Accueil » Les critiques » Critiques DVD » « Une séparation » d’Asghar Farhadi. Critique DVD

« Une séparation » d’Asghar Farhadi. Critique DVD

Synopsis: Lorsque sa femme le quitte, Nader engage une aide-soignante pour s'occuper de son père malade. Il ignore alors que la jeune femme est enceinte et a accepté ce travail sans l'accord de son mari, un homme psychologiquement instable…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Une séparation"
De : Asghar Farhadi
Avec : Leila Hatami, Payman Maadi, Shahab Hosseini
Sortie le : 8 novembre 2011
Distribution : Memento Films
Durée : 122 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Une autre façon de considérer la justice. Après le mode américain («  La défense Lincoln ») , la procédure iranienne, très particulière à nos yeux,est longuement évoquée dans ce film qui brasse de nombreux thèmes autour d’une unité de ton extraordinaire.Parce qu’il refuse de quitter le pays, Nader (Payman Maadi ) est confronté à une demande de divorce et à une nouvelle vie.

Il doit embaucher une aide-soignante pour son père souffrant d’Alzheimer.L’ébauche d’une histoire personnelle aux multiples ramifications qui sont autant de récits que le réalisateur échafaude pour nous parler de l’Iran,du poids de la religion et des rapports humains entretenus par la domination des hommes.

Qu’il filme à la hauteur du cœur, de l’âme ou des sentiments, Asghar Farhadi,  nous rappelle l’incroyable complexité de la conscience humaine, qui à chaque instant de notre vie, de l’innocence à la culpabilité,marque notre empreinte.

                                                                                                                   Termeh l’enfant du divorce. Sarina Farhadi est prodigieuse

C’est le regard si expressif de la petite fille, qui pour sauver sa mère (mais en est-elle consciente ?) garde le silence sur ce qu’elle a vu dans l’escalier. Ou bien celui de cette adolescente déglinguée par la séparation de ses parents. Il doit choisir son camp ne serait-ce que pour des raisons bassement matérielles. Trimballée d’un foyer à l’autre, elle est l’otage d’un monde qui lui interdit de vivre.

Je ne sais si Sarina Farhadi est de la famille du réalisateur et qu’importe. Elle a le ton juste de son personnage à l’image de l’ensemble de la distribution saluée dans les grandes largeurs par le  festival de Berlin.

Mais le tour de force demeure bien cette mise en scène autour de laquelle les personnages vont et viennent de façon si naturelle. Et à qui rien n’échappe : un reflet derrière une glace veut dire bien des choses, un long silence , un échange murmuré au fond d’une pièce, capital pour la suite de l’intrigue.

Sans trop dévoiler tous les ressorts de ce drame social, il est aussi question d’une enquête policière, menée à l’iranienne : l’instruction de l’affaire qui oppose maintenant Nader à son employée Nazieh (Sareh Bayat) est diligentée par les parties concernées.

A chacun de convaincre le juge recroquevillé dans son petit bureau où défile  la misère du monde. Et toutes les interrogations, morales, philosophiques ou plus terre à terre du film. Dans son précédent et excellent long métrage « A propos d’Elly », le cinéaste posait déjà de bonnes questions. Il n’y apporte pas forcément de solutions, mais la manière de les mettre en images est déjà en soi une réponse.

LES BONUS

  • Rencontre avec le réalisateur ( 15 mn). Il décrypte de façon très précise les tenants et les aboutissants de son projet, avec un postulat de départ : dévoiler la thématique tout de suite, dès la première scène «  qui ressemble au début d’un film de Ingmar Bergman «  Scènes de la vie conjuguale », mais si il y a des liens ils sont inconscients ».

 

                                                                                                                 Un conflit entre deux familles, que tout oppose

Après quoi, il revient en détail sur l’aspect documentaire de son film qu’il souhaitait à tout prix. «  J’ai donc caché la structure apparente du récit, survolés les détails, les indices, sur lesquels  le spectateur, devra revenir ensuite et mener sa propre enquête, un film policier en soi ne m’intéressait pas ».

  • Remise des prix au festival de Berlin. C’est assez convenu, même si au final le film rafle les prix d’interprétations masculines et féminines, et l’Ours d’Or.
  • Entretien avec le réalisateur et Michel Ciment de  » Positif. Où l’on décrypte à nouveau l’histoire du film , et c’est vraiment passionnant. Cet interview se trouve dans un livret, enrichi de quelques photos du film , portraits et scènes de tournage
César du meilleur film étranger Oscar du meilleur film en langue étrangère. Novembre 2011 : le meilleur dvd Une autre façon de considérer la justice. Après le mode américain («  La défense Lincoln ») , la procédure iranienne, très particulière à nos yeux,est longuement évoquée dans ce film qui brasse de nombreux thèmes autour d'une unité de ton extraordinaire.Parce qu’il refuse de quitter le pays, Nader (Payman Maadi ) est confronté à une demande de divorce et à une nouvelle vie. Il doit embaucher une aide-soignante pour son père souffrant d’Alzheimer.L'ébauche d’une histoire personnelle aux multiples ramifications qui sont autant…

Review Overview

Le film
Les bonus

L'ordre moral, la maladie, la religion, l'amour filial , les arcanes judiciaires et j'en oublie pour ne pas trop en dire : il est rare de mêler autant de sujets et réussir à n'en faire qu'un qui pendant deux heures vous scotche à votre fauteuil. C'est toute l'histoire d'un pays qui nous est contée à travers deux familles iraniennes que tout oppose : la religion, l'instruction, la richesse et l'amour . Un film exceptionnel.

Avis Bonus : Si l'interview du réalisateur est intéressante, la remise des prix à Berlin n'apporte pas grand chose. J'attendais un peu plus d'un tel film ... Le livret qui accompagne le dvd sauve la mise.

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Chroniques de Téhéran » de Ali Asgari et Alireza Khatami. Critique cinéma

Un Kafka iranien démultiplié. Et toute l’absurdité d’un système balayé par l’ironie sourde de ses habitants. Démonstration magistrale