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« Il était une fois … Hollywood » de Clara et Julia Kuperberg. Critique dvd

Une anthologie du cinéma américain passionnante et originale

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Coffret Hollywood"
De : Clara Kuperberg, Julia Kuperberg
Avec : Jodie Foster, Dustin Hoffman, Orson Welles, Michael Mann, Steve Schapiro
Sortie le : 20 novemb 2018
Distribution : Editions Montparnasse
Durée : 480 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 5
Le coffret

Il y a une révélation quasiment toutes les dix secondes. Le sexe à Hollywood, la censure, les commères « langue de vipère », l’espionnage,… à Los Angeles les studios du septième art brillent  sous un nouveau jour à la lumière du travail des sœurs Kuperberg.

Clara et Julia sondent magnifiquement les souterrains d’une industrie bien étrange avec des extraits de films, et des témoignages inédits et rares sur des mastodontes tels que Alfred Hitchcock, Orson Welles, Frank Capra, Ernst Lubitsch.

Il y en a de moins connus et pourtant l’importance qu’ils prirent dans la construction du monde parait aujourd’hui insensée. Leslie Howard aurait ainsi permis à l’Espagne de ne pas entrer en guerre.

Leslie Howard, tout l’allure d’un espion, effectivement…

Lors d’un tournage, au début de la seconde guerre mondiale, le comédien britannique entretient une liaison avec sa partenaire Conchita Montenegro. Elle épousera peu après l’homme en charge des relations internationales en Espagne, très proche de Franco.

Howard en profite alors pour remettre par son intermédiaire un message secret de Churchill à Franco, sur les raisons de ne pas rentrer dans la guerre.

Howard était-il un espion malgré lui ? On se garde bien de répondre à ce type de mystère tant Hollywood bruisse encore aujourd’hui des activités inattendues de nombreuses stars du grand écran. Des acteurs, espions au cinéma l’étaient réellement dans la vie ordinaire.

Greta Garbo, elle rêvait d’assassiner Hitler : « je serais la seule à ne pas être fouillée ».

« Œuvrant dans l’ombre pour gagner la guerre » comme le dit l’historien du cinéma Tony Maietta en citant Dietrich, Garbo, Grant. « Le monde politique était fasciné par les stars d’Hollywood, elles étaient donc parfaites pour collecter des informations. « Oh je parle à Cary Grant » et ils finissaient par tout lui dire ».

Il est vrai que les stars échappent à toutes les règles, elles vont à leur guise où elles le souhaitent.« Garbo allait souvent en Norvège, c’était l’espionne idéale, à la douane on ne la fouillait pas ».

Pour la censure et le sexe, Hollywood ne manque pas non plus de répondant face aux interdits des producteurs, et des ligues de vertu. Mais les scénaristes savent détourner l’attention.

Pour « Le faucon maltais », dans le roman de Dashiel Hammett dont s’inspire John Huston il est indiqué « cet homme est un pédé », mais au cinéma,  le parfum de Peter Lorre, du Gardénia… suggère simplement son orientation sexuelle.

Le chapitre sur les commères est tout aussi instructif quant à la nuisance de certains journaux dit populaires ou branchés. On voit ainsi sans preuve, ni témoin des scénaristes, des comédiens, des réalisateurs accusés à tort de comploter contre l’Amérique.

Martin Ritt en a fait une satire burlesque avec « Le Prête Nom » et Woody Allen dans le rôle-titre.

Il y a aussi le film de Jay Roach, « Dalton Trumbo » qui s’en prend à ces imperators imbéciles et aveugles qui font et défont les modes et les réputations.

La plus virulente d’entre eux était Hedda Hopper, une chroniqueuse très influente d’Hollywood (Helen Mirren dans le film). Sa rage et sa virulence font peur à voir. Une véritable salope prête à tout pour rayer « le youpin et le coco » des plans de travail des studios d’Hollywood.

Comme quoi il faut s’accrocher pour découvrir toutes les mines posées dans ce coffret aux multiples ramifications. Vous parlez censure et la politique s’en mêle, avant de régenter un univers qui aujourd’hui encore fait souvent rêver. L’autre rêve américain ?

LES CHAPITRES

  • Hollywood : pas de sexe s’il vous plaît
  • Gene Tierney, une star oubliée
  • Les espions qui venaient d’Hollywood
  • Hollywood gossip, les commères d’Hollywood
  • Et la femme créa Hollywood (*)
  • Ronald Reagan, un président sur mesure
  • La censure à Hollywood
  • This is Orson Welles (*)
  • Los Angeles, cité du film noir
  • Steve Schapiro et les icones américaines

(*) Ces deux films ont été sélectionnés au Festival de Cannes (Cannes Classics 2015 et 2016) et au Festival du cinéma américain de Deauville 2016

  • Un portrait inédit de Douglas Fairbanks réalisé par Clara et Julia Kuperberg raconté par Laurent Lafitte sera diffusé sur Arte le 2 janvier à 22h30 .
  • Autour d’Hollywood et de son mythe

« Maps To The Stars »  de David Cronenberg

« Fedora  » de Billy Wilder

« My week with Marilyn » de Simon Curtis

« Le Grand couteau » de Robert Aldrich

« The Player » de  Robert Altman

Il y a une révélation quasiment toutes les dix secondes. Le sexe à Hollywood, la censure, les commères « langue de vipère », l’espionnage,... à Los Angeles les studios du septième art brillent  sous un nouveau jour à la lumière du travail des sœurs Kuperberg. Clara et Julia sondent magnifiquement les souterrains d’une industrie bien étrange avec des extraits de films, et des témoignages inédits et rares sur des mastodontes tels que Alfred Hitchcock, Orson Welles, Frank Capra, Ernst Lubitsch. Il y en a de moins connus et pourtant l’importance qu’ils prirent dans la construction du monde parait aujourd’hui insensée. Leslie Howard aurait…
Le coffret

Quand Hedy Lamarr disait qu’elle avait des infos de première importance, entendues lors des dîners mondains on ne voulait pas la croire. Ce qu’elle avait à révéler aurait peut-être pu changer la face de la seconde guerre mondiale. Et aujourd’hui encore ses idées sur les communications sans fil font florès. C’est l’une des révélations de cet excellent coffret autour d’Hollywood qui de la censure au film noir, de l’espionnage aux commères journalistes recense un univers passionnant et pas forcément très connu.  « Qui est mieux placé pour être espion qu’un acteur ; ils jouent la comédie, les fausses identités ». Dietrich, Garbo, Grant ont été ainsi des émissaires valeureux apprend on encore avant de découvrir cette fameuse loi Hays qui permet de changer l’identité des personnages, des situations. Des meurtres d’homosexuels deviennent ainsi des meurtres d’antisémites…

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