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« Dernier Caprice » de Yasujiro Ozu. Critique cinéma

Synopsis: : Manbei Kohayagawa  patron d’une petite brasserie de saké au bord de la faillite est entouré de ses trois filles . L’aînée, Akiko, veuve, qu’il souhaite remarier . La cadette, Fumiko, dont l’époux, gérant de la brasserie, se dévoue pour la survie de l’entreprise . La benjamine, Noriko, refuse tous les prétendants choisis par sa famille. Ces derniers temps Manbei inquiète son entourage par des déplacements étranges…

La fiche du film

Le film : "Dernier caprice"
De : Yasujirô Ozu
Avec : Ganjirô Nakamura, Setsuko Hara
Sortie le : 27/01/1982
Distribution : Carlotta Films
Durée : 103 Minutes
Genre : Comédie dramatique
Type : Long-métrage
Le film

Chez Ozu tout est clair, simple, précis et pourtant tout se complique d’une façon ou d’une autre. Cette fois ô surprise, c’est de manière plutôt légère, voire drôle et même coquine que le réalisateur conduit sa petite histoire.

Elle devient de plus en plus grande au fil des péripéties de la famille Kohayagawa au centre de laquelle le patriarche fait figure tutélaire, respectée et crainte à plus d’un titre.

Manbei ( Ganjiro Nakamura) dirige une brasserie de saké, qui flageole sérieusement ( la bière prend le dessus ) au point qu’il envisage le mariage ou remariage de ses  filles, histoire de trouver un peu d’argent frais .  Mais c’est sans compter sur les appréhensions de l’aînée, Akiko ( Setsuko Hara ) veuve depuis quelques années et de Noriko ( Yōko Tsukasa) la benjamine qui n’en peut plus de repousser ses soupirants.

Au milieu Fumiko la cadette (Michiyo Aratama) vit dans l’ombre de son époux, gérant de la brasserie qu’il maintient à bout de bras ( Keiju Kobayashi ).

L’aînée et la benjamine s’entendent de mieux en mieux à mesure qu’il leur faut repousser les prétendants choisis par leurs aînés

D’une façon ou d’une autre le patriarcat s’exerce encore dans ce clan qui pourtant connaît les premiers soubresauts de la modernisation. Au traditionnel kimono on préfère maintenant la robe européenne, quand de vénérables pagodes disparaissent autour des immeubles sans fin. La bière, voire le whisky supplantent le saké.

Ozu le rappelle constamment, sans y ajouter une quelconque critique sinon celle feutrée, d’une société archaïque qui n’en peut plus de contenir  son passé plus que son Histoire.

L’une des rares scènes à la tonalité dramatique

Aux difficultés économiques de sa brasserie le patron mêle ses problèmes sentimentaux. Ses filles ne sont pas d’accord, le lui font savoir mais le patriarche s’en amuse et provoque même le retour de cette vieille liaison dont il aurait eu une fille .

C’est son dernier caprice qu’Ozu filme avec une tendresse singulière ( cette déambulation secrète dans les ruelles, un régal … ) le regard plein d’humanité d’un homme qui ne ménage pas par ailleurs le reste de la famille. Il y a notamment une tante (Katou Shige) que l’on voit peu, mais le si peu, c’est de la bombe. Ozu joue parfaitement la comédie !

Ce film fait partie de « OZU EN COULEURS » L’intégrale en 6 films (1958-1962) l:   » Fleurs d’équinoxe« – « Bonjour » –  » Herbes Flottantes » – « Fin d’automne » – Dernier caprice » –  » Le Goût du saké » Chez Ozu tout est clair, simple, précis et pourtant tout se complique d’une façon ou d’une autre. Cette fois ô surprise, c’est de manière plutôt légère, voire drôle et même coquine que le réalisateur conduit sa petite histoire. Elle devient de plus en plus grande au fil des péripéties de la famille Kohayagawa au centre de laquelle le patriarche fait figure tutélaire, respectée et crainte à…
Le film

Une fois encore Ozu déjoue les plans de sa comète cinématographique en se piquant cette fois d’une légèreté pleine de tendresse, qui force le ton de la dramaturgie ( ce sont les derniers jours d’un vieil homme ) en une comédie inattendue. On y goûte le quotidien d’une famille où les filles commencent à récuser le fait d’être mariée selon l’autorité paternelle. Même si l’avenir de la brasserie peut en dépendre, petite activité artisanale bringuebalée par la modernisation galopante. Ozu insiste bien sur ses bouleversements sociaux dans des séquences aux apparences anodines et pourtant révélatrices du ton que le réalisateur insuffle tout au long des aventures de ce patriarche dont le dernier caprice ne manque pas d’allure.

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