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« Le Dimanche de la vie » de Jean Herman. Critique dvd

Synopsis: 1936. Julia, une mercière de province se marie avec Valentin Bru, soldat de deuxième classe. Tous deux montent à Paris. Alors qu'il exploite un petit commerce d'encadrement, que lui a légué sa belle-mère, Julia, elle, devient "diseuse de bonne aventure". Elle tombe malade, Valentin la remplace . Mais la guerre éclate et vient bousculer la vie du couple.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Dimanche de la vie"
De : Jean Herman
Avec : Danielle Darrieux, Jean-Pierre Moulin, Olivier Hussenot, Françoise Arnoul, Madeleine Barbulée
Sortie le : 06 fevrie 2018
Distribution : Editions Montparnasse
Durée : 100 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

« On irait bien au cinéma-

Pas très décent un jour de deuil-

On ira voir un film triste »

Jean Herman ? Inconnu au bataillon. Son film ? Tout aussi énigmatique pour une histoire bien étrange et quelques indices intriguants.

Dont le casting relevé (Jean Rochefort, déjà !) et le roman éponyme de Raymond Queneau à l’origine du scénario. Il signe aussi les dialogues. La collaboration est fructueuse : les réparties sont affûtées et les sous-entendus bien souvent malins, voire coquins.

Un ton, une ambiance et une image noir et blanc sur les pavés parisiens façon Robert Doisneau. Herman connaît ses classiques jusqu’à célébrer le genre Tati dans un déhanchement de la caméra qui tient du bonheur et de la célébration cinématographique.

Quand il filme les bistrots de la capitale, sa gouaille et ses conversations de caniveau, on s’attend à voir Mr Hulot siroter du goulot. De la rêverie à la poésie, loufoque ou fantaisiste, le genre de cette époque est à l’évasion surréaliste au cœur d’une mercerie où la tenancière fait du gringue au soldat qui balaie le trottoir.

Ni une, ni deux les voici mariés avec une belle famille qui ne manque pas de distinction ( Françoise Arnoul, quand même ). Herman croque la province et les relations familiales houleuses avec gourmandise. Danielle Darrieux en rajoute sous les traits d’une diseuse de bonne aventure. L’une des grandes séquences de ce film qui ne se raconte pas vraiment, qui passe du coq à l’âne et prône la réconciliation avec l’Allemagne dans un sketch où Olivier Hussenot prend des airs de führer avec grandeur.

Il est grandiose dans cette vision pacifique que le réalisateur double d’une diatribe anti-militariste sous les traits de Jean-sans-tête (Roger Blin) ravagé par la première guerre. Le demeuré mime une attaque aérienne, magistralement. Malgré la bonhomie apparente, le ton est grave : un héritage qui vous échappe, des croque morts sans pourboire, la guerre qui se prépare (vous dites Vodka, vous voilà communiste…) et le boucher qui avoue avoir fait un enfant à sa bonne … il y a seize ans. Comme le temps passe, soupire le bistrotier !

Queneau-Herman ont ainsi devisé de concert pour le bonheur d’un cinéma retrouvé. Avec la reconnaissance d’un réalisateur qui quelques temps plus tard changera son patronyme pour devenir Jean Vautrin. L’écrivain, le réalisateur, le scénariste, le dialoguiste, on comprend mieux !

« On irait bien au cinéma- Pas très décent un jour de deuil- On ira voir un film triste » Jean Herman ? Inconnu au bataillon. Son film ? Tout aussi énigmatique pour une histoire bien étrange et quelques indices intriguants. Dont le casting relevé (Jean Rochefort, déjà !) et le roman éponyme de Raymond Queneau à l’origine du scénario. Il signe aussi les dialogues. La collaboration est fructueuse : les réparties sont affûtées et les sous-entendus bien souvent malins, voire coquins. Un ton, une ambiance et une image noir et blanc sur les pavés parisiens façon Robert Doisneau. Herman connaît ses classiques jusqu’à célébrer…
Le film

Un film ressorti du placard, un réalisateur méconnu mais qui plus tard sous le nom de Jean Vautrin poursuivra une belle carrière littéraire et un joli casting mené par Danielle Darrieux, voilà une page de notre cinéma hexagonal qui retrouve sa raison d’être au cœur d’une histoire un peu folle à la veille de la seconde guerre mondiale. Le sujet est surtout prétexte pour le réalisateur à mettre en tire-bouchon les travers des bons français de l’époque autour d’une province qui sent bon le Dubonnet et le saucisson, quand dans la capitale on ne soucie guère de la guerre qui s’annonce. Plusieurs séquences sont mémorables (la voyante, le führer, le balai tout usage qui n’existe pas …) portées par des phrases hallucinantes que l’on doit à Raymond Queneau dont le roman éponyme est à l’origine de ce film. Entre Doisneau et Tati, Herman-Vautrin mérite sa place au soleil.

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