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« L’amant » de Jean-Jacques Annaud . Critique Blu ray

Synopsis: Dans l'Indochine des années 20, une jeune fille de quinze ans et demi, appartenant à la communauté française, fait la connaissance d'un riche chinois de Saigon. Ils vivront un amour impossible, la jeune fille devant rentrer en France, et le chinois étant promis à une fiancée de sa caste.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'Amant [Combo Collector Blu-ray + DVD]"
De : Jean-Jacques Annaud
Avec : Jane March,Tony Leung Ka Fai,Ann Schaufuss, Arnaud Giovaninetti, Frédéric Auburtin, Frédérique Meininger
Sortie le : 04 février 2015
Distribution : Pathé
Durée : 110 minutes
Film classé : 12 ans et plus
Nombre de DVD / Blu-Ray : 2
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Février 2015 ( 3 ème )

Marguerite Duras n’a pas trouvé l’adaptation à son goût (récit autobiographique). L’œuvre restaurée prend un nouveau départ.

L’impression de le découvrir pour la première fois, comme cette première fois  que l’héroïne s’apprête à vivre dans un décor de fin d’un monde, où les colons occidentaux traînent encore leur mal de vivre.

Cette atmosphère particulière, le cinéaste l’inscrit dans le regard   de cette adolescente française qui découvre le plaisir charnel et l’amour  avec un chinois de vingt ans son aîné. Nous sommes à Saïgon, en 1920. Les interdits sont nombreux, mais celui que franchit le couple apparaît aux yeux des deux communautés comme une profanation.

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Jean-Jacques Annaud n’en laisse rien paraître ; sa mise en scène privilégie l’exotisme et la beauté du pays. Mais le ton demeure résolument tendu, dans cette violence sourde et refrénée par une famille désunie qui voit sa fille, la petite sœur, obtenir une indépendance que mère et frères ne peuvent même plus espérer.

L’histoire d’une faillite, de rêves envolés, de souvenirs perdus. Abandonnée à elle-même, loin des siens, elle va alors s’offrir, et s’abandonner à un homme dont elle ne sait rien.

Il l’initie aux plaisirs sensuels, érotiques, dans des scènes charnelles dont aurait pu s’inspirer Abdellatif Kechiche. Des ébats qui au fil du temps tissent de fortes relations, inversant peu à peu le cours de leur existence.

Jane March, 18 ans, est prodigieuse dans ce premier rôle.

                                      L’homme de par sa caste est appelé à épouser la femme choisie par son père. La jeune fille qui dit ne pas l’aimer, s’apprête à regagner la France. Mais l’un comme l’autre sont désormais unis par la duplicité de leurs relations, plus forte que l’ostracisme, le racisme ambiant.

Annaud s’engage sur la voie médiane de l’amour impossible en le rendant immortel dans des scènes tout aussi vulnérables. Mais si belles, comme un bal qui n’en finit pas, un paquebot qui s’en va, sous la pluie…

LES SUPPLEMENTS

  • Les Coulisses du tournage (52 min). Jean-Jacques Annaud nous sert de guide dans l’immersion de cette aventure qu’il commente, sans langue de bois. Il sort d’une bonne expérience avec Umberto Eco (« Le nom de la rose ») et «  je ne souhaitais pas flétrir l’idée que j’avais du travail avec un écrivain, alors que je savais Marguerite Duras quelqu’un de difficile ».

Le réalisateur explique très bien ce qui l’a séduit dans le roman (la sonate des sentiments, la confrontation entre les deux cultures) «  et une langue qui s’adapte très bien au cinéma, elle est déjà parlée ». Gérard Brach le scénariste est alors convoqué, puis ce sont les repérages. Génial de voir le réalisateur au cœur de sa future mise en scène.

Après quoi ne manquez pas la façon dont l’équipe a recherché la jeune héroïne, vidéo à l’appui, c’est magique. Une petite annonce dans les journaux : 7.000 courriers, des entretiens, 300 sont filmés, et puis JJA rencontres les filles retenues. « Un jour c’est l’émotion, la chair de poule, c’est elle, une vibration » (et la ressemblance étonnante avec la jeune Duras).

Idem avec le comédien chinois, les essais entre les deux sont à voir, absolument …

 

  • Entretien entre Marguerite Duras et Jean-Jacques Annaud. Il se produit alors que le film n’est pas encore engagé. La romancière qui sort d’un long coma est parfois difficile à comprendre, il faut tendre l’oreille, mais les échanges sont merveilleux. On comprend qu’elle n’est pas toujours d’accord avec les intentions du réalisateur qui passe toujours outre.

Il se renseigne sur la manière dont elle se comportait étant ado, comment elle avait évité d’être enceinte… Passionnant

  • Commentaire Audio de Jean-Jacques Annaud
  • Rushs inédits . Lun mérite le détour, lorsque les deux copines se retrouvent au pensionnat et qu’elles dorment ensemble. Une scène très explicite sur la tentation amoureuse qui existe entre elles et que le montage final ne fait qu’éluder…
Meilleur dvd Février 2015 ( 3 ème ) Marguerite Duras n'a pas trouvé l’adaptation à son goût (récit autobiographique). L’œuvre restaurée prend un nouveau départ. L’impression de le découvrir pour la première fois, comme cette première fois  que l’héroïne s’apprête à vivre dans un décor de fin d’un monde, où les colons occidentaux traînent encore leur mal de vivre. Cette atmosphère particulière, le cinéaste l’inscrit dans le regard   de cette adolescente française qui découvre le plaisir charnel et l’amour  avec un chinois de vingt ans son aîné. Nous sommes à Saïgon, en 1920. Les interdits sont nombreux, mais celui que…

Review Overview

Le film
Les bonus

D’après le récit autobiographique de l'adolescence de Marguerite Duras, Jean-Jacques Annaud retrace au début des années 90 l’histoire de l’Indochine à travers les amours interdites entre une jeune fille française et un chinois appelé à se marier avec une femme de son rang. Un récit où la passion l’emporte toujours sur la raison (qu’elle soit historique, familiale, sociale…) dans des scènes sensuelles, érotiques, évocatrices aussi d’un temps refoulé par les excès du colonialisme. Jean-Jacques Annaud mêle très bien les deux versants d’une histoire portée à l’époque par la jeune Jane March. Elle a 18 ans, mais l’argument du roman lui en donne trois de moins et pour son premier rôle, elle assume pleinement.

Avis bonus Ils sont riches d’informations, notamment les coulisses, avec des rencontres inédites (Duras-Annaud), un vrai plaisir

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