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« Notarangelo Voleur d’âmes » de David Grieco. Critique cinéma

Pasolini à Matera lors du tournage " L'évangile selon Saint-Matthieu"

Un festival en ligne

8 ème édition de VIVA IL CINEMA ! -contact@viva-il-cinema.com

Ce documentaire évoque à l’origine l’état pitoyable d’une région très pauvre de l’Italie . Il se termine sur les promesses d’avenir de la péninsule qui n’en finit pas de revendiquer l’héritage de sa terre.

Ou les « tableaux »  de Domenico Notarangelo (1930-2016) qui pendant un demi-siècle a vécu dans le sud de l’Italie . Témoin d’une existence à la fois digne et chaotique, misérable et courageuse, le photographe est devenu un acteur puissant de la vie politique et sociale, œuvrant au sein du parti communiste, tout en affirmant un catholicisme farouche.

Nulle contradiction à ses yeux, mais une identité enracinée entre Matera et Aliano, une province que David Grieco parcourt à son tour, en quête d’une image qui remplacerait les mots comme aimait à le faire « ce journaliste visuel ».

Ses archives filmées demeurent de magnifiques repères sur le travail aux champs, les fêtes villageoises, les rites religieux. Ses photos parlent toujours pour lui.

David Grieco les consulte aussi dans la seconde partie aux commentaires cependant beaucoup plus politiques et sociaux.

Le photographe et ses nombreux compagnons de route évoquent à distance le contrat moral imprescriptible d’un homme qui aura forgé une conscience à ses concitoyens.

Les Sassi, ces maisons creusées dans la pierre, telles des grottes préhistoriques, sont au cœur de cette réflexion pour l’émergence d’une autre civilisation, bannissant la pourriture dans laquelle vivaient des familles entières, très nombreuses.

Dans ce décor Pasolini tourne «  L’évangile selon Matthieu », il  comprend «  l’essence millénaire des Sassi » disent les habitants, contrairement à Mel Gibson qui reprend l’histoire pour en faire une ode hollywoodienne.

Notarangelo joue un centurion . Quand on lui laisse un peu de temps il photographie le plateau de tournage, ses figurants, les gens de Matera. La vie, le quotidien des enfants des Sassi.

D’où part cette réflexion pour un autre destin, un autre pays.

Emilio Colombo, alors premier ministre, l’industriel Camillo Olivetti, Palmiro Togliatti, fondateur du Parti Communiste Italien, l’écrivain Carlo Levi dont il était l’ami, les noms et les époques se mêlent à son émergence pour «  un processus de socialisation » que Notarangelo appelle de tous ses vœux.

L’œil vif de ses paysans, les rides enrubannées sur la peau fripée des vieilles femmes, ses photos le rapportent, dignement, là où il y avait de la vie. L’industrialisation, l’urbanisation, le progrès dit social, en ont balayé la richesse.

Un festival en ligne 8 ème édition de VIVA IL CINEMA ! -contact@viva-il-cinema.com Déjà projeté " Mon frère chasse les dinosaures" de Stefano Cipani Ce documentaire évoque à l’origine l’état pitoyable d’une région très pauvre de l’Italie . Il se termine sur les promesses d’avenir de la péninsule qui n’en finit pas de revendiquer l’héritage de sa terre. Ou les « tableaux »  de Domenico Notarangelo (1930-2016) qui pendant un demi-siècle a vécu dans le sud de l’Italie . Témoin d’une existence à la fois digne et chaotique, misérable et courageuse, le photographe est devenu un acteur puissant de la vie politique…
Le documentaire

Ce documentaire à l’origine, sensible, humain relate l’existence riche et militante d’un photographe du pays Domenico Notarangelo (1930-2016) qui derrière son objectif n’a cessé de lutter pour l’amélioration des habitants de sa terre, parqués comme des bêtes dans les grottes de Matera et Aliano. Et quand Pasolini vient tourner « L’Evangile selon Saint Matthieu » il se mêle à l’aventure pour continuer son combat. Témoigner de l’existence de ces gens avec qui il vit désormais et qu’il porte sur le devant des exigences sociales que Rome, beaucoup trop loin, semble ignorer. Notarangelo est catholique, communiste, fervent humaniste . Emilio Colombo, alors premier ministre, l’industriel Camillo Olivetti, Palmiro Togliatti, fondateur du Parti Communiste Italien, l’écrivain Carlo Levi dont il était l’ami, dans la seconde partie les noms et les époques se mêlent à une analyse plus politique et sociale, comme un discours qui se délite dans le pêle-mêle des clichés. Un regard devenu à son tour militant , trop militant peut-être.

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