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« Va savoir » de Jacques Rivette. Critique blu-ray

  • Durée ‏ : ‎3 heures et 44 minutes
  • Dvd: ‎2 avril 2024
  • Cinéma : 2001
  • Acteurs ‏ : ‎Jeanne Balibar, Sergio Castellitto, Marianne Basler, Jacques Bonnaffé, Hélène de Fougerolles
  • Scénario : Pascal Bonitzer, Christine Laurent
  • Studio  ‏ : ‎ Potemkine Films

L’histoire :  Partie depuis 3 ans, Camille revient à Paris pour jouer une pièce de Pirandello mise en scène par Ugo, son compagnon. Elle entreprend de revoir Pierre, son ancien amant, tandis qu’Ugo se lance sur la piste d’un manuscrit inconnu de Goldoni.

  • Le film :
  • Les bonus : 

Cette fois Rivette nous fournit rapidement les codes de son récit pour accompagner ses protagonistes, en partance amoureuse pour d’impossible rivage.

Mais nul mystère dans leurs investigations, nulle évocation d’un possible personnage énigmatique …

en toute connaissance de cause, que peut-on alors  attendre d’un dénouement si tardif (près de quatre heures) auprès d’une troupe italienne de théâtre qui vient jouer à Paris « Comme tu me veux »  de Luigi Pirandello.

L’histoire d’une femme qui disparait et revient peut-être sur le devant de la scène sous une autre identité.

Camille ( Jeanne Balibar )elle aussi a pris le large quand son amour pour Pierre devenait possessif. Elle vit maintenant à Turin avec Ugo, le metteur en scène de la pièce. Camille est fébrile, mais de retour à Paris, elle décide de revoir son ancien amant.

Ugo n’en sait encore rien. Premier écueil assez naturel d’une filiation amoureuse aux ramifications aussi multiples qu’inattendues.

Voyons celle d’Ugo…

En cherchant dans les bibliothèques de la capitale un inédit de Goldoni, il rencontre une jeune femme. Dominique,( Hélène de Fougerolles) très charmante, lettrée, est un sésame à elle-toute-seule, pour le guider dans Paris. Pour d’autres rencontres, des intrigues nouvelles où les personnages dévient leur trajectoire de manière souvent cocasse.

Je vous laisse ainsi deviner comment Camille et Dominique – qui ne sont jamais vues – se trouvent par le même hasard qui réunira Camille et Sonia, la femme de Pierre.

Rivette s’amuse comme un petit fou en compagnie de ses scénaristes Pascal Bonitzer et  Christine Laurent, arc-boutés sur cette passerelle qui de la scène aux pavés de la capitale , conduit le monde de façon extraordinaire.

C’est aussi ce que nous dit Pirandello dans la pièce que le cinéaste a repris sur de très larges extraits . On s’y installe de la même manière que Pierre retrouvant son ancien amour dans un rôle qui lui parait encore si vrai.

Dans ce transfert sentimental Rivette n’en fait pas trop, laissant au marivaudage de sa fiction, le soin d’en démêler le vrai du faux. Et qui du vrai, du faux, a raison ? Va savoir …

LES SUPPLEMENTS

  • « Tempus fugit, manet amor », Interview de Jacques Rivette par Angelika Wittich ( 19mn – 2001)-Le scénario ( Pascal Bonitzer, Christine Laurent ) sur une trame évidente mais par la suite c’est la rencontre avec Sergio Castellitto qui a déterminé Pirandello , le théâtre …

Jacques Rivette confirme sa vision cinématographique de la représentation théâtrale du Goldoni, une comédie grinçante , que rapporte à sa façon Ugo le metteur en scène.

«  Le théâtre est un sujet extraordinaire pour le cinéma, je n’ai rien inventé » dit-il encore, citant Renoir, Cukor …. Sans théorie , ni préjugé sur la technique, plan large , plan séquence «  c’est au dernier moment que je vois ça ».

Sonia la femme de Pierre est danseuse ( Marianne Basler). Camille, la comédienne, l’ex de Pierre va s’en rapprocher ( Jeanne Balibar) …
  • Analyse du film par Pacôme Thiellement ( 53 mn – 2024) -Le vidéaste-essayiste passe en revue toutes les composantes qui font du film de Rivette, un nouveau terrain d’exploration cinématographique. « Un film tout à fait différent de ses précédents« , reconnait-il lui aussi

« Heidegger est complètement intégré à l’esprit français, d’un point de vue politique et philosophique, c’est du moins le débat des spécialistes, quand l’un des héros du film se revendique seulement de son école. (…)  Pierre est malade d’amour d’Heidegger » estime Pacôme Thiellement qui en tire une conclusion étonnante sur le pouvoir obsessionnel des intellectuels français. « Pierre c’est un malade, un putain de malade » .

  • Interview de Jacques Rivette par Frederic Bonnaud ( 5mn – 2002)-Elle est principalement consacrée au fait d’avoir proposé une seconde version , réduite de plus d’une heure. Rivette dit évidemment ce qu’il en pense .

Parfois sur une même séquence, entre les deux versions, ce n’est pas forcément la même prise … On la trouve uniquement sur le Blu-ray ( 2 h 34 )

Durée ‏ : ‎3 heures et 44 minutes Dvd: ‎2 avril 2024 Cinéma : 2001 Acteurs ‏ : ‎Jeanne Balibar, Sergio Castellitto, Marianne Basler, Jacques Bonnaffé, Hélène de Fougerolles Scénario : Pascal Bonitzer, Christine Laurent Studio  ‏ : ‎ Potemkine Films L'histoire :  Partie depuis 3 ans, Camille revient à Paris pour jouer une pièce de Pirandello mise en scène par Ugo, son compagnon. Elle entreprend de revoir Pierre, son ancien amant, tandis qu'Ugo se lance sur la piste d'un manuscrit inconnu de Goldoni. Le film : Les bonus :  Cette fois Rivette nous fournit rapidement les codes de son récit…
Le Film
Les bonus

Jeanne Balibar, Hélène de Fougerolles, Marianne Basler, Sergio Castellitto, Jacques Bonnaffé, Bruno Todeschini … un quart de siècle plus tard on les retrouve comme la veille de leurs premiers baisers au cinéma. Un plaisir égalé dans une reconstitution amoureuse tout aussi fraîche sous l’œil amusé d’un réalisateur pertinent et de scénaristes bien affutés. Pascal Bonitzer et  Christine Laurent nous racontent l’histoire de Camille qui revient à Paris après avoir abandonné un grand amour. Elle va le retrouver, mais d’autres personnages s’invitent à la reconstitution des faits et la manière de la filmer de Rivette nous incite à les suivre, malgré le temps qui passe ( près de quatre heures ). On les passe en compagnie de Goldoni et Pirandello, ce dernier joué par une troupe de théâtre pièce que le cinéaste a suivi sur de très larges extraits . Dans cette pièce on s’y installe de la même manière que Pierre retrouvant son ancien amour dans un rôle qui lui parait encore si vrai. Dans ce transfert sentimental Rivettes n’en fait pas trop, laissant au marivaudage de sa fiction, le soin d’en démêler le vrai du faux. Et qui du vrai, du faux, a raison ? Va savoir …

AVIS BONUS Ce sont principalement les deux interviews de Rivette qui retiennent mon intention, dont l’explication sur les deux versions  3.5

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