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« Une fille facile  » de Rebecca Zlotowski. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Naïma a 16 ans et vit à Cannes. Alors qu'elle se donne l'été pour choisir ce qu'elle veut faire dans la vie, sa cousine Sofia, au mode de vie attirant, vient passer les vacances avec elle. Ensemble, elles vont vivre un été inoubliable.

La fiche du film

Le film : "Une fille facile"
De : Rebecca Zlotowski
Avec : Mina Farid, Zahia Dehar
Sortie le : 28/08/2019
Distribution : Ad Vitam
Durée : 92 Minutes
Genre : Drame, Comédie
Type : Long-métrage
le film
Le bonus

Meilleur dvd Janvier 2020 ( 10 ème )

L’évocation d’un été. L’histoire nous le dit inoubliable. Le film ne l’est pas . 

Sofia la parisienne indépendante totale rejoint à Cannes sa cousine Naïma qui vient d’avoir seize ans. Elle  ne connait pas grande chose à la vie et à cette liberté que s’accorde sa cousine et qu’elle explore alors, timidement, en sa compagnie.

Les deux femmes rencontrent Andres le propriétaire d’un yacht (Nuno Lopes), et Philippe son esclave comme il dit, maître à tout faire et être paisible dans cet univers où le plaisir se substitue aux contingences du quotidien. La maman de Naïma les lui rappelle au passage (Loubna Abidar), mais Naïma a décidé de vivre à sa guise et sans contrainte, elle aussi.

Respectant en cela le credo de Sofia :  ne rien attendre, tout provoquer. Sofia aime ainsi de tout son corps cet homme riche et inconnu qui le lui rend bien, même si au petit matin la jeune femme s’apprête déjà à l’oublier. Sans regret ni amertume laisse-t-elle entendre à sa cousine encore incertaine sur ses inclinaisons futures.

Mais Philippe est trop raisonnable pour répondre aux attentes de ce qui appelle une enfant, qui tourne en rond et s’ennuie à l’image du spectateur. Zahia Dehar ( Sofia ) joue comme un pied et c’est une évidence quand elle se confronte à Clotilde Courau, en femme riche et comblée sur son île paradisiaque.

Benoît Magimel, ( Philippe ) est excellent comme bien souvent mais que fait-il dans cette galère imaginée tel un yacht ? La relation avec son patron laisse espérer quelques gammes originales qui ne sont que  fausses notes dans un concert de préjugés scénaristiques.

Clotile Courau n’a qu’une séquence dans ce film, très belle et son échange avec Zahia est fabuleux, …

Sur les rapports d’une société inégalitaire ( «  pour supporter la pauvreté il faut savoir que la richesse existe » …enfonçons les portes ouvertes) et la thématique de l’initiation. 

Dans le genre, le cinéma a proposé des variantes plus intéressantes, et plus pertinentes sur l’éveil du désir et de la sensualité.

Mina Farid, dont c’est le premier film je crois, est assez transparente dans un jeu qui demeure à la surface, suivant le regard superficiel que porte la réalisatrice sur cette jeunesse ingénue.

Scénario : Rebecca ZlotowskiTeddy Lussi-Modeste

LE SUPPLEMENT

  • Entretiens croisés ( 25 mn )  . L’idée ? Dans un magazine où une fille raconte son histoire d’un été. «  Ce qui m’a intéressée, c’est la manière dont elle la racontait , digne, assez sentimentale, qui me faisait comprendre leurs transactions amoureuses, une semi-prostitution consentie… ».

Zahia ? « Sa manière de parler m’évoque le cinéma de Rohmer, dont « La collectionneuse » .

« Dans le film il y a une circulation de qui possède quoi , et de jouer en déconstruisant les clichés. (… )  Chaque scène doit se poser la question du regard, et qui désir qui . Bien que l’on n’ait eu aucune discussion l’une ou l’autre sur le fait de filmer la nudité, ça allait de soi »

« Ce qui m’a plu avant tout, c’est la façon dont on présente la femme » raconte Zahia , «  à travers le renversement des pouvoirs, l’homme puissant est maintenant soumis, à l’inverse de la femme ».

« J’avais l’impression d’être un enfant sur un terrain de jeu, je m’amusais ».

Benoît Magimel . « Ce scénario c’est comme une caresse d’été (… ) comme un conte, un parcours initiatique, quelque chose de très charnel comme on est sous le soleil , tout est dit avec douceur, calme, volupté, on serait dans le nord, ce serait beaucoup plus heurté ».

Mina Farid : « on pense déjà à ce que les gens vont penser, ceux qui sont derrière la caméra, difficile de débuter au cinéma… ».

Meilleur dvd Janvier 2020 ( 10 ème ) L’évocation d’un été. L’histoire nous le dit inoubliable. Le film ne l'est pas .  Sofia la parisienne indépendante totale rejoint à Cannes sa cousine Naïma qui vient d’avoir seize ans. Elle  ne connait pas grande chose à la vie et à cette liberté que s’accorde sa cousine et qu’elle explore alors, timidement, en sa compagnie. Les deux femmes rencontrent Andres le propriétaire d’un yacht (Nuno Lopes), et Philippe son esclave comme il dit, maître à tout faire et être paisible dans cet univers où le plaisir se substitue aux contingences du quotidien. La maman…
le film
Le bonus

On ne sait pas trop quand le film commence, et ce que l’histoire veut réellement raconter. Une initiation à la vie , un coup d’œil sur les rapports d’une société inégalitaire, ou les amours en toute liberté de la grande cousine parisienne qui débarque à Cannes et apprend à Sofia comment séduire et repartir vers d’autres aventures. Aucun volet n’est réellement développé, et aucun centre d’intérêt ne suscite la passion ou l’envie d’en savoir plus sur cette réalisation . Elle se la joue aussi tranquille que les deux pensionnaires du yacht où les deux cousines trouvent un refuge facile. Dedans il y a Benoît Magimel, excellent comme bien souvent mais étonnamment embarqué dans cette galère où Zahia  rame à contrecourant. Elle joue comme un pied !

AVIS BONUS Entretiens croisés avec l'équipe

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