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« Infiltrator » de Brad Furman. Critique cinéma-Bluray

Synopsis: L’agent fédéral Bob Mazur a pour mission d’infiltrer le cartel de drogue de Pablo Escobar. Son but : faire tomber 85 barons et une banque internationale. Son plan : s’inventer un passé, une identité, une fiancée.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Infiltrator "
De : Brad Furman
Avec : Bryan Cranston, Diane Kruger, John Leguizamo, Benjamin Bratt, Yul Vazquez
Sortie le : 10 janvier 2017
Distribution : ARP Sélection
Durée : 127 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Je n’arrive pas trop à saisir la démarche de ce réalisateur qui m’a déjà intrigué sur « La défense Lincoln ». Il reprend ici quasiment le même procédé narratif:  l’histoire a toujours une longueur d’avance sur une mise en scène dès lors presque … superflue. Brad Furman privilégie le récit avant toute autre forme d’expression scénique, rare et paradoxal quand on écrit un film.

D’où cette impression de flottement perpétuel dans les arcanes bien pourris du monde de la drogue et des flics chargés d’arrêter ses commanditaires. Pas de préliminaire, pas de présentation : on entre dans le vif du sujet en devinant plus ou moins les personnages qui défilent et se défilent sur un montage presque aussi inexistant.

infiltrator

Insidieusement Furman nous pousse ainsi dans les bras de personnages aussi fantasques que réels, inquiétants que présents, tous aux ordres d’un homme qui se fait désirer. Don Pablo comme l’appelle son financier Alcaino , une figure que Benjamin Bratt imagine avec superbe tel un gentleman au cœur de la mafia. C’est peut-être pourquoi Robert Mazur, le flic chargé d’infiltrer le cartel de Medellín ( et auteur du roman dont s’inspire le film ) aura bien du mal à le trahir.

Une scène quasi irréelle et pourtant tout à fait sentie et conforme à la ligne de conduite que Bryan Cranston adopte depuis les premiers échanges. Un comédien comme absent de son personnage qu’il laisse grandir au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête. Là encore un sentiment qui émane de cette réalisation inhabituelle, surtout dans cet espace si confiné où la trahison, la suspicion nous conduisent habituellement vers des tensions extrêmes. On n’est pas chez Donnie Brasco. L’infiltration y est passé maîtresse dans l’art du trompe-l’œil .Chez Furman, à deux ou trois reprises le flic et sa « fiancée » (Diane Kruger) risquent de se faire démasquer, mais on ne voit rien venir, ou presque pas, et tout rentre dans l’ordre.

Pablo Escobar n’en finit donc pas d’alimenter la chronique cinématographique. Je suis passé très vite sur la série Netflix qui n’apporte pas vraiment d’arguments nouveaux aux aventures de ce faux Robin des Bois. « Paradise lost » me paraît plus probant. Benicio del Toro dans le rôle de Don Pablo est excellent ! Celui d’ « Infiltrator » est aux abonnés absents, Brad Furman jouant toujours la carte de l’esquive (jamais là où on l’attend) avec un atout maître dans son jeu : son scénario. Il est signé Ellen Sue Brown, sous le nom d’Ellen Brown Furman. Encore une énigme qui nous tombe dessus.

LES SUPPLEMENTS

  • Scènes coupées. Personnellement, vu le film, je les aurais gardées, elles sont très bien, mais bon, un peu de concision n’a jamais fait de mal.
  • Le point de vue de Robert Mazur. Comment opérer différentes identités dans des milieux aussi différents, que sa famille, la mafia et le quotidien ? C’est l’objet de cette petite rétrospective sympathique. « Moins j’ai de mensonges à raconter, moins j’ai de chance de me planter » confie l’intéressé. Effectivement …

 

D’après le roman autobiographique de Robert Mazur Meilleur dvd Janvier 2017 ( 2 ème ) Je n’arrive pas trop à saisir la démarche de ce réalisateur qui m’a déjà intrigué sur « La défense Lincoln ». Il reprend ici quasiment le même procédé narratif:  l’histoire a toujours une longueur d’avance sur une mise en scène dès lors presque … superflue. Brad Furman privilégie le récit avant toute autre forme d’expression scénique, rare et paradoxal quand on écrit un film. D’où cette impression de flottement perpétuel dans les arcanes bien pourris du monde de la drogue et des flics chargés d'arrêter ses commanditaires.…
Le film
Les bonus

Ce film est à mon avis un cas d’école. Pour évoquer une nouvelle fois au cinéma la chronique mafieuse de Pablo Escobar, Brad Furman s’éloigne tout à fait du registre habituel à ce genre de confrontations cinématographiques. Le cinéaste  prend à contre-pied les idées reçues pour ne s’en tenir qu’aux faits à travers une histoire qui prime sur la mise en scène. Les comédiens sont de la même manière placés devant les situations et ils subissent plus qu’ils n’interviennent, car c’est la vie qui veut ça. Le jeu de Bryan Cranston par exemple s’en trouve magnifié alors que le comédien demeure dans un registre très discret, toujours sur ses gardes, mais sans jamais appuyer sur la détente suspense pour nous faire croire à la dangerosité de sa mission d’infiltré. Une réalisation inhabituelle, surtout dans cet espace si confiné ou la trahison et la suspicion nous conduisent habituellement vers des tensions extrêmes. Ce film est surprenant, il est excellent.

Avis bonus Des scènes coupées prolongent le bonheur de ce film

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