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« Si seulement je pouvais hiberner » de Zoljargal Purevdash. Critique cinéma

  • 10 janvier 2024 en salle
  • 1h 38 min | Drame
  • De Zoljargal Purevdash
  • Avec Battsooj UurtsaikhNominjiguur TsendTuguldur Batsaikhan

L’histoire  : Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii se met en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

 

La Mongolie au cinéma quitte de plus en plus ses grandes plaines, à l’image de ses habitants , le plus souvent contraints de venir vivre en ville. On y a parfois de la famille, le travail est plus facile à trouver et les écoles plus évidentes.

C’est pourquoi la mère d’Ulzii a entraîné toute sa petite famille à Oulan-Bator où pour l’heure elle vit chichement dans layourte d’un bidonville. Ne sachant ni lire, ni écrire, il lui est difficile de trouver un travail stable. Son alcoolisme rampant entrave par ailleurs l’harmonie de la fratrie solidement soutenue par Ulzii, le frère aîné.

Et quand elle décide de retourner à la campagne, le grand frère redouble de vigilance auprès de sa sœur et de son frère, toujours en quête , de bois, de charbon et même de cartons pour faire chauffer le poêle.

Quand ils viennent à manquer, c’est recouvert d’une pauvre couverture qu’Ulzii  prépare un concours de physique en vue de l’obtention d’une bourse d’étude.

C’est un autre décor, une autre époque, la couleur supplante le noir et blanc, mais elle est froide, infinie :  Zoljargal Purevdash renoue avec le néo réalisme italien, du « Miracle à Milan » de De Sica aux« Affreux, sales et méchants » de Scola, ce cinéma de l’emprise sociale, du désœuvrement, de l’abandon .

Un esprit proche de celui d’Ulzii où un peu d’humanité parvient à le remettre à flot, pour un peu de bois et de charbon chez le voisin, des cours supplémentaires dispensés gracieusement par son professeur. Les uns comme les autres ignorent son mal-être , sa résistance aux coups du sort qui un jour l’acculent à franchir la ligne rouge .

Il le fait en toute conscience d’un état auquel il ne peut rien . Il serre des dents, s’accroche et quand il les desserre, c’est certain Ulzii a le sourire. Il y croit toujours !

  • La Mongolie sur ce site :

« Urga  » de Nikita Mikhalkov – « Les Racines du monde » de Byambasuren Davaa – « La Femmes des steppes, le flic et l’oeuf » de Quanan Wang. – « Le dernier loup » de Jean-Jacques Annaud

10 janvier 2024 en salle 1h 38 min | Drame De Zoljargal Purevdash Avec Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan L'histoire  : Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii se met en danger pour subvenir aux besoins de sa famille. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article…
Le Film

Comme un message d’espoir, une fatalité contrariée, un refus au renoncement , ce premier film écrit et réalisé par une jeune réalisatrice mongole Zoljargal Purevdash, relève d’une tranquille assurance quant à son avenir. En reprenant l’esprit du néo-réalisme italien, en s’approchant de sa thématique (Miracle à Milan » de De Sica, « Affreux, sales et méchants » de Scola) , elle signe un cinéma de l’emprise sociale, du désœuvrement, de l’abandon dans lequel ses protagonistes assument leur entière confiance . Et ce sont des enfants qui face à l’adversité vont serrer des dents pour combattre le froid et poursuivre des études , coûte que coûte. Dans l’entre deux ,le frère aîné, responsable de la fratrie en l’absence de la mère partie vivre à la campagne, compose un quotidien forcément incertain, mais où son cœur et son âme s’accordent pour rester la tête haute. Le cinéma mongol a quitté ses grandes plaines pour les bidonvilles d’Oulan-Bator. Il demeure toujours aussi vaillant et on le doit cette fois  à sa relève.

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