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« La lettre du Kremlin » de John Huston. Critique DVD

Synopsis: Durant la guerre froide, un groupe d’espions américains est envoyé à Moscou afin de récupérer « La Lettre du Kremlin », un document extrêmement compromettant pour les États-Unis et certains responsables soviétiques.

La fiche du DVD

Le film : "La lettre du Kremlin"
De : John Huston
Avec : Bibi Andersson, Nigel Green, Orson Welles, Max Von Sydow
Sortie le : 13 septembre
Distribution : Opening
Durée : 115 minutes
Film classé :
Nombre de DVD : 1
Le film
Les bonus

Le mur est tombé, la guerre froide ne l’est plus, et le Kremlin éternue. Sa lettre en fait les frais, jaunie par le temps et les aléas de l’Histoire. C’est peut-être pourquoi je n’ai pas compris grand chose à une histoire  qui me  semblait pourtant si simple sur le papier , mais tellement alambiquée dans sa réalisation que j’ai perdu à plusieurs reprises la trace de l’espion.

Celui que l’on voit, et encore plus celui dont on parle, mais que l’on ne voit jamais.C’est Keyser Söze avant l’heure sauf que « Usual suspect » de Bryan Singer , a une toute autre allure,  malgré le talent et le respect que l’on peut porter à Mr Huston.

Cette fois, il fait un gentil flop, et sa lettre aussi mystérieuse que dangereuse (on ne la voit jamais, elle non plus ), demeure lettre morte. Malgré un contenu  édifiant qui fait état d’ une collusion américano-soviétique à l’encontre de la Chine.

Des espions US sont alors dépêchés sur le sol moscovite, afin de la récupérer, à l’aide d’un stratagème digne des meilleures «  Missions impossibles » version TV. Mais entre l’opération de diversion fumeuse (elle a servi à quoi ?)  , jusqu’à l’atterrissage de nos cow-boys en terrain ennemi, l’ensemble est bien compliqué. Où est donc passé  le réalisateur de « African Queen » ?

L’écriture s’en ressent, à moins qu’elle ne soit responsable de ce ton qui rabâche. Didactique, elle empêtre  les acteurs dans des poses appuyées. Quarante ans plus tard, il est drôle de revoir Max von Sydow, dans la peau d’un salaud, qui lui va plutôt bien. L’ensemble de la distribution arrive aussi à faire passer la pilule, sinon le message du cinéaste qui à la fin des années soixante a quand même bien  perdu le fil de l’actualité.

On lui sera gré de nous gratifier de la présence de Orson Welles, en patron d’un service d’espionnage soviétique. Dans sa tombe, il en rigole encore

LES BONUS

  • LE FILM D’ESPIONNAGE .Christophe Champclaux, historien du cinéma. Un condensé passionnant de l’espionnage à travers le septième art, sur grand ou petit écran (« Missions Impossibles », « Le Saint » …) avec de nombreux extraits de films qui nous donnent bien souvent envie de les revoir comme «  L’affaire Cicéron »

Des connotations négatives du genre, à ses débuts,  (l’espion est assimilé au traître) jusqu’à la fin de la seconde guerre mondiale, où l’on évoque enfin sans trop de fantaisie, l’espionnage, et nous voici chez Hitchock, très longuement évoqué( «  L’Homme qui en savait trop », « Les 39 marches »... ) .« Il porte le genre à son point de perfection.En moins de dix ans il aura couvert tout l’aspect du spectre ». « La mort aux trousses » qui préfigure James Bond lui rappelle que  « Dr No » a failli être tourné par Hitchcock avec Cary Grant ( attention, OSS 117  a été créé en France , cinq ans avec James Bond)….

Les trois jours du condor, avec Robert Redford

De la parodie, de la distraction, le genre revient ensuite  au sérieux documenté .Dans les années 70, les scandales politiques tels que le Watergate (« Trois jours du Condor » de Sydney Pollack) et les nombreux conflits  inspirent le cinéma d’espionnage.«  L’espion qui venait du froid » anticipe sur la révolution des années 2000. Les USA mettront dix ans avant de digérer la chute du mur de Berlin.

Avec les années 90, les films d’espionnage ne sont plus le reflet précis des événements politiques ou militaires et s’apparentent plus à des films d’action ou des comédies.

  • ANALYSE DU FILM. Trois spécialistes se penchent sur l’œuvre de John Huston, à travers un film qui disent-ils sera un échec, « et malgré la présence d’un joli casting, un petit film dans la carrière de Huston ».

Une analyse qui personnellement me conforte dans mon point de vue, Jean-Baptiste Thoret, allant jusqu’à parler d’une « facture complètement anachronique (..) les nouveaux acteurs de la fin des années 60 sont absents, et du point de vue du discours, la guerre froide c’est un vieux problème »

Pierre Murat évoque plus les personnages (leur double jeu, la bisexualité, tous prisonniers de leur rôle…) « et ce qui est assez inhabituel chez Huston, leur manque d’humanité, ce sont des marionnettes. »

Le mur est tombé, la guerre froide ne l'est plus, et le Kremlin éternue. Sa lettre en fait les frais, jaunie par le temps et les aléas de l'Histoire. C'est peut-être pourquoi je n’ai pas compris grand chose à une histoire  qui me  semblait pourtant si simple sur le papier , mais tellement alambiquée dans sa réalisation que j'ai perdu à plusieurs reprises la trace de l’espion. Celui que l’on voit, et encore plus celui dont on parle, mais que l’on ne voit jamais.C’est Keyser Söze avant l’heure sauf que « Usual suspect » de Bryan Singer , a une toute autre…

Review Overview

Le film
Les bonus

Le temps a peut-être fait des dégâts,mais cette lettre sent vraiment la poussière. La guerre froide , traitée de cette manière apparait comme une relique de l'Histoire.

Avis Bonus : Une belle synthèse sur le film d'espionnage et l'avis des spécialistes qui éclairent effectivement très bien ce film ,un brin dépassé par les événements

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5 Commentaires

  1. êtes-vous certain de la sortie de « La lettre du Kremlin » ? je viens d’aller sur le site d’Opening -prochaines sorties ce n’est pas annoncé…

  2. Je viens de vérifier, et je confirme cette date officiellement annoncée par l’agence Darkstar

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