Accueil » A la une » « Remember » de Atom Egoyan. Critique dvd

« Remember » de Atom Egoyan. Critique dvd

Synopsis: Un vieil homme, survivant de l'Holocauste, parcourt les Etats-Unis, pour se venger d'un passé qu'il ne peut oublier.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Remember"
De : Atom Egoyan
Avec : Christopher Plummer, Martin Landau, Bruno Ganz, Jürgen Prochnow, Heinz Lieven
Sortie le : 06 setemb 2016
Distribution : ARP Sélection
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

« Ne plus s’enfoncer dans le mensonge afin qu’une autre vérité voit le jour » dit l’un des acteurs de ce drame.

L’histoire se répète et la grande Histoire lui sert de repères. Auschwitz, les camps de concentration, l’horreur, la mort… Des témoins, des survivants ont juré à la sortie de l’enfer qu’ils se vengeront.

Zev est de cette trempe, malgré son vieil âge et ses pertes de mémoire. Sur les conseils d’un ami juif, lui aussi rescapé des camps de la mort, il part en quête d’un individu autrefois SS à Auschwitz . Il vit aujourd’hui sous une autre identité aux Etats-Unis.

Quatre personnes répondent au nom que l’homme a emprunté pour effacer son passé de tortionnaire. Zev va les rencontrer les uns après les autres, buttant toujours sur une personnalité différente de ce qu’il imaginait. Mais chaque fois, le vieil homme déterre un peu plus son histoire et le mal qui le ronge inconsciemment.

Auteur et scénariste, Benjamin August raconte avec simplicité la vie de ce personnage détruit et fatigué, décidé à mener jusqu’au bout le combat de sa survie.

Cette pondération dans le ton, c’est aussi celle de Christopher Plummer dont la sobriété et la persévérance confère au héros une stature hors du commun. Sur son chemin de croix, Atom Egoyan le suit avec une attention tout aussi mesurée, presque discrète .La poussière des camps n’est pas encore retombée…

Deux vieux amis en maison de retraite préparent une marche vers un passé douloureux
Deux vieux amis en maison de retraite préparent une marche vers un passé douloureux

Elle demeure en suspens dans une scène mémorable où le fils d’un des hommes suspectés ( Dean Norris )  lui fait les honneurs de la collection nazie de son père défunt. Des souvenirs bien présents mêlés à une éducation ad-hoc, Zev comprend maintenant que son histoire est en train de se retourner contre lui.

Il ne pourra peut-être jamais assouvir sa vengeance. Et c’est peut-être le sens qu’il faut donner à sa rencontre improbable avec une petite fille dans une chambre d’hôpital où les circonstances l’amène à lire la lettre du vieux monsieur. Egoyan évoque ainsi une perspective quelque peu décalée dans ce monde dans lequel Zev doit encore vivre.

Un ancien nazi ( Bruno Ganz ) première rencontre avec
Un ancien nazi ( Bruno Ganz ) la première rencontre avec Zev « je n’ai fait que défendre mon pays ».

Le dénouement assez inattendu  est un peu forcé au cœur de cet univers jusque-là dépeint avec retenue et finesse.

 Le réalisateur se lâche et libère le récit de toutes les ambiguïtésaccumulées au cours d’un périple balisé avec beaucoup d’attention. La linéarité des faits n’atteint jamais la complexité de l’aventure qui demeure celle des hommes et de leur Histoire. Le cinéaste conjugue parfaitement les deux.

"Ne plus s’enfoncer dans le mensonge afin qu’une autre vérité voit le jour" dit l'un des acteurs de ce drame. L’histoire se répète et la grande Histoire lui sert de repères. Auschwitz, les camps de concentration, l’horreur, la mort… Des témoins, des survivants ont juré à la sortie de l’enfer qu’ils se vengeront. Zev est de cette trempe, malgré son vieil âge et ses pertes de mémoire. Sur les conseils d’un ami juif, lui aussi rescapé des camps de la mort, il part en quête d’un individu autrefois SS à Auschwitz . Il vit aujourd’hui sous une autre identité aux Etats-Unis.…
Le film

La traque d’un nazi imaginée sous un angle bien différent des nombreux thèmes engagés par le septième art. Cette fois c’est un vieux rescapé d’Auschwitz qui sur les conseils d’un ami, lui aussi revenu de ce camp, va rechercher leur bourreau commun. Atom Egoyan s’appuie beaucoup et à juste titre sur le scénario parfaitement élaboré de Benjamin August qui raconte avec simplicité la vie de cet homme détruit et fatigué, décidé à mener jusqu’au bout le combat de sa survie. Une pondération dans le ton que l’on retrouve chez Christopher Plummer dont la sobriété et la persévérance confère au personnage une stature hors du commun. J’allais dire Atom Egoyan n’a plus qu’à suivre l’un et l’autre, ce qu’il fait très bien avec une attention tout aussi mesurée, presque discrète. Sur le final le réalisateur s’emporte un peu comme pressé de nous révéler la clé de son intrigue. Elle est un peu inattendue…

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma

On ne sait rien d'elle, effectivement. Une raison suffisante pour la découvrir

Laisser un commentaire