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« Parvana » de Nora Twomey. Critique DVD

Synopsis: En Afghanistan, sous le régime taliban, Parvana, onze ans, aime écouter les histoires de son père, lecteur et écrivain public. Quand il est arrêté, la vie de Parvana bascule à jamais. Car sans un homme, on ne peut plus travailler, ramener de l'argent, acheter de la nourriture. Elle se coupe alors les cheveux, se travestit en garçon pour venir en aide à sa famille. Risquant d'être démasquée, elle reste déterminée à trouver un moyen de sauver son père. 

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Parvana, une enfance en Afghanistan"
De : Nora Twomey
Avec : Avec les voix de Golshifteh Farahani, Saara Chaudry, Soma Bhatia
Sortie le : 31 octobre 2018
Distribution : Le Pacte
Durée : 89 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Les bonus
  • Adapté du livre éponyme de Deborah Ellis . –

La forme retenue, on imagine un conte oriental, une légende universelle. Mais très vite les pas de la petite Parvana résonnent avec insistance dans un monde qui lui ressemble. Celui de l’interdit et de l’oppression à l’égard des femmes de son pays.

Et des hommes aussi qui osent braver des lois et des règlements iniques. Le papa de Parvana, un professeur, est contraint de vendre quelques vêtements dans la rue. Reconnu par un ancien élève, il est emprisonné sous prétexte d’avoir des livres et d’en faire la lecture à des femmes.

« La terre s’est mise à trembler » remarque la jeune fille qui désormais n’aura de cesse de lui rendre la liberté. Une vision bien illusoire sur un régime intraitable que la réalisatrice illustre schématiquement à plusieurs reprises, avec une insistance inquiétante.

Le dessin a beau atténuer la portée du message, le drame est bien là dans ces aplats de couleur terne ou confondue à la noirceur du ciel menaçant. On bat les femmes, on décapite, on emprisonne sans raison, Nora Twomey n’élude rien du quotidien afghan d’une population en proie à la peur incessante.

La répression s’engage à tous les niveaux, excessive et sans raison. En l’absence d’un homme à la maison, sans qui rien ne peut se faire, Parvana va donc se travestir en garçon avec ce risque permanent d’être démasquée. Une angoisse que l’on partage très vite et qui peut se diluer dans les histoires qu’elle raconte à son petit frère, et dans lesquelles elle s’évade avant de revenir douloureusement sur terre.

De l’imaginaire à la fiction, de la réalité à la vérité Nora Twomey conjugue un joli graphisme, sans excès au tourment d’un récit de son temps. Une histoire à hauteur d’enfants et qui nous touche très rapidement.

LES SUPPLEMENTS

  • Entretien avec Nora Twomey et Angelina Jolie, la productrice. Il a fallu quatre ans et 300 personnes pour réaliser ce film d’animation.Pour Angelina Jolie, « il est important que les gens découvrent l’Afghanistan de cette façon, de parler des enfants que l’on fait travailler, à qui l’on refuse l’éducation, et de montrer ainsi l’oppression des femmes. (…) C’est fait d’une façon où on ne voit pas seulement les difficultés mais on a le sentiment d’être lié à cette famille ».

Pour la réalisatrice « on fait un film et on le laisse partir, je ne l’ai pas fait pour un message, c’est aux gens de se l’approprier, mais que les gens parlent entre eux ça peut lancer le débat ».

« C’est la première fois que certains jeunes voient ce genre de films, et je les ai vus » reprend Angelina Jolie « et ils ne comprennent pas comment on peut vivre ainsi, ça les bouleverse et ça leur donne conscience de la chance qu’ils ont d’avoir eu une éducation ».

  • Entretien entre Nora Twomey et Golshifteh Farahani .« Je suis la voix française » débute la comédienne et c’est déjà formidable de l’entendre ainsi parler, quand on connait son parcours, et de la voir ensuite en action dans le studio de doublage.

« Je me suis doublé déjà personnellement, mais cette fois c’était pour un enfant. (…) On a le luxe de voir les personnages sur grand écran ce qui n’est pas le cas autrement quand on se double. Mes personnages viennent souvent de situations absurdes que l’on ne peut même pas imaginer en Occident, j’aime ces personnages qui transfèrent le poison dans lequel ils vivent vers la lumière, toutes ces pressions sur les femmes les font devenir plus grandes ».  

« Je connaissais son travail, l’énergie qu’elle y met, je n’étais pas inquiète » raconte la réalisatrice très satisfaite bien évidemment du résultat « il y a de la sagesse dans la performance ».f

  • Autour de l’animation. « Notre axe esthétique était d’avoir un décor réaliste dans le monde réel et plus illustratif et onirique dans le monde imaginaire » expliquent en substance les techniciens et artistes du procédé dans un petit documentaire hyper instructi

« Il nous faut aussi appréhender la réalité physique des personnages pour aider les animateurs à se décider sur le poids des personnages ».  C’est un bel aperçu de toutes les personnes qui travaillent dans l’ombre d’un tel film d’animation.

  • L’univers sonore. Une approche musicale là encore différente en fonction des deux mondes. Les bruitages dans le monde réel sont un peu oppressants, alors que le monde imaginaire est « comme un terrain de jeu pour l’héroïne« .
  • Des films sur l’Afghanistan :

 » A War » de Tobias Lindholm

« The Patrol » de Tom Petch

« Hell and back again » de Danfung Dennis

« Forces Spéciales » de Stephane Rybojad

« Forces Spéciales, au coeur de l’action » ( documentaire) de Stephane Rybojad

« Armadillo » de Janus Metz

« Ultimate Patrol » de Daniel Myrick

Adapté du livre éponyme de Deborah Ellis . - La forme retenue, on imagine un conte oriental, une légende universelle. Mais très vite les pas de la petite Parvana résonnent avec insistance dans un monde qui lui ressemble. Celui de l’interdit et de l’oppression à l’égard des femmes de son pays. Et des hommes aussi qui osent braver des lois et des règlements iniques. Le papa de Parvana, un professeur, est contraint de vendre quelques vêtements dans la rue. Reconnu par un ancien élève, il est emprisonné sous prétexte d’avoir des livres et d’en faire la lecture à des femmes.…
le film
Les bonus

Je n’ai pas vu de limite d’âge sur ce film qui pourtant devrait avertir le jeune spectateur sur la portée des images dessinées pour un monde plutôt adulte. Peut-être qu’à partir d’une dizaine d’années, il est possible d’accepter la violence ainsi marquée par la situation politique actuelle de l’Afghanistan, pays où vit la petite Parvana qui après l’emprisonnement de son père, décide par tous les moyens de lui venir en aide. C’est la réalité d’un pays que la réalisatrice illustre également par un conte avec lequel la jeune Parvana tente de s’évader. Elle s’y met en scène face à un éléphant qu’il faut contenir. On y verra tous les symboles possibles sur l’oppression et la liberté retraduits en parallèle dans le quotidien des rues de Kaboul. AVIS BONUS Beaucoup d’angles différents et d’éclairage particulier, avec notamment les commentaires de Golshifteh Farahani, la voix française de Parvana. On voit la comédienne dans le studio de doublage. Vu son parcours, c’est assez émouvant de la suivre ainsi.

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