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« Saint-Laurent » de Bertrand Bonello . Critique Blu ray

Synopsis: 1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Saint Laurent "
De : Bertrand Bonello
Avec : Gaspard Ulliel, Jérémie Renier, Louis Garrel, Léa Seydoux, Amira Casar
Sortie le : 28 janvier 2015
Distribution : EuropaCorp
Durée : 150 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Le meilleur dvd Janvier 2015

Faut-il croire Bonello et comprendre Pierre Bergé ? Le réalisateur ne raconte que dix années de la vie de son amant, mais c’est une éternité qui défile sous nos yeux. Avec ses pleins et ses déliés, les moments de grâce et de lumière absolue, jusqu’à la déchéance morale et physique d’un créateur, dont le grand public ne connaissait que les artifices d’un monde inaccessible.

Pierre Bergé n’a pas donné l’aval pour ce film sulfureux. On peut le comprendre, mais je crois Bonello quand il rapporte tout de la vie de cet homme. Le cinéaste fait œuvre d’art, à son tour, plus habile à contourner le tout-venant pour mieux dessiner en creux le portrait d’un grand couturier.

Les premiers pas du cinéaste sont pourtant hésitants, comme happé par son sujet qui le subjugue au point de le laisser agir à sa guise. Bonello lisse les contours d’une figure marquée par une époque libertine qui voyait dans les fêtes parisiennes une débauche bourgeoise de bon aloi. Le grand couturier s’y vautre entre deux défilés et la quiétude déjà bobo des ryads de Marrakech.

La fulgurance d’une colère, la douceur d’un regard, Gaspard Ulliel est tout aussi crédible dans le rôle que le fut Pierre Niney pour Jalil Lespert. Mais le comédien y met beaucoup plus de lui-même pour rendre au personnage sa véritable personnalité, toute sa complexité.  Jérémie Rénier est  tout aussi parfait, et pourtant si discret dans le rôle de Pierre Bergé. Le couple est maintenant bien en place, pour Bonello plus question alors de se laisser emporter par l’icône.

Le réalisateur taille dans le vif , sans renier une palette de l’esthétisme ambiant qui parfume le monde Saint-Laurent. C’est avant tout une entreprise : la discussion avec l’un des actionnaires  marque profondément l’emprise du film. Car le maître est déjà ailleurs (le business, c’est pour Bergé), perdu dans les vapeurs d’alcool et les paradis de plus en plus artificiels.

La débauche laisse la place à l’orgie, et la fête devient partouze.  Yves Saint-Laurent, de plus en plus infidèle ne cache plus son union avec un dandy parisien Jacques de Bascher ( étonnant Louis Garel ) . Il marque son homosexualité au grand jour des nuits folles de la capitale, vie interlope qui le dérobe si peu  à la lumière du faste de ses défilés. Dichotomie assumée par une maladie qui le ronge au point d’en perdre ses propres repères.

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C’est un autre regard, tout aussi pertinent que porte alors le cinéaste : Yves Saint-Laurent s’imagine vieillissant ( Helmut Berger, rare ), engoncé dans la pénombre de ses souvenirs, alors que sa dernière collection éclate de mille couleurs. Pathétique puis magnifique,  l’imaginaire demeure. C’est peut-être la morale de ce très beau film.

« Yves Saint-Laurent » de Jalil Lespert

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec le réalisateur (1.30 mn). Sur fond de quelques scènes, il explique très rapidement ses intentions. «  Je voulais que le mystère demeure à la fin du film, mais que le spectateur puisse ressentir le personnage, sans forcément l’expliquer (…)  Je disais à Gaspard on ne filme pas Yves Saint-Laurent, mais toi, donc il faut que l’on ait autant de désir pour toi que pour Yves Saint-Laurent ».
  •  Rencontre avec les personnages (2.30 mn). Tous les comédiens en très peu de temps disent ce qu’ils ont sur le cœur vis-à-vis de leur rôle.
Le meilleur dvd Janvier 2015 Faut-il croire Bonello et comprendre Pierre Bergé ? Le réalisateur ne raconte que dix années de la vie de son amant, mais c’est une éternité qui défile sous nos yeux. Avec ses pleins et ses déliés, les moments de grâce et de lumière absolue, jusqu’à la déchéance morale et physique d’un créateur, dont le grand public ne connaissait que les artifices d’un monde inaccessible. Pierre Bergé n’a pas donné l’aval pour ce film sulfureux. On peut le comprendre, mais je crois Bonello quand il rapporte tout de la vie de cet homme. Le cinéaste fait…

Review Overview

Le film
Les bonus

La longueur du Biopic entraîne obligatoirement des sautes d’humeur, mais une fois le générique tombé, on revoit en un clin d’œil la vie d’un homme à travers le prisme d’un autre créateur. Le fondu enchaîné entre les deux figure la parfaite illusion de ce que peut-être le cinéma quand il donne autant la parole aux images. Il est certain que le sujet est propice à un esthétisme particulier ce dont Bonello ne se prive pas, mais en laissant à son comédien une grande liberté d’interprétation, Gaspard Ulliel est un héros qui ne respire pas le décalque, mais plus l’identification. C’est le souffle et la respiration de ce film dès lors peut-être un peu moins facile d’accès que celui de Jalil Lespert. Il me semble par contre plus proche du personnage, plus vrai... L’ensemble du casting est parfait, avec notamment Jérémie Renier en Pierre Bergé, indiscutable.

Avis bonus Ils ne se sont pas foulés, dommage pour un tel film

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14 Commentaires

  1. Quelques pleins et beaucoup de déliés. Bonello a oublié ses ciseaux dans l’atelier de Saint Laurent. Une heure de moins et le film eût été intéressant. Parce que la mise en scène est propre, que les comédiens sont excellents et que le décor ne peut qu’être beau. Malheureusement la longueur conduit à la langueur et « Saint Laurent » n’est plus qu’une interminable carte postale : colorée mais plate. Et comme le scénario est cousu de fil blanc (désolé, je n’ai pas pu résister !), on s’ennuie somptueusement. Ce n’est pas la fin, flamboyante parce que signée du couturier, qui rattrape l’ensemble.

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