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« Golem, le tueur de Londres » de Juan Carlos Medina. Critique dvd

Synopsis: Londres, 1880. Une série de meurtres secoue le quartier malfamé de Limehouse. Selon la rumeur, ces crimes ne peuvent avoir été perpétrés que par le Golem, une créature des légendes hébraïques d’Europe centrale. Scotland Yard va tenter de résoudre l’affaire.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Golem - Le tueur de Londres "
De : Juan Carlos Medina
Avec : Olivia Cooke, Bill Nighy, Douglas Booth, Daniel Mays, Sam Reid
Sortie le : 23 janvier 2018
Distribution : Condor Entertainment
Durée : 105 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Meilleur dvd Janvier 2018 ( 8 ème )

C’est un film d’atmosphère, d’une époque, d’une fin de siècle. Les rues de Londres, noires de crasse, de peur et d’ennui redoutent la mort. Un personnage sème la terreur et des cadavres atrocement mutilés. C’est le Golem dit la rumeur, une légende sortie des livres anciens où l’inspecteur Kildare se plonge pour débusquer l’intrus.

L’argument est usé par les films du genre, mais le reprendre de cette façon mérite un traitement de faveur. Juan Carlos Medina s’appuie sur le roman de Peter Ackroyd qui relate dans la mythologie juive l’existence de cette statuette protectrice.

Et donc aussi néfaste imagine le réalisateur dans une version gothique d’un Sherlock Holmes homosexuel. Son docteur Watson, un policier habituellement cantonné dans les délits mineurs (Daniel Mays, à son avantage), montre bien la prudence portée par Scotland Yard à cette affaire qui risque de la contaminer.

Dan Leno, la vedette du spectacle se prend d’amitié pour la jeune Lizzie qui deviendra à son tour une étoile du music-hall…

Aussi l’inspecteur désigné appartient-il à la bleusaille. Il vient des fraudes où il retournera une fois l’affaire oubliée. Car on n’imagine pas un instant que cet homme qui « n’aime pas les femmes » puisse venir à bout d’une telle énigme.

C’est donc un film d’ambiance, où le bois ciré des vieilles bibliothèques se mêle à l’odeur des reliures fatiguées de textes anciens. Et aux citations littéraires dont le double sens apparaît à la lueur des assassinats, sur l’empreinte d’une double page où le meurtrier a laissé sa trace.

Scotland Yard s’est trompé, son homme de main est à l’affût et débusque dans la folie d’un music-hall les premières effluves d’une vérité cachée. La vedette du lieu, Dan Leno s’est pris d’affection pour une jeune femme qui rêvait de monter sur les planches. La voici rayonnante au milieu des admirateurs dont John Cree, un auteur, qui deviendra son mari.

Un auteur raté, un suspect possible avant sa disparition suspecte. On parle de suicide et pourtant cette mort la conduit en prison. Et le Golem ne pratique plus. Quelques images horribles passent alors dans la revue de presse du policier certain d’approcher la vérité. Dan Leno ne serait-il pas le tueur en série, et elle son disciple ?

Le gras du mystère n’interdit pas des réparties très fines et des allusions acides sur la place des femmes. Le harcèlement sexuel. Un thème qui surligne des relations très fortes entre les personnages, dans une écriture portée par une tension inattendue. Les comédiens honorent fort bien leur contrat : Olivia Cooke, Bill Nighy, Douglas Booth, Eddie Marsan…

Meilleur dvd Janvier 2018 ( 8 ème ) C’est un film d’atmosphère, d’une époque, d’une fin de siècle. Les rues de Londres, noires de crasse, de peur et d’ennui redoutent la mort. Un personnage sème la terreur et des cadavres atrocement mutilés. C’est le Golem dit la rumeur, une légende sortie des livres anciens où l’inspecteur Kildare se plonge pour débusquer l’intrus. L’argument est usé par les films du genre, mais le reprendre de cette façon mérite un traitement de faveur. Juan Carlos Medina s’appuie sur le roman de Peter Ackroyd qui relate dans la mythologie juive l’existence de cette statuette…
Le film

Le festival de Dinard n’a semble-t-il pas fait grand cas de ce film qui mérite malgré tout une intention particulière dans le genre « thriller » des bas-fonds à une époque (la fin du XIX ème) où le décor se prêtait à la mégalomanie des tueurs. Juan Carlos Medina respecte bien les attendus du roman de Peter Ackroyd que les comédiens relèvent également par une interprétation tout à fait remarquable, dans une intrigue qui demande pourtant beaucoup de discernement, au point que l’identité du véritable coupable importe de moins en moins au fur et à mesure que l’inspecteur perce les mystères alentours. Ce qui fait la force et l’originalité de la mise en scène de Medina, toujours au plus près du pavé qui suinte la mort et le malheur. Non pas par un effet de caméra, mais par la vision gentiment gothique d’un passé nullement révolu. On s’en remettra 3.5

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