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« Les Compagnons de la marguerite » de Jean-Pierre Mocky. Critique dvd

Synopsis:  Expert en rénovation de vieux manuscrits, Jean-Louis Matouzec n’est pas heureux en mariage et sa femme refuse le divorce. Il se résout alors à trouver un couple marié prêt à consentir à un échange et à utiliser ses talents de faussaire pour modifier les registres de l’état civil. Ainsi sera-t-il remarié illico presto sans avoir eu à divorcer ! Mais l’inspecteur Leloup flaire l’escroquerie et décide de s’en mêler…

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Les compagnons de la marguerite"
De : Jean-Pierre Mocky
Avec : Claude Rich;Michel Serrault;Francis Blanche;Paola Pitagora;Catherine Rich;Roland Dubillard;René-Jean Chauffard;Micha Bayard;Philippe Brizard
Sortie le : 19 juin 2018
Distribution : ESC Editions
Durée : 90 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
le film
Le bonus

On ressort depuis quelque temps la filmographie de Jean-Pierre Mocky, réalisateur complexe et foisonnant qui à peine un film terminé relançait parfois illico un nouveau projet. Avec des bouts de ficelle bien souvent et l’inconstance d’un créateur imprévisible.

Ce qui nous donne un cinéma aussi fantasque que déroutant, car le plus souvent l’homme avait à dire des choses de la plus haute importance. A l’image des tracas administratifs suscités par la multiplication des permis et autorisations diverses pour se mettre en conformité avec la loi.

Un mot que Mocky n’a jamais vraiment apprécié, le bousculant à qui mieux mieux dans des situations rocambolesques. Avec ses compagnons de la marguerite, l’artiste tempère cette fois ses colères pour mieux en rire sous la cape d’un faussaire officiant habituellement pour l’Etat.

L’ancien policier appréhendé par ses anciens collègues

Claude Rich, pince sans rire et ironique du coin de l’œil endosse le costume de contrefacteur en falsifiant les registres d’Etat-Civil avant de rendre divorce, mariage et enterrement plus faciles. Une perfection géniale dans la mise en œuvre du processus frauduleux lui vaut alors d’être demandé par la terre entière quand la police se prend au jeu et les pieds dans le tapis.

Ainsi le commissaire veuf se retrouve du jour au lendemain remarié avec la femme de son adjoint qui n’en voulait plus. Aux côtés de l’inspecteur qui pensait avoir flairé la belle arnaque… (  «  ce con il m’a piqué ma femme ! » )

Soit Francis Blanche et Michel Serrault ( qui sort tout juste du «  Roi de cœur » ) cocus malgré eux ou administratifs, mais cocus quand même. «  Je vous présente l’ancien mari de ma nouvelle femme » claironne joyeusement l’auteur de la farce.

L’institution publique en prend donc pour son grade, ( le mariage opposé à la polygamie… )  mais de façon si récurrente dans le quotidien hexagonal que la charge nous parait assez normale. Sauf que Mocky en rajoute un brin dans sa réalisation ébouriffée à souhait. Ce qui fait le charme de son cinéma .

LES SUPPLEMENTS

 « Claude Rich, falsificateur de l’Etat » entretien avec Jean-Pierre Mocky (2018) (11 min) . Le réalisateur évoque ses souvenirs autour du film ( il dut lui-même à neuf ans truander l’administration afin de pouvoir prendre le bateau ) et note qu’à l’époque la Sécurité Sociale le lui avait acheté sur 28.000 représentations ! «  L’administration le projetait dans ses séances de secourisme, comme ça le monde venait ».

Jean Pierre Mocky s’étonne aussi qu’avec un tel sujet, il n’y ait pas eu de remake. «  Avec Dany Boom, par exemple … »

Jean-Pierre Mocky, en cravate s’il vous plait dirige les opérations

Autour du film : Le tournage s’effectua en octobre 1966, pendant quatre semaines. Excepté la mairie du Xe et celles de Joinville, Robinson et Yerres, les municipalités refusèrent de prêter leurs locaux à un film qui prônait ouvertement la falsification des registres de l’État Civil. Jean-Pierre Mocky dut alors reconstituer des décors de mairies dans Paris et la région parisienne.

On ressort depuis quelque temps la filmographie de Jean-Pierre Mocky, réalisateur complexe et foisonnant qui à peine un film terminé relançait parfois illico un nouveau projet. Avec des bouts de ficelle bien souvent et l’inconstance d’un créateur imprévisible. Ce qui nous donne un cinéma aussi fantasque que déroutant, car le plus souvent l’homme avait à dire des choses de la plus haute importance. A l’image des tracas administratifs suscités par la multiplication des permis et autorisations diverses pour se mettre en conformité avec la loi. Un mot que Mocky n’a jamais vraiment apprécié, le bousculant à qui mieux mieux dans…
le film
Le bonus

Une comédie bien cynique et fourre-tout comme Jean Pierre Mocky en a concocté de savoureuses afin de dénoncer des abus ou des travers de notre société. Cette fois c’est l’administration et ses absurdités qui en prend pour son grade au travers d’institutions tout aussi peu louables à ses yeux ( le mariage… ) . L’affiche pour l’époque atteint les sommets : Francis Blanche (Les Tontons Flingueurs) et Michel Serrault (Le Roi de Cœur ) autour d’un Claude Rich (Les Tontons flingueurs désarmant de gentillesse involontairement perverse. On se tape sur le ventre, bien souvent. AVIS BONUS Un petit tour en compagnie de Mocky...

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