culture, tente d'en surmonter le traumatisme, décidée à mettre en lumière l'héritage politique du président et à célébrer l'homme qu'il fut.

La fiche du film

Le film : "Jackie"
De : Pablo Larraín
Avec : Natalie Portman, Peter Sarsgaard
Sortie le : 01/02/2017
Distribution : Bac Films
Durée : 100 Minutes
Genre : Biopic, Drame
Type : Long-métrage
Le film

A l’image du journaliste qui interviewe Jackie Kennedy ( Billy Crudup ), le réalisateur n’aurait-il pas accepté de suivre les recommandations d’un scénario à la fois sage et habile ?  Le portrait de la première dame des Etats-Unis de l’époque me semble flatteur, sans éclaboussure particulière, et surtout très respectueux des conventions américaines portées par une interprétation sans faille de Natalie Portman.

La comédienne supplée souvent une mise en scène compassée bien accordée aux premiers instants du drame.

Là où Pablo Larrain livre à son interprète une palette émotionnelle très forte. La scène du serment prêté par Lyndon Johnson (John Carroll Lynch) à peine le corps recouvert est fabuleuse. Elle a longtemps suscité la controverse et la voici restituée dans ce qui parait au plus près de la vérité.

La scène du serment dans l’avion qui ramène la dépouille du président.

Jackie n’est désormais plus la première dame mais pas encore la veuve que tout le monde attend sur le tarmac. Bouleversée, incrédule, mais déjà révoltée à l’intérieur d’elle-même qu’elle va afficher à la face du monde entier. C’est le sujet de la rencontre avec le journaliste, peu après les funérailles.

Pablo Larrain est raccord quand il dévoile la personnalité de cette femme responsable de ses actes pour un peuple qu’elle n’a jusque-là que très peu regardé. Le drame la place face aux exigences d’une fonction qu’elle assume désormais à travers la préparation méticuleuse de l’enterrement. Pour rendre hommage autant à l’époux qu’au Président dans une perspective d’avenir que le cinéaste ne se lasse pas de répéter.

A ses yeux, Jackie, devenue l’icône de toute une nation, sacrifie ses derniers instants officiels à ce que le peuple attend. C’est du moins ce qu’elle imagine, ballottée par un entourage protecteur. Des seconds rôles très habités, eux aussi, de la confidente Nancy (Greta Gerwig) à Bobby Kennedy que Peter Sarsgaard habille efficacement. Il sera déterminant pour les événements à venir.

Le président n’est plus qu’une ombre que détoure joliment sa veuve en évoquant ce qu’il fut au soleil et dans le privé. « Dès fois il lui arrivait de partir dans le désert, où il se laissait tenter par le diable. Mais il revenait toujours vers sa famille ». Voile pudique, passager, posé comme ces tableaux sur la tapisserie de la Maison Blanche. Jackie y ajoute le portrait de son mari, égarée désormais entre la réalité et la représentation. Comme une option de cinéma, un film à venir…

  • L’histoire des Kennedy, c’est aussi

« Le Majordome », de Kat Steffens

« Kennedy » par Jim Goddard.

« Il n’y a pas de Kennedy heureux » de Patrick Jeudy.

« Dallas, une journée particulière » de Patrick Jeudy.

A l’image du journaliste qui interviewe Jackie Kennedy ( Billy Crudup ), le réalisateur n’aurait-il pas accepté de suivre les recommandations d’un scénario à la fois sage et habile ?  Le portrait de la première dame des Etats-Unis de l'époque me semble flatteur, sans éclaboussure particulière, et surtout très respectueux des conventions américaines portées par une interprétation sans faille de Natalie Portman. La comédienne supplée souvent une mise en scène compassée bien accordée aux premiers instants du drame. Là où Pablo Larrain livre à son interprète une palette émotionnelle très forte. La scène du serment prêté par Lyndon Johnson (John Carroll Lynch) à…
Le film

Il est possible que Nathalie Portman reparte avec l’Oscar de la meilleure actrice. Elle épouse parfaitement un personnage qui n’a rien du biopic. C’est la vie en quelques jours d’une femme qui fut la première des Etats-Unis avant d’être reléguée au second, voire troisième rang. Pablo Larrain que j’ai trouvé formidable sur « Neruda » réussit là encore le portrait de son héroïne, mais ne tient visiblement pas la distance de son récit. A force d’être élégant dans sa mise en scène, il en devient respectueux et rend pathétique une femme révoltée et déterminée dans le combat qu’elle entend mener à la face du monde entier.

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