Accueil » Guerre » « Incendies » de Denis Villeneuve. Critique cinéma

« Incendies » de Denis Villeneuve. Critique cinéma

Synopsis: A la lecture du testament de leur mère, Jeanne et Simon Marwan se voient remettre deux enveloppes : l’une destinée à un père qu’ils croyaient mort et l‘autre à un frère dont ils ignoraient l’existence...

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Incendies"
De : Denis Villeneuve
Avec : Lubna Azabal, Mélissa Désormeaux-Poulin , Maxim Gaudette , Rémy Girard
Sortie le : 12 septemb 2011
Distribution : Trinity
Durée : 130 minutes
Film classé :
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

On parle de tragédie grecque, de quête personnelle, très intime. On évoque les drames que les guerres engendrent, bien après l’armistice. Du pardon, possible ou pas. On dit toute l’importance de la filiation dans la construction d’une personnalité, d’un caractère, ou de l’absence de cette filiation.

Mais j’ai peur que les mots viennent à manquer pour révéler tout ce que ce film raconte sur l’histoire du monde, depuis toujours et que Denis Villeneuve  le réalisateur québécois « résume »  en un petit condensé de cinéma, bouleversant , impressionnant , totalement imprévisible .

Les apparences sont trompeuses. Totalement pris par le récit,  le décryptage s’efface pour laisser place à cette aventure humaine, si banale dans son quotidien, si douloureuse dans son acheminement.

A la mort de leur mère, Simon et Jeanne, frère et sœur, jumeaux ,québécois, apprennent l’existence d’un troisième enfant et celle du père qu’il croyait mort. Si pour le fils ces révélations mettent un point final à l’histoire d’ une mère qui lui paraissait si distante, si étrangère, sa sœur y voit bien au contraire  un début d’explication au surprenant silence dans lequel elle s’était enfermée peu avant sa mort. Jeanne part à la recherche de la vérité.

Sur un tel canevas, le cinéma a concocté des centaines de films ,mais celui-ci s’en détache par un traitement faussement classique avec notamment une technique de flash-back ahurissante, qui fait que ces retours dans le passé se fondent naturellement dans l’histoire contemporaine.

En mettant ses pas dans ceux d’une mère énigmatique, ( Lubna Azabal ) avec une ressemblance troublante, la jeune femme ( Mélissa Désormeaux-Poulin )remonte ainsi le temps et revit de manière très actuelle ce conflit dans une région qui n’est jamais précisément située.

La soeur et le frère , au début d’une histoire qu’ils ne pouvaient même pas imaginer

On pense au Liban (avec ses milices chrétiennes), mais plus généralement c’est le Proche-Orient qui sert de décor à cette tragédie à la fois personnelle et collective, où la guerre une fois de plus est dénoncée à travers ses exactions, ses massacres, ses tortures.

Le cinéaste en rapporte quelques exemples de manière quasi clinique, par ellipse, ou très froidement, alors que le reste de son récit est construit sur l’attention à l’autre, la méfiance aussi qu’inspire cette jeune femme en quête d’une mère dont les villageoises ne veulent plus entendre parler. Dans ce pays qui n’est pas le sien Jeanne doit alors affronter sinon des fantômes, (encore que), du moins sa propre histoire, à travers un passé si lourd à supporter que la présence de Simon devient indispensable.

Lubna Azabal, dans le rôle de la mère, extraordinaire

Il la rejoindra, pour la ramener à Montréal. Une fois sur place , il  emboîtera lui-aussi  le pas de sa mère, et  de sa sœur pour ne former qu’une seule empreinte, que le vent de l’histoire n’effacera jamais.

Il y a trop de choses murmurées qu’il faut maintenant révéler, et dans la confusion des genres si bien dirigée (de la mère ou de la fille, qui suit-on exactement ?) émane comme une sourde explosion. Une vérité totale, mais sans fin, puisqu’elle est à l’image de cette fameuse tragédie grecque, la naissance d’une autre vie, d’une autre vérité.

On parle de tragédie grecque, de quête personnelle, très intime. On évoque les drames que les guerres engendrent, bien après l'armistice. Du pardon, possible ou pas. On dit toute l’importance de la filiation dans la construction d’une personnalité, d’un caractère, ou de l’absence de cette filiation. Mais j’ai peur que les mots viennent à manquer pour révéler tout ce que ce film raconte sur l’histoire du monde, depuis toujours et que Denis Villeneuve  le réalisateur québécois « résume »  en un petit condensé de cinéma, bouleversant , impressionnant , totalement imprévisible . Les apparences sont trompeuses. Totalement pris par le récit,  le décryptage…

Review Overview

Le film

Je crois que je reverrais ce film , en toute connaissance de cause. Car s'il ne faut jamais en révéler la fin , il se situe bien au-delà de cette interdiction ( à respecter , coûte que que coûte ) .Je pense que après l'avoir vu et apprécié dans toute son intégrité, le fait de le revoir , permet d'avoir à une nouvelle lecture, un plaisir supplémentaire . Mais dès la première vision, pas de problème ,c'est déjà du très grand cinéma.

User Rating: 3.85 ( 1 votes)

Voir aussi

« Harry Plotnick, seul contre tous » de Michael Roemer. Critique dvd ( coffret)

On referme le coffret Michael Roemer sur une fantaisie bien particulière

14 Commentaires

  1. ce film bouleversant est encore dans les salles cet été, courez-y!

  2. Une séance de rattrapage m’a permis de voir, ce qui est pour moi ressemble de très près à un chef-d’oeuvre, c’est un film bouleversant qui aborde de très nombreux sujets, et dont le « scénario » (peut-on utiliser ce terme dans ce cas ?) est parfait. A voir absolument.

Laisser un commentaire