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« Les 8 salopards » de Quentin Tarantino. Critique cinéma-dvd

Les deux chasseurs de prime ne se font guère confiance, au début ...

Synopsis: Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Ils rencontrent le Major Marquis Warren devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge où quatre personnages énigmatiques ont élu domicile : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. L'un de ces huit salopards n'est pas celui qu'il prétend être. Tout le monde sortira-t-il vivant de l'auberge de Minnie...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les 8 salopards"
De : Quentin Tarantino
Avec : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh, Bruce Dern, Walton Goggins
Sortie le : 25 mai 2016
Distribution : M6 Vidéo
Durée : 161 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Mai 2016

« Reservoir dogs » au pays du western. Un homme, au milieu de truands, n’est pas celui qu’il prétend être. Un traître, un flic, un donneur… Le premier Tarantino, noir, violent et policier était une merveille du genre. Le huitième, prend la même graine sur des espaces plus grands. Avec l’ambition affichée de ne pas trop commémorer le souvenir des ancêtres et encore moins de les parodier. Un bon point.

Le second : le préambule bavard dans la diligence est une mise en œuvre intelligente. Le voyage s’éternise comme souvent chez l’auteur de « Django unchained » mais l’attente est payante. Elle se fait au cœur d’une auberge-mercerie, perdue dans les montagnes du Wyoming, où les voyageurs font halte. Des pensionnaires  y ont déjà trouvé refuge, en attendant disent-ils des jours meilleurs, des jours sans blizzard.

Blizzard, vous avez dit blizzard, le mauvais temps est un mauvais prétexte aux yeux d’un chasseur de prime qui ne lâche pas d’une menotte sa proie : Daisy Domergue (Jennifer Jason Leigh, assez bluffante) .10.000 dollars au bout de la corde.

Le chasseur de prime, la prisonnière et le vieux colonel sudiste...

Le chasseur de prime, la prisonnière et le vieux colonel sudiste…

John Ruth, dit Le Bourreau (Kurt Russell, impeccable)  imagine bien un ou deux lascars tentant de délivrer la belle. Mais lequel et de quelle manière ? C’est déjà la question que se posait Joe Cabot après l’échec de son cambriolage catastrophique dans « Reservoir dogs ».

Tarantino la reprend d’une autre et superbe manière dans ce huis-clos théâtralisé avec une maestria confondante. Il ne fait rien d’autre que d’instituer une sorte d’armistice entre les belligérants de la guerre de Sécession. Mais la trêve est de courte durée et le sale nègre a maintenant deux colts à sa ceinture. Son passé glorieux de bouffeurs de blancs éteint définitivement les velléités du  vainqueur de Bâton Rouge, un vieux colonel sudiste désormais tout recroquevillé dans son fauteuil. Bruce Dern n’en fait pas beaucoup, mais il le fait très bien.

C’est une très belle histoire écrite par un réalisateur qui donne beaucoup de corps et d’esprit à cette reconstitution historique sur fond de règlement de comptes westerniens.

Le futur shérif de Red Rock a bien du mal à faire admettre son autorité

Chaque personnage est parfaitement typé et j’aime beaucoup la manière dont Tim Roth s’acquitte de son costume à l’anglaise. Comment Walt Goggins joue les shérifs à l’emporte- pièce et Samuel.L.Jackson le menteur sans cœur.

Avant que tout ce beau monde ne se flingue et que Tarantino ne retrouve ses tarentinades. D’une violence tout à fait gratuite, elles arrivent à nous faire sourire.

Mais c’est bien dans une toute autre posture que j’ai aimé ce film et son réalisateur. Un évènement cinématographique majeur dans la carrière d’un donneur de leçons qui de l’hommage à la parodie n’en finit pas habituellement de répéter ses classiques. Le voici totalement mature. Un salopard de moins.

Les suppléments

  • Le grand « 8 » de Tarantino ( 4.57 mn ) . Tout le monde passe en revue ce qu’il ont retenu du film, de son histoire, de ses cow-boys… Vraiment la brosse à reluire typiquement américaine.
  • Panavision « 70 mm » . Samuel L.Jackson et Tarantino évoquent l’apport de cette nouvelle technique et annonce des soirées cinéma comme dans les années lumière … « Si je tourne mon film en 65 mm et que je le sors en 70, je ne peux pas obliger 3.000 salles à le passer en 70, d’ailleurs elles ne le voudraient pas. Par contre on peut faire des séances spéciales » poursuit le réalisateur sur des images d’époque, quand le septième art s’offrait ce genre de cérémonie. Producteur et technicien ( dont le directeur de la photo Robert Richardson ) confirment le bien-fondé d’une telle démarche «  rendez-vous compte, l’image deux fois plus grande !…« 
  • La Bible :

    « Une histoire du western » de Louis-Stéphane Ulysse.

    Quelques westerns plus ou moins conformes :

    « Utu » de Geoff Murphy

    « In a valley of violence » de Tim West

    « Fureur Apache » de Robert Aldrich

    « Il était une fois dans l’Ouest » de Sergio Leone (1968)-

     « True Grit » de Joel et Ethan Coen (2010)

    « Soldat bleu » de Ralph Nelson (1970)

    « Little big man » d’Arthur Penn (1970)

    « The last movie » de et avec Dennis Hopper

    « La vengeance aux deux visages » de et avec Marlon Brando

 

Meilleur dvd Mai 2016 « Reservoir dogs » au pays du western. Un homme, au milieu de truands, n’est pas celui qu’il prétend être. Un traître, un flic, un donneur… Le premier Tarantino, noir, violent et policier était une merveille du genre. Le huitième, prend la même graine sur des espaces plus grands. Avec l’ambition affichée de ne pas trop commémorer le souvenir des ancêtres et encore moins de les parodier. Un bon point. Le second : le préambule bavard dans la diligence est une mise en œuvre intelligente. Le voyage s’éternise comme souvent chez l’auteur de « Django unchained » mais l’attente est payante.…
Le film
Les bonus

Dans la filmographie de Tarantino je me posais souvent la question de l’apport réel et personnel d’un créateur trop souvent subjugué par la famille qui l’a vu naître. Des hommages aux parodies en passant par le copié-collé revendiqué, le voici enfin arrivé à maturité dans un film plein de corps et d’esprit, qui revendique hautement le cinéma comme un art à part entière. Le plaisir des images recomposées dans une scénographie attentive aux remugles de l’histoire de l’Amérique nous amène à reprendre la guerre de Sécession, là où les belligérants l’avaient laissée. D’un armistice reconstitué dans une gargote du far-west, aux règlements de comptes qui ne vont pas manquer de ravager la maisonnée, Tarentino assume pleinement son héritage cinématographique en lui ajoutant une somme considérable de bien-être et de bonheur filmés. Une fois encore son affiche est à la hauteur d’ambitions démesurées, mais atteintes. Tim Roth, Walt Goggins, Samuel.L.Jackson…

Avis bonus Pour un tel film, malheureusement pas grand chose à se mettre sous la dent

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17 Commentaires

  1. J’ai beaucoup aimé les deux derniers films de Tarantino et j’attendais sans doute trop de cet antépénultième puisqu’il en reste deux d’après Tarantino lui-même. Malgré un scénario toujours à la hauteur, je l’ai trouvé un peu prévisible et l’ensemble est un peu long avec entre autre un flash-back qui ne sert à rien (on avait déjà compris) si ce n’est à ajouter une scène de tuerie supplémentaire. Le film a des qualités indéniables : décors, intrigue, acteurs au top, mais on y retrouve trop « Reservoir Dogs » et le schéma : trahison, chausse-trappes et feu d’artifice final sanglant.

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