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« Nuestras Madres » de César Diaz. Critique dvd

  • Dvd : 22 septembre 2020
  • Cinéma : 11 juin 2020
     
  • ActeursAurelia Caal, Emma Dib, Julio Serrano Echeverría, Armando Espitia, Victor Moreira
  • Durée : 77 minutes
  • LangueEspagnol 
  • Sous-titresFrançais
  • Studio  : Pyramide Vidéo

L ‘histoire : Guatemala, 2018. Procès des militaires à l’origine de la guerre civile.  Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. A travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero. Contre l’avis de sa mère, il enquête.

  • Film :   
  • Bonus

Caméra d’Or Festival de Cannes 2019

Meilleur DVD Septembre 2020 ( 5 ème )

L’histoire est celle d’une quête incessante . Des hommes massacrés par milliers que l’on retrouve encore aujourd’hui anonymes sous la terre et qu’il faut pouvoir identifier. Leurs veuves le réclament obstinément, l’Histoire l’exige.

C’est peut-être pourquoi Ernesto est devenu anthropologue. Son père est parmi ces inconnus assassinés par la junte militaire au Guatemala. Son travail médico-légal lui permet de participer à cette œuvre du souvenir même s’il ne peut la mettre au service de sa propre recherche.

Jusqu’au jour où un témoignage rattrape l’image de ce visage barbu, et si familier. Son père très certainement, sur une photo que lui tend une vieille femme. Elle désigne un autre homme, Mateo son mari, victime lui aussi de la barbarie militaire. Mais sur la photo Ernesto ne voit plus que son père et rompt le contrat tacite de ne pas mêler le travail et la maison.

Sa mère tente de le réfréner. Elle n’est pas comme toutes ces femmes, et ne cherche pas vraiment à savoir…

A cet instant César Diaz, qui relate posément les faits d’un passé couvant sous la braise, révèle tout aussi patiemment ses antagonismes. Couvés par des secrets profonds, intimes, dévoilés par cette nouvelle génération en manque de repères, de racines.

Ernesto qui cherche à comprendre, à compris. Maintenant il veut savoir.

On pourrait alors qualifier ce film de tranquille, dans ce qu’il assume de réserve et de distance vis-à-vis du contexte. Mais cette confrontation paradoxale lui imprime justement tout son éclat, sa force, sa raison d’être. Sans tapage ni excès de langage ou de violence.

Un premier film de la part d’un documentariste, également monteur. Cette activité, César Diaz la met à profit dans la chronologie des sentiments affichés peu à peu entre Ernesto et sa mère, et plus généralement toutes les femmes en deuil. Des moments dignes et sereins, alors que la mort hante leurs rencontres et que le souvenir demeure plus que douloureux.

Armando Espitia, et Emma Dib portent magistralement cette histoire telle une mission salvatrice. Un beau film, plein d’espoir.

Nicolasa entraîne maintenant les autres femmes de son village dans son combat .

LES SUPPLEMENTS

  • Making of ( 6.35 mn ). Au cœur des coulisses, le réalisateur présente son film, et le choix des acteurs mexicains, pour la plupart. «  Il a fallu leur expliquer ce qu’était le Guatemala, et leurs personnages, des Guatémaltèques exilés au Mexique et qui revenaient au pays. Leur expliquer la raison de cet exil »

Il présente aussi son équipe franco-belge , et salue l’équipe locale qui a du faire avec les moyens du bord «  Un pays sans cinéma est un pays sans mémoire. (…)  Il y a un manque de rigueurs et de formation pour écrire de bons scénarios ici, et ce qui manque aussi c’est un véritable soutien de l’Etat avec un jury de professionnels internationaux ».

  • Scènes coupées. Bien que le film tient plus du moyen métrage que du long, il est évident que toutes ces séquences coupées au montage n’apporteraient pas grand-chose, excepté peut-être la rencontre avec la seule personne qui peut rattacher le souvenir de Mateo avec son Adn…
Dvd : 22 septembre 2020 Cinéma : 11 juin 2020   Acteurs : Aurelia Caal, Emma Dib, Julio Serrano Echeverría, Armando Espitia, Victor Moreira Durée : 77 minutes Langue : Espagnol  Sous-titres :  Français Studio  : Pyramide Vidéo L 'histoire : Guatemala, 2018. Procès des militaires à l’origine de la guerre civile.  Ernesto, jeune anthropologue à la Fondation médico-légale, travaille à l’identification des disparus. A travers le récit d’une vieille femme, il croit déceler une piste qui lui permettra de retrouver la trace de son père, guérillero. Contre l’avis de sa mère, il enquête. Film :    Bonus :  Caméra d'Or Festival de…
Le film
Les bonus

Ou le Guatemala n’en finit pas d’épurer son Histoire, à l’image des pays latino-américains longtemps confrontés à des dictatures et à ses atrocités. Cette fois c’est un jeune homme, anthropologue de son état qui part sur les pas de son père, chef guérillero abattu pendant la guerre civile. Sa quête rejoint celle de nombreuses femmes veuves, mais bizarrement sa propre mère ne participe pas vraiment à cette recherche. Pour son premier film César Diaz relate posément les faits d’un passé couvant sous la braise, puis révèle tout aussi patiemment ses antagonismes. Couvés par des secrets profonds, intimes, dévoilés par cette nouvelle génération en manque de repères, de racines. On pourrait alors qualifier ce film de tranquille, dans ce qu’il assume de réserve et de distance vis-à-vis du contexte. Mais c’est cette confrontation paradoxale qui lui imprime justement tout son éclat, sa force, sa raison d’être. Sans tapage ni excès de langage ou de violence. Avec deux excellents comédiens, Armando Espitia, et Emma Dib.

AVIS BONUS  Un bel entretient avec le réalisateur et de nombreuses scènes coupées

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