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« Le Petit locataire » de Nadège Loiseau. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Le test est positif ! Nicole, 49 ans, est enceinte. Catastrophe ou bonne nouvelle ? Toute la famille est sens dessus dessous.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Petit locataire"
De : Nadège Loiseau
Avec : Karin Viard, Philippe Rebbot, Hélène Vincent, Manon Kneusé, Antoine Bertrand
Sortie le : 21 mars 2017
Distribution : Diaphana
Durée : 96 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Une famille comme le cinéma les aime, mais que l’on ne souhaiterait pas trop sous notre toit. Inconséquente, plus ou moins hétéroclite, le plus souvent bien à côté de la plaque. Seule la mère fait feu de tout bois, assurant depuis des années un semblant d’organisation et de responsabilités. Karin Viard, tout aussi gaillarde dans son rôle, assure le quotidien de sa fille célibataire avec sa petite fille, sa mère plus ou moins grabataire et un autre pensionnaire assez flou.

Il est québécois (Antoine Bertrand), ça s’entend à l’accent, mais la raison de sa présence tarde bien à venir et encore avec l’incertitude des aléas de cette couvée que le mari évite avec une insouciance désarmante. L’annonce de la troisième grossesse de son épouse, à l’aube de la cinquantaine, ne fait qu’accélérer sa fuite en avant. Philippe Rebbot était certainement l’un des comédiens le plus apte à tenir le rôle, mais ça ne fonctionne pas toujours très bien.

Problème devant le lave linge pour le faire démarrer...
Problème devant le lave linge pour le faire démarrer…

Il va pourtant bien lui falloir retrousser les manches (deux ans de chômage et aucune recherche active …) quand l’épouse annonce que sa maternité est synonyme d’une redistribution des cartes. Dans la famille Payan on demande un père et un mari qui ne se reposent plus sur son amour de toujours. Ce qui va se faire avec les anicroches de circonstance et la frénésie propre à une telle situation.

C’est une comédie qui n’est pas forcément dramatique, mais qui ne fait pas vraiment sourire. Pour deux ou trois scènes bien senties et autant de répliques savoureuses, la frustration des personnages rejaillit très vite sur celle du spectateur. En mélangeant les genres, Nadège Loiseau ménage la chèvre et le chou pour aborder des sujets aussi sérieux que l’avortement, le maintien à domicile ou le partage des tâches familiales et ménagères. Des instants de vérité sans réelle composition ni profondeur, malgré le jeu merveilleux d’Hélène Vincent en vieille dame amusée.

On cherche la nouveauté, la création, l’inventivité quand tout repose sur une mise en scène, à l’image de la famille qu’elle dirige, un rien foutraque. Parmi les scénaristes, une certaine Mazarine Pingeot…

Je vous passe l’autre frustration du moment, une mélodie à l’anglaise (« Hapiness ») pour accompagner l’héroïne dans ses tourments et détournements sentimentaux. Le cinéma français et la chanson du même nom ne font toujours pas bon ménage. (*)

(*) J’entends en ce moment  « Mademoiselle » de Berry,  » N’ayez pas peur, du bonheur il n’existe pas… »

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec la réalisatrice (14 mn). « Pour m’essayer à l’écriture j’ai fait le court-métrage sur le sujet et après j’avais encore tant de choses à dire, plus particulièrement sur la famille, la transmission, comment tous ces gens se construisent que je me suis lancée dans un long métrage ».

Nadège Loiseau dit qu’elle n’avait pas à l’origine de comédiens en tête. (*) « J’écrivais mes personnages et je jouais avec eux, un peu comme avec des Barbies, car il y a beaucoup de films qui s’écrivent mais peu qui se font. Mais une fois décidée, Karin est devenue une évidence et c’est elle qui m’a soufflé l’idée de Philippe Rebot, auquel j’avais pensé mais pour un autre rôle, et ce qui me plaisait bien chez lui que je n’attendais pas là, c’est qu’il allait devoir défendre son rôle, son personnage ».

Dans le court-métrage, la scène du déni de grossesse ne manque pas de piquant

Elle développe enfin l’idée de l’influence de Jacques Demy dans son cinéma.

(*) Il aurait été intéressant de lui demander pourquoi elle n’a pas repris plus ou moins le casting du court-métrage, même si celui du long ne souffre d’aucun reproche…

  • Scènes coupées (16 mn). Le coup du péage, Zoé essaie de lire, dur retour pour Vincent, (la scène complète dans l’ambulance) … on reste dans l’ambiance et quelques scènes auraient pu finir au montage.
  • « Le locataire » court métrage 25 mn.Il est toujours intéressant de voir l’ébauche de ce qui deviendra un long métrage.

On retrouve donc la situation identique à celle du film et bizarrement alors que le temps est plus réduit certaines scènes traînent en longueur (l’échographie, le péage avec ses collègues…). Fabienne Babe, à la place de Karin Viard, est plutôt pas mal avec le jeune Bastien Bouillon qui dans la scène du déni de grossesse est impayable.

Une famille comme le cinéma les aime, mais que l’on ne souhaiterait pas trop sous notre toit. Inconséquente, plus ou moins hétéroclite, le plus souvent bien à côté de la plaque. Seule la mère fait feu de tout bois, assurant depuis des années un semblant d’organisation et de responsabilités. Karin Viard, tout aussi gaillarde dans son rôle, assure le quotidien de sa fille célibataire avec sa petite fille, sa mère plus ou moins grabataire et un autre pensionnaire assez flou. Il est québécois (Antoine Bertrand), ça s’entend à l’accent, mais la raison de sa présence tarde bien à venir et encore avec…
Le film
Les bonus

Le casting est savoureux et répond tout à fait au cahier des charges d’une comédie qui tente de s’amadouer avec quelques références plus sérieuses autour de l’avortement et du maintien à domicile. Le mélange des genres conduit ici à quelques non-sens ou situations qui sur le long terme confinent à l’exaspération, voire la frustration que ressentent aussi les personnages de cette saga familiale. Elle amuse un temps, inquiète et puis nous lasse par trop d’abus, de répétitions et de frénésie. Il y avait beaucoup de matière dans ce scénario, mal exploité à mon avis par une réalisatrice qui s’est peut-être regardé un peu trop le nombril en filmant au ras des sentiments. Ca sent un peu le vécu coco...

Avis bonus Le court métrage à l'origine de ce film, des scènes coupées, une rencontre, c'est intéressant

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