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« L’amour et les forêts » de Valérie Donzelli. Critique cinéma

L’histoire : Quand Blanche croise le chemin de Grégoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement. Le couple déménage, Blanche s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais au fil du temps , elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux.

  • Le Film : 

D’après le roman éponyme de Éric Reinhardt

On en ressort tourneboulé, et même plus encore . L’emprise d’un homme sur une femme, et ce que l’actualité nous en rapporte quasi quotidiennement. Les violences conjugales, les féminicides …

Le thème, intrinsèquement, est très perturbant. Sa mise en scène tient de l’indicible comme « L’emprise » de Claude Michel Rome a pu le souligner.

Valérie Donzelli le reprend au vol, peut-être plus dans l’esprit du film de Xavier Legrand « Jusqu’à la garde » pour en donner une version plus incisive, plus mordante.

Du fait de la personnalité de l’homme incriminé que Melvil Poupaud assume de manière sidérante. Dans cette mise en abyme du mal pour le mal, j’y ai vu à la fois Losey et Bogarde …   » The Servant » ? , »Accident » ? je ne sais pas … mais la filiation est prégnante dans le jeu de l’acteur français, de plus en plus habité, voire même envoûté, par son personnage.

Malade de jalousie, rongé par son orgueil et sa défiance vis-à-vis de l’autre. De sa femme qui avait rencontré un homme bon et qui vit désormais un enfer quotidien. Pour un répondeur téléphonique sans suite, un retard le soir à la maison, un mensonge supposé…

Il surveille tout ce qu’elle fait et surtout quand elle écrit à sa sœur jumelle, dont il a réussi à la détacher

Blanche encaisse un temps, résiste par amour, mais succombe très vite au harcèlement quotidien, moral et psychologique de son compagnon devenu un bourreau. Un manipulateur, un pervers … les mots  heurtent la caméra de Donzelli où le visage de Virginie Efira se fracasse peu à peu de manière irréversible .

La comédienne dévoile une fois encore une palette de sentiments infinis, parfaitement contradictoires dans le basculement des situations orchestrées par son mari. Nulle ambiguïté dans le comportement précise Valérie Donzelli ( avec sa co-scénariste Audrey Diwan ), mais la marque indélébile d’un enfermement pervers et malfaisant. Et c’est loin d’être du cinéma .

Sortie : 24 mai 2023 en salle  Durée : 105mn Thriller, Drame Avec Virginie Efira, Melvil Poupaud, Dominique Reymond,Romane Bohringer,Virginie Ledoyen,Marie Rivière L'histoire : Quand Blanche croise le chemin de Grégoire, elle pense rencontrer celui qu’elle cherche. Les liens qui les unissent se tissent rapidement et leur histoire se construit dans l’emportement. Le couple déménage, Blanche s’éloigne de sa famille, de sa sœur jumelle, s’ouvre à une nouvelle vie. Mais au fil du temps , elle se retrouve sous l’emprise d’un homme possessif et dangereux. Le Film :  D'après le roman éponyme de Éric Reinhardt On en ressort tourneboulé, et même plus encore .…
Le film

Ca commence comme un beau roman, ça se termine en tragédie. L’emprise d’un homme sur une femme, et ce que l’actualité nous en rapporte quasi quotidiennement. Les violences conjugales, les féminicides … Après « L’emprise » de Claude Michel Rome , avec Fred Testo et «  Jusqu’à la garde » de Xavier Legrand, Valérie Donzelli  reprend au vol, ce thème, intrinsèquement très perturbant, pour en donner une version encore plus incisive, plus mordante. Sa mise en scène viscérale ne lâche rien des instincts primaires d’un homme ravagé par la jalousie, la suspicion et un mal-être chronique. Ce personnage, si réel par ailleurs, Melvil Poupaud l’assume de manière sidérante, dans la filiation d’un cinéma britannique où Losey et Dirk Bogarde ne seraient pas étrangers. Virginie Efira joue la femme victime sur une palette de sentiments infinis, parfaitement contradictoires dans le basculement des situations orchestrées par ce mari à l’orgueil démesuré. Cette histoire s’inspire du roman éponyme de Éric Reinhardt. Qui a dit que la vie n’était pas un roman ?

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