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« Mange tes morts-Tu ne diras point » de Jean-Charles Hue. Critique cinéma

Synopsis: Jason Dorkel, 18 ans, appartient à la communauté des gens du voyage. Il s'apprête à célébrer son baptême chrétien alors que son demi-frère Fred revient après plusieurs années de prison. Ensemble, accompagnés de leur dernier frère, Mickael, un garçon impulsif et violent, les trois Dorkel partent en virée dans le monde des « gadjos » à la recherche d’une cargaison de cuivre.

La fiche du film

Le film : "Mange tes morts - Tu ne diras point"
De : Jean-Charles Hue
Avec : Jason François, Michaël Dauber
Sortie le : 17/09/2014
Distribution : Capricci Films
Durée : 94 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

Après un documentaire sur les gens du voyage, Jean-Charles Hue passe à la fiction . Il  reprend quasiment les mêmes amateurs, pour en faire une version très professionnelle. « Mange tes morts », expression rituelle de cette communauté, donne à voir un paysage gris et monotone, où seul le rodéo d’un plus illuminé que les autres, rompt la quiétude retrouvée.

Les plus anciens aspirent à une vie presque normale, le rebelle d’hier est devenu pasteur et Jason, 18 ans,  s’apprête à célébrer son baptême religieux. A la veille de la cérémonie, son demi-frère revient sur le terrain de ses exploits, après quinze années de prison. Fred n’a pas le temps de célébrer sa liberté : il repart en goguette, entraînant dans son mal de vivre,  Jason et ses  deux cousins.

Une virée nocturne en quête d’un peu de cuivre, la fureur de vivre, façon manouche. Le quatuor l’entame à cent à l’heure, après avoir rendu visite à  «  Sac de morts », un vieux monsieur qui trafique au cœur d’un souterrain peu ragoûtant. La vision interlope de l’au-delà. C’est pourtant l’une des scènes les plus belles de cet épisode…

Une pause, une respiration, un répit avant de reprendre la cavalcade meurtrière, où acteurs et réalisateur taillent de concert dans le vif de la chair. La mise en scène, abrupte, péremptoire, gomme peu à peu l’identité des protagonistes, pour atteindre le commun des mortels. Seul lueur d’espoir, peut-être, la présence du cousin qui tente de ramener Jason à de meilleurs sentiments. La fratrie est fragile, et le mauvais coup, si facile, si tentant.

Mange-tes-morts-de-Jean-Charles-Hue

Il y a au bout du compte, de l’échec, un peu de pied-nickelés dans cette folle embardée, qui pour Jason sonnera le glas de ses années d’insouciance. Au petit matin, il pourra rejoindre, rassuré,sa famille qui l’attend pour la cérémonie baptismale Son frère a retrouvé le bistrot de sa jeunesse « Chez Cosette » qui lui a toujours assuré le gîte et le couvert. Son refuge, sa dernière halte…

Après un documentaire sur les gens du voyage, Jean-Charles Hue passe à la fiction . Il  reprend quasiment les mêmes amateurs, pour en faire une version très professionnelle. « Mange tes morts », expression rituelle de cette communauté, donne à voir un paysage gris et monotone, où seul le rodéo d’un plus illuminé que les autres, rompt la quiétude retrouvée. Les plus anciens aspirent à une vie presque normale, le rebelle d’hier est devenu pasteur et Jason, 18 ans,  s’apprête à célébrer son baptême religieux. A la veille de la cérémonie, son demi-frère revient sur le terrain de ses exploits, après quinze années…

Review Overview

Le film

Je pense que, prenant prétexte d'une communauté des gens du voyage, le réalisateur va bien au-delà du regard identitaire pour dresser le portrait d’une fratrie en perte de repères. Elle est gitane ou occitane, et de n’importe où quand le sens commun se dérègle au cœur d’une virée nocturne, totalement improvisée. La mise en scène taille dans le vif du sujet, elle est abrupte et péremptoire, fureur de vivre  dans un monde interlope, avec ses propres lois et un monde extérieur obligatoirement hostile. Dont font maintenant parti les sages de la communauté qui aspirent à un peu de «  vie normale ». Là encore l’antagonisme n’est pas particulier à une société, elle est de tous les temps, de tous les horizons.

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