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« Contes du hasard et autres fantaisies » de Ryūsuke Hamaguchi. Critique dvd

Synopsis: Un triangle amoureux inattendu, une tentative de séduction qui tourne mal et une rencontre née d’un malentendu. La trajectoire de trois femmes qui vont devoir faire un choix…

La fiche du film

Le film : "Contes du hasard et autres fantaisies"
De : Ryūsuke Hamaguchi
Avec : Kotone Furukawa, Ayumu Nakajima
Sortie le : 06/04/2022
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 121 Minutes
Genre : Drame, Romance
Type : Long-métrage
Le Film
Le bonus
  • DVD : 23 août 2022 . –

Je n’arrive pas trop à suivre ce réalisateur, et à comprendre l’entière plénitude de son œuvre. Elle demeure pourtant là, devant nos yeux, sans effets chromatiques ni rajouts techniques, si ce n’est un plan cadré pour deux acteurs, ou ici le plus souvent actrices.

Elles se racontent des histoires parallèles et nous subjuguent par leurs banalités si joliment rapportées. Des interprètes dans le sens noble du mot que Ryūsuke Hamaguchi cadre à l’arrière d’un taxi où leur destin va se croiser. Meiko ( Kotone Furukawa ) vient de le comprendre, Tsugumi ( Hyunri ) l’ignore encore.

C’est déjà toute la beauté d’un engagement quasi théâtral où le verbe se hisse avant le geste et le paraître. La parole avant l’image. Le réalisateur décompose le mouvement pour ne rien laisser  au hasard de ces relations ici toujours provoquées de manière indifférente.

Hamaguchi en a fait trois contes .

« Magie ? » évoqué plus haut et «  Encore une fois » ( photo)  parlent de rencontres fortuites qui forgent malgré tout une condition réelle d’existence possible. Un prétexte à une reconstruction comme on le rabâche si souvent aujourd’hui. Le réalisateur en fait une antienne sublimée dans le second conte «  La porte ouverte ».

Nao, une étudiante ( Katsuki Mori ) contacte son professeur de français Segawa ( Kiyohiko Shibukawa ) pour son dernier roman qui vient d’être couronné d’un grand prix. L’homme, assez distant, voire frustre est ravi de la visite, mais tout aussi surpris quand elle lui en lit un passage très particulier.

Cette séquence aussi inattendue que magnifique (photo) , au rendu scénique inédit à ce jour me semble-t-il. Des premières paroles échangées à la conclusion , l’homme et la femme qui ne se touchent jamais  sanctifient l’acte sexuel de manière subliminale.

Une vision érotique plus éloquente que toute image d’ailleurs bannie par le cinéaste dont la mise en scène ici modélise  l’intention, son interprétation.

Le fait peut paraître abstrait, il l’est, mais si vite réprimé par l’élégance , l’éthique, et le savoir entendre. De l’esprit du théâtre au geste cinématographique  Ryūsuke Hamaguchi  n’en finit pas de surprendre. Et maintenant ?…

 LE SUPPLEMENT

  • Regard sur le film par Clément Rauger, critique et programmateur

Il présente le travail du réalisateur depuis ses origines, et insiste sur « l’acte rohmérien dans son cinéma , l’évolution intuitive de ses personnages (…) Contes du hasard étant  l’œuvre la plus rohmérienne ».

 

 

DVD : 23 août 2022 . - Je n’arrive pas trop à suivre ce réalisateur, et à comprendre l’entière plénitude de son œuvre. Elle demeure pourtant là, devant nos yeux, sans effets chromatiques ni rajouts techniques, si ce n’est un plan cadré pour deux acteurs, ou ici le plus souvent actrices. Elles se racontent des histoires parallèles et nous subjuguent par leurs banalités si joliment rapportées. Des interprètes dans le sens noble du mot que Ryūsuke Hamaguchi cadre à l’arrière d’un taxi où leur destin va se croiser. Meiko ( Kotone Furukawa ) vient de le comprendre, Tsugumi ( Hyunri…
Le Film
Le bonus

Trois contes , bien distincts, à la façon dont Rohmer pratiquait, où le cinéaste japonais reprend moderato son penchant pour le théâtre là où le verbe se hisse avant le geste et le paraître. Paradoxal peut-être pour un art de l’image, mais Ryūsuke Hamaguchi excelle dans la provocation de ces rencontres fortuites entre femmes qui aiment le même homme ou qui pensent avoir vécu leur adolescence, ensemble. Un prétexte à une reconstruction comme on le rabâche si souvent aujourd’hui. Le réalisateur en fait une antienne sublimée dans le second conte «  La porte ouverte ». Une ancienne élève lit à son professeur le passage d’un roman qu’il vient d’écrire. Une scène d’amour et d’érotisme aussi inattendue que magnifique , au rendu scénique inédit à ce jour me semble-t-il. Des premières paroles échangées à la conclusion , l’homme et la femme ne se touchent jamais  …

AVIS BONUS Un regard très personnel sur le film et son auteur, intéressant

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