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« Le Dernier duel » de Ridley Scott. Critique cinéma

Synopsis: Jean de Carrouges est un chevalier respecté, connu pour sa bravoure et son habileté . Jacques Le Gris est un écuyer normand dont l'intelligence et l'éloquence font de lui l'un des nobles les plus admirés de la cour. Leur amitié va s’estomper au fil des événements et se briser le jour où Marguerite la femme de Carrouges, est violée par Le Gris. Bien qu’il nie, Marguerite refuse de garder le silence et risque le mort à l’issue d’un duel entre les deux hommes. C’est le Jugement de Dieu …

La fiche du film

Le film : "Le Dernier duel"
De : Ridley Scott
Avec : Matt Damon, Adam Driver
Sortie le : 13/10/2021
Durée : 153 Minutes
Genre : Drame, Historique
Type : Long-métrage
Le film

D’après  « Le Dernier Duel : Paris, 29 décembre 1386 » d’Éric Jager.

Basé sur des événements réels.

Au XIV ème siècle, le viol des paysannes était la rançon des soldats. Presque une coutume, sur laquelle les femmes se taisaient par honte et par peur. Elles ne devaient le salut qu’à leur silence qu’une de leur congénère va briser de manière éclatante.

Car Marguerite appartient à la lignée des seigneurs et des princes. L’accusation qu’elle porte montre du doigt l’homme qui fut le meilleur ami de son mari.

En dénonçant Jacques Le Gris , un écuyer très respecté à la Cour et intime du Comte d’Alençon ( le cousin du roi ) Marguerite sort de la réserve dans laquelle les femmes de son rang étaient confinées.

En maintenant publiquement ses accusations elle fait preuve d’un courage inestimable.

La procédure judiciaire prévoit en effet un duel à mort entre les deux hommes. Si Jean de Carrouges est vaincu, Marguerite  jugée alors coupable de mensonges et simulation sera brûlée, pendue…

Elle l’ apprend pour la première fois à l’issue du procès qui s’ouvre à Paris sous la bienveillance du roi Charles VI (Alex Lawther) un brin à côté de ses pompes, mais garant d’une justice équitable.

Ridley Scott qui le filme de façon presque anodine relève l’insignifiance d’un pouvoir face aux nombreuses guerres et querelles menées en son nom. On les suit en compagnie de De Carrouges et Le Gris, braves et vaillants dans le bruit et la fureur des corps à corps sanguinolents.

Où leur amitié se scelle avant de se déchirer peu à peu pour un terrain spolié, une capitainerie confisquée, toujours à l’avantage de Jacques Le Gris. L’écuyer , l’oreille du Comte d’Alençon prend racine sur un territoire que de Carrouges revendique haut et fort .

Qui a raison, qui a tort, et pour le viol que Le Gris réfute, où est la vérité ?

Chacun a la parole , Ridley Scott offrant habilement une version des événements aux  trois protagonistes.

Un triptyque cinématographique aux séquences plus ou moins variantes. L’illustration mise en scène de façon viscérale ( on ne quitte pas l’esprit des chevaliers en guerre ) dynamise le propos et l’interprétation des faits.

De Carrouges vient de perdre la capitainerie que son père occupait depuis 20 ans, au profit de son ancien ami Le Gris. Amertume et colère président aux retrouvailles entre ces amis d’autrefois ..

 

Dans son obstination à vouloir dire la vérité, ignorant le sort qu’on lui réserve alors, Marguerite voit  les portes se fermer . Sa meilleure amie témoigne contre elle, sa belle-mère, avec qui l’entente ne sera jamais parfaite, (Harriet Walter) la sermonne pour son insolence.

Au tribunal elle est autant coupable que victime . Le regard des juges devient accusatoire.

C’est un nouveau un portrait de femme forte, et indépendante que le cinéma reprend à son compte en confiant à Jodie Comer les clés d’un combat qui n’en finit pas. Elle l’assume à la hauteur des exigences du moment face à un Matt Damon totalement retourné par son personnage froid et instinctif. Adam Driver est lui aussi très convaincant dans l’ombre de son mentor, le comte d’Alençon qui m’a assez bluffé en la personne de Ben Affleck.

Avec un tel casting, Ridley Scott n’avait plus qu’à dire «  actions ! »

D'après  « Le Dernier Duel : Paris, 29 décembre 1386 » d’Éric Jager. Basé sur des événements réels. Au XIV ème siècle, le viol des paysannes était la rançon des soldats. Presque une coutume, sur laquelle les femmes se taisaient par honte et par peur. Elles ne devaient le salut qu’à leur silence qu’une de leur congénère va briser de manière éclatante. Car Marguerite appartient à la lignée des seigneurs et des princes. L’accusation qu’elle porte montre du doigt l’homme qui fut le meilleur ami de son mari. En dénonçant Jacques Le Gris , un écuyer très respecté à la Cour et…
Le film

L’Histoire ( de France ) ainsi racontée et filmée dans une belle reconstitution de l’habitat du XIV ème siècle est un bonheur de cinéma. Du spectacle , du plaisir , et l’intelligence de ne jamais omettre les faits et les événements historiques. Il sont ici relatés par le biais de trois versions différentes. A travers la lutte d’une femme pour faire entendre sa voix et la douleur de son viol c’est un nouveau un portrait de femme forte, et indépendante que le cinéma reprend à son compte en confiant à Jodie Comer les clés d’un combat qui n’en finit pas. Elle l’assume à la hauteur de ses exigences face à un Matt Damon totalement retourné par son personnage froid et instinctif. Adam Driver est lui aussi très convaincant dans l’ombre de son mentor, le comte d’Alençon qui m’a assez bluffé en la personne de Ben Affleck. Avec un tel casting, Ridley Scott n’avait plus qu’à dire «  actions ! » . Il les mène sans jamais faillir avec au final le fameux duel à mort où le jugement de Dieu désignera le coupable. C’est peut-être la seule entaille à un récit féministe presque contemporain.

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