Accueil » A la une » « Equus » de Sidney Lumet. Critique Blu-ray-dvd

« Equus » de Sidney Lumet. Critique Blu-ray-dvd

Synopsis: Lors d’un accès de folie, le jeune Alan Strang a crevé les yeux des six chevaux de l’écurie où il travaillait. Martin Dysart, un psychanalyste de renom, est chargé de découvrir les raisons de ce geste. Dysart plonge peu à peu dans l’âme torturée d’Alan, où se mêlent sexe, passion et un secret profondément gardé…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Equus [Edition Collector Limitée : DVD + BLU-RAY] "
De : Sidney Lumet
Avec : Richard Burton, Peter Firth
Sortie le : 05 septemb 2017
Distribution : Outplay
Durée : 132 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Septembre 2017 ( 9 ème )

C’est un film très bavard. Des doutes et des questionnements habitent le scénario de Peter Shaffer, l’auteur de la pièce dont s’inspire Sydnet Lumet. Des interrogations autour de la normalité face aux agissements d’un jeune homme que le tribunal s’apprête à emprisonner.

Une experte, maîtresse d’un psychiatre, le convainc de se pencher sur le cas de cet adolescent dont l’amour inconsidéré pour les chevaux ne l’empêchera pas de leur crever les yeux. Un geste incompréhensible de la part de ce fils de bonne famille qui devant le médecin demeure tout aussi énigmatique.

Martin Dysart va alors enquêter comme un flic pour découvrir les secrets de son patient, confronter les versions, rencontrer des témoins.

Le psychiatre et son jeune patient. Mais qui des deux à besoin de comprendre l’autre ?

La relation psychiatrique à la prison est le premier élément de réflexion que Lumet pose sur sa mise en scène bien discrète. Ce sont les mots qui parlent avant tout dans ce délire où le sexe et la religion apparaissent très vite comme le refouloir d’une exaltation mystique.

Devant l’attitude méprisante et souveraine des adultes vis-à-vis de la race chevaline (« Ils nous donnent toutes leurs forces contre des coups de cravache ») Alan prône secrètement une admiration divine, allant jusqu’à remplacer le poster du christ de sa chambre par une tête de cheval.

Stupéfaction chez les parents et notamment la mère pour qui la religion ne peut que guider les pas de son enfant chéri. Elle est très bien représentée par Joan Plowright, pincée comme il faut…

C’est Dora (Jenny Agutter,) qui introduit le jeune garçon dans le haras. Une première rencontre qui ne le prédisposait pas à faire le mal, et pourtant …

La remise en cause du modèle familial marque ces années soixante-dix pour lesquelles le cinéaste donne le ton autour de ce qui nous paraissait être la normalité et devient devant son objectif un illusoire réceptacle de vie.

Plus que la guérison c’est la rédemption que recherchent le jeune patient, interrogeant inconsciemment son vis à vis sur sa propre fonction . « Si j’ai soulagé des enfants, je les ai amputés d’une partie d’eux même » avoue maintenant cette « grande gueule aux petits bras », torturée à jamais par ce qu’il considère comme un échec. Quels que soit les arguments de sa thérapie son patient a gagné, reconnait-il.

Lumet nous inflige ce verdict telle une morale, où ni le bien, ni le mal ne trouveront leur place. A la manière du docteur sur lequel Richard Burton imprime une marque indélébile. Une figure médicale que le cinéma ne pourra oublier, tout comme celle du jeune Alan que Peter Firth encadre avec beaucoup de précaution.  Un personnage jusqu’au bout très fragile.

LES SUPPLEMENTS

  • Sidney Lumet, cinéaste du doute, entretien avec Jean-Baptiste Thoret et Derek Woolfenden (44 mn) . Sans vouloir négliger les propos du programmateur de cinéma, c’est surtout ceux du critique que je retiens à travers ce document.

On y parle d’un réalisateur prolifique quelle que soit l’époque, « il fait des films à distance d’Hollywood, la pensée est capitale chez Lumet, contrairement au cinéma américain qui est un cinéma d’action. (…) A part le péplum, il a à peu près tout fait, ce qui déroute la critique ».

Passer par la télévision (retransmission théâtrale en directe) avant de passer au cinéma, « il a un respect des acteurs énorme ».

40 nominations aux Oscar : il n’a jamais gagné !

Les deux spécialistes évoquent « Equus », qui selon eux figure très bien le style de Lumet et renvoie quasiment à l’ensemble de sa filmographie. « Il en revient toujours au doute, y’a pas en soi quelqu’un qui a raison et l’autre qui à tort… ».

Meilleur dvd Septembre 2017 ( 9 ème ) C’est un film très bavard. Des doutes et des questionnements habitent le scénario de Peter Shaffer, l’auteur de la pièce dont s’inspire Sydnet Lumet. Des interrogations autour de la normalité face aux agissements d’un jeune homme que le tribunal s’apprête à emprisonner. Une experte, maîtresse d'un psychiatre, le convainc de se pencher sur le cas de cet adolescent dont l’amour inconsidéré pour les chevaux ne l’empêchera pas de leur crever les yeux. Un geste incompréhensible de la part de ce fils de bonne famille qui devant le médecin demeure tout aussi énigmatique.…
Le film
Les bonus

Alan vient de crever les yeux de six chevaux alors qu’il adore la race chevaline autour d’un dieu-cheval, Equus. Il s'est vengé de ce dieu qui ne l'a même pas considéré explique-t-il difficilement au psychiatre qui tente de comprendre son geste et lui éviter la prison. C’est à la fois très sommairement analysé et résumé l’argumentaire d’un film « peu confortable » comme le reconnait Jean-Baptiste Thoret dans les bonus du dvd. Difficilement abordable ajouterais-je tout en laissant au spectateur le soin de gagner la confiance de ce scénario que Lumet a la bonté de régler comme une enquête policière à travers une mise en scène qui laisse aux acteurs le soin de la parole. Richard Burton trouve l’exercice à sa convenance face au jeune Peter Firth de l’époque tout aussi à l’aise dans ce délire où le sexe et la religion apparaissent très vite comme le refouloir d’une exaltation mystique. AVIS BONUS Le point de vue de spécialistes n'est pas à négliger

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Chroniques de Téhéran » de Ali Asgari et Alireza Khatami. Critique cinéma

Un Kafka iranien démultiplié. Et toute l’absurdité d’un système balayé par l’ironie sourde de ses habitants. Démonstration magistrale

Laisser un commentaire