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« Bronson » de Nicolas Winding Refn. Critique dvd

L'histoire vrai d'un sujet britannique qui vit depuis plus de trente ans derrière les barreaux, dont la plupart du temps en cellule d'isolement . Un portrait véritablement de l'intérieur , plus que bouleversant . Édifiant !

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Bronson "
De : Nicolas Winding Refn
Avec : Tom Hardy, Matt King
Sortie le : 01 février 201
Distribution : Wild Side Video
Durée : 94 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
  • Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie

Ce film est proche de «Hunger» de Steve McQueen (II) qui nous dévoile la réalité carcérale et la répression britannique contre les militaires de l’Ira. Mais le regard cinématographique de «  Bronson » est beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus… abstrait . Il relate  le cheminement clinique d’une destruction, à travers le portrait psychologique d’un être qui a décidé coûte que coûte de braver l’autorité pénitentiaire.

Un comédien seul en scène , grimé et tout aussi déjanté que Jack Nicholson dans « Batman »  de Tim Burton introduit le sujet , en un monologue que reprend  Bronson tout au long du film .Ce comédien , c’est déjà Bronson. Des différentes prisons qu’il connaîtra, aux rares instants de liberté , on le suit de l’intérieur comme l’a souhaité le réalisateur   « Il n’y a pas d’enjeux traditionnels pour les personnages. Lui, je  l’ai dépeint comme un reflet de notre société » .

A 19 ans, le britannique Michael Peterson est condamné à 7 ans de prison pour avoir braqué un bureau de poste : 26,18 £. En prison, sa violence répétée, le désigne comme le prisonnier le plus dangereux . A ce jour  Bronson , son nom de guerre a passé  34 ans  en prison dont 30 en isolement cellulaire.

Pour nous dessiner un portrait au plus près du vrai Michael Petersn, Nicolas Winding Refn réussit  le tour de force de balayer toute dramaturgie, et d’évacuer ne serait-ce qu’un minimum de structure dramatique . Il n’y a pas de véritable histoire au sens traditionnel.

Avant de faire le film , les deux hommes se sont rencontrés à plusieurs reprises  . Tom Hardy, dans le rôle titre , l’a également cotoyé et les débuts ne furent pas évidents, raconte Bronson en voix off dans les suppléments. «  Quand j’ai vu le gringalet arrivé dans ma cellule, je lui ai dit tu te fous de ma gueule . Il n’avait pas de muscles … »

Deux mois plus tard l’intéressé ne reconnaît pas le comédien . Tom Hardy est entré dans son personnage et sa performance sur l’écran est époustouflante . On oublie l’acteur pour découvrir une âme écorchée vive , une conscience mise en image .

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C’est assez rare au cinéma cette approche quasi psychanalytique de la violence , et  l’on pense un instant à «Orange mécanique » à la différence que le bourreau s’il maltraite ses congénères est aussi sa première victime . «  J’ai essayé de combiner le théâtre classique anglais et les grands films pop anglais des années soixante, avec notamment l’absurdité des premiers films de Ken Russel » raconte encore le réalisateur.

Ce  qui nous donne des images très crues d’un homme enfermé dans une cage d’acier, d’un asile lyrique et fellinien et de scènes d’affrontements inimaginables. Bronson réussit en effet souvent à prendre des personnes en otage au sein de ses prisons. Les gardiens , casqués , qui s’apprêtent à le maîtriser savent chaque fois qu’ils vont y laisser des plumes. La musique qui les accompagne est d’une beauté contrastante.

Bronson n’a pas eu le droit de voir le film , et semble-t-il , il ne le verra jamais . Il en parle  longuement  dans les bonus , remerciant tous ceux qui y ont participé. Sa voix sans son image est celle d’un homme qui ne regrette rien . Déterminé jusqu’au bout, jusqu’à la mort.

COMPLEMENTS 

– Introduction par le réalisateur – Commentaire audio du réalisateur- Confidences du réalisateur (27’)- Entretien avec Tom Hardy (20’) – Les monologues du véritable Charlie Bronson (18’) – Bande-annonce du Guerrier silencieux- Bandes-annonces

- Film interdit aux moins de 12 ans lors de sa sortie Ce film est proche de «Hunger» de Steve McQueen (II) qui nous dévoile la réalité carcérale et la répression britannique contre les militaires de l’Ira. Mais le regard cinématographique de «  Bronson » est beaucoup plus ambitieux, beaucoup plus… abstrait . Il relate  le cheminement clinique d’une destruction, à travers le portrait psychologique d’un être qui a décidé coûte que coûte de braver l’autorité pénitentiaire. Un comédien seul en scène , grimé et tout aussi déjanté que Jack Nicholson dans « Batman »  de Tim Burton introduit le sujet , en…

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Le film

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