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« La leçon de piano » de Jane Campion. Blu Ray Critique

"La leçon de piano" de Jance Campion, dans l'intégrale.

Synopsis: 19 ème siècle.Nouvelle-Zelande, Ada, mère d'une fillette s'apprète à suivre son nouveau mari au fin fond du bush. Il transporter tous ses meubles à l'exception d'un piano qui échoue chez un voisin illettré. Ne pouvant supporter cette perte, Ada accepte le marché que lui propose ce dernier. Regagner son piano touche par touche ...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "La Leçon de piano [Blu-ray]"
De : Jane Campion
Avec : Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neill, Anna Paquin
Sortie le : 02 mai 2013
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 121 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Il est intéressant d’entendre Jane Campion établir un parallèle entre l’esprit de son film et celui du roman de E. Brontë « Les Hauts du Hurlevent » dont la récente adaptation m’a personnellement déçu. En la visionnant, je pensais effectivement à ce qu’aurait pu faire l’auteur de « Bright star » et de « La leçon de piano », totalement imprégné par l’esprit victorien et les soubresauts du plein amour.
Vingt ans plus tard, il nous reste à coup sûr une œuvre totale, immergée dans cette histoire de désespoir profond, au cœur du bush australien où les hommes dits civilisés sont tout aussi sauvages que les Maoris qui le peuplent. Ada, muette depuis l’âge de six ans, y débarque avec sa fille Flora, pour une nouvelle vie qu’elle n’a pas vraiment choisie. Elle doit suivre son nouveau mari, Stewart, qu’elle connaît à peine.

Au choc des civilisations s’ajoute celui des cultures : la pianiste va jouir de son art sous la contrainte et le marchandage. Un voisin la désire et la retient autour de son clavier, mais les rapports qui s’instaurent quittent rapidement les ordres de la soumission pour des ébats plus complices. L’éveil du désir et d’une sensualité jusqu’alors inconnue, sinon refoulée.

Dans la petite communauté maoris, on ne semble guère s’en préoccuper, si ce n’est le manège de la petite Flora qui n’a plus de papa et se refuse à en reconnaître un autre. Entre la feinte et la duplicité, loin de l’innocence enfantine, elle est pour Jane Campion, le formidable ressort dramatique d’un récit extraordinaire.

La cinéaste ne se prive pas d’en fouiller les décors , plantés dans la  brume et la boue,  au bord d’un océan toujours bouillonnant et rêveur. Il est évident  que le lieu crée l’impression, et l’atmosphère étrange qui s’en dégage.

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Un environnement qui colle aux visages des  indigènes, et déteint sur les quelques blancs égarés dans ce mauvais paradis. Les deux sœurs de Stewart, plus bêtes que méchantes ; Stewart , parfait représentant d’une civilisation perdue ( Sam Neill)  , et Baines dont Harvey Keitel nous rapporte les traits du bon sauvage .

Ils sont tous très justes dans leur composition que rythment, aux extrêmes, une mère et sa fille  Holly Hunter, tout en retenue et colère rentrée et Anna Paquin  , une gamine ballottée par les adultes, mais si peu . Plus que de la violence, il y a de la graine de révolte dans sa voix et son regard. C’est encore le pays qui déteint…

En lui conférant le rôle Jane Campion a parfaitement ciblé son propos, dont l’écho se fait entendre dans cette petite musique triste que Michael Nyman a signée pour l’éternité. Sensuelle et nostalgique, elle se balade dans les images et notre tête, pour ne faire plus qu’un. Une parfaite harmonie.

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Les suppléments

– L’interview de Jane Campion et de la productrice Jan Chapman (1h20). Bien que des extraits du film donnent une respiration à cette longue interview, il faut quand même être très attentif, puisque ce que raconte la réalisatrice est vraiment une belle histoire. Sur le film, le cinéma, sa vie.

Elle dit par exemple que sur un plateau, elle réagit sur l’action plutôt que de coller au scénario. Ce qui explique déjà tout un style. «  Mais il est aussi facile dans un film  de perdre la vision d’ensemble de l’histoire que vous avez dans la tête. Mon rôle c’est alors d’observer, d’apporter cet autre regard sensible ».

– Les coulisses : Présentation du film par l’équipe (15’). Holly Hunter insiste sur «  la complexité des costumes qui me permettaient de rentrer parfaitement dans le personnage ». Sam Neill retient «  les aspects désespérés et merveilleux d’une relation amoureuse ».

Une autre version de ce papier écrit en Juin 2016

Dans le coffret Jane Campion . Egalement chroniqué dans ce coffret : "Les courts métrages" ," Bright star", et "Un ange à ma table " Meilleur dvd Mai 2013 Il est intéressant d’entendre Jane Campion établir un parallèle entre l’esprit de son film et celui du roman de E. Brontë « Les Hauts du Hurlevent » dont la récente adaptation m’a personnellement déçu. En la visionnant, je pensais effectivement à ce qu’aurait pu faire l’auteur de « Bright star » et de « La leçon de piano », totalement imprégné par l’esprit victorien et les soubresauts du plein amour. Vingt ans plus…

Review Overview

Le film
Les bonus



Avis Bonus : Beaucoup de commentaires et d'interview intéressants, mais pas l'ombre d'une fantaisie, d'un making of, d'un court métrage....

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