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« Bellissima » de Luchino Visconti. Critique cinéma

  • 12 avril 1961 en salle
  • Reprise 31 janvier 2024
  •  1h 56min / Comédie dramatique
  • Scénaristes: Suso Cecchi d’Amico, Francesco Rosi
  • Avec Anna Magnani, Walter Chiari, Tina Apicella

 L’histoire :  À Cinecittà, dans l’Italie d’après-guerre, le réalisateur Alessandro Blasetti lance un casting pour trouver l’enfant de son prochain film. Maddalena y voit l’occasion pour sa fille Maria de vivre une vie meilleure. Elle sacrifie alors son mariage et ses économies pour lui offrir les leçons qui feront d’elle une star.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

 

A quelques encablures du festival du cinéma italien de Tours, Luchino Visconti se rappelle à notre bon souvenir dans cette reprise sur grand écran qui n’en finit pas de contenir les cris et commérages des habitants de l’immeuble où vit Maddalena .

Tout aussi cancanière , la jeune femme se débat comme un beau diable, depuis l’annonce d’un casting de petite fille pour le prochain film de Blasetti.  Une opportunité pour sortir de l’ornière sociale où elle se cantonne avec son mari, sans espoir de voir un jour la vraie lumière.

Mais celle des projecteurs maintenant la fait valser . A fond de ruses et d’embrouilles au casting, déterminée, Maddalena entraîne son foyer dans de folles dépenses, difficilement contrôlées par l’époux. La petite doit être conforme au canon relevé par la production.

L’un de ses employés devient son conseiller. Elle qui dénonçait la magouille des nantis et des relations se mêle au piston et au favoritisme, au risque de tout gâcher.

A qui perd gagne nous dit Visconti, dans ce pays qui se relève difficilement de la guerre, le miroir aux alouettes fait peine à voir. Dans sa robe noire du désespoir, Anna Magnani magnifie le combat d’une femme , qui au-delà de sa famille, se bat pour son respect, son indépendance.

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Un portrait tout en force, vigoureusement porté par une mise en scène éloquente. Dont celle qui, de la comédie à la dramaturgie, ouvre les yeux à l’héroïne.

A force d’insistance, de persuasion et de pots de vin, Maddalena réussit à apercevoir les essais filmés de sa petite fille. Si le résultat n’est pas à la hauteur de ce qu’elle espérait, la réaction de l’équipe du film, qui ignore sa présence, ruine toutes ses attentes.

Humiliée, insultée, c’est non seulement tout un monde qui s’écroule, mais une vérité qui la rattrape, une histoire à laquelle elle pensait échapper.

Visconti la filme dans un cadre étroit, qui s’ouvre pleinement dans la salle de projection où  la femme forte jusqu’alors, retrouve aussi  toute sa dignité. Une séquence d’anthologie, prélude à un final aussi inattendu que grandiose.  . L’émotion à son comble.

12 avril 1961 en salle Reprise 31 janvier 2024  1h 56min / Comédie dramatique Scénaristes: Suso Cecchi d'Amico, Francesco Rosi Avec Anna Magnani, Walter Chiari, Tina Apicella  L'histoire :  À Cinecittà, dans l'Italie d'après-guerre, le réalisateur Alessandro Blasetti lance un casting pour trouver l'enfant de son prochain film. Maddalena y voit l'occasion pour sa fille Maria de vivre une vie meilleure. Elle sacrifie alors son mariage et ses économies pour lui offrir les leçons qui feront d'elle une star. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article   A quelques encablures du festival du cinéma italien de…
Le Film

Visconti égratigne le monde du cinéma, et dépeint la misère sociale dans ce même registre : le miroir aux alouettes qu’il représente , renvoie une image identique de sollicitude et d’appauvrissement dans laquelle se perd l’héroïne. En poussant à fond sa petite fille dans les bras d’un réalisateur, Maddalena imagine pouvoir sortir de la misère chronique de l’après-guerre. Sans compter ses efforts et l’argent qu’elle n’a pas, elle s’emploie à rendre conforme son enfant à ce que l’on attend de lui au casting. C’est plutôt sur le ton de la comédie que Visconti aborde le sujet qui dans un tel décor d’après-guerre à Rome ne peut que devenir dramatique. Le basculement est pourtant assez inattendu et fort, quand après l’indépendance requise par l’héroïne c’est à sa dignité que l’on s’adresse. Anna Magnani magnifie le combat d’une femme , qui au-delà de sa famille, se bat pour son respect

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