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« Le Soldatesse » de Valerio Zurlini. Critique cinéma

Synopsis: 1942, en Grèce, le lieutenant d’infanterie Gaetano Martino reçoit à contre-cœur l’ordre d’escorter jusqu’à leurs « postes de travail » respectifs des prostituées destinées aux soldats. Pour l’accompagner, le sergent Castagnoli, un Toscan d’âge mûr, plutôt sympathique. Au cours du voyage, Gaetano se découvre peu à peu solidaire de ces jeunes filles dont la plupart ont accepté ce travail pour survivre.

La fiche du film

Le film : "Le Soldatesse"
De : Valerio Zurlini
Avec : Mario Adorf, Marie Laforêt
Sortie le : 31/08/1966
Distribution : Les Films du Camelia
Durée : 120 Minutes
Genre : Drame, Guerre
Type : Long-métrage
Le film
  • Reprise en salles : 20 Juillet 2022- version restaurée 4K . – 
  • D’après l’oeuvre de Ugo Pirro . –

Anna Karina, Léa Massari, Marie Laforêt … On croit rêver devant un tel casting qui ne se contente pas d’afficher la beauté. Elles sont magnifiques dans leur posture de prostituée de la vie, au cœur de la seconde guerre mondiale.

L’Italie fasciste occupe la Grèce et doit répondre aux besoins de ses soldats. Moyennant une maigre solde, et de quoi manger, de jeunes femmes grecques, très belles, acceptent d’être embrigadées, pour des missions particulières. Traitées comme du bétail, on les dépose au fil des bivouacs militaires…

A contre-coeur, le lieutenant Gaetano (Tomás Milián) a pris la responsabilité du convoi. Son chauffeur, Castagnoli (Mario Adorf) est un brave gars qui n’a pas inventé la poudre, mais s’y connait en magouilles et combines de tout ordre. Et tant de belles filles autour de lui …

Ça parait bon enfant, comme une partie de plaisir note le major Alessi (Aleksandar Gavric) qui profite du camion pour rejoindre sa caserne. D’un grade supérieur, il accepte néanmoins d’obéir au lieutenant, sur cet itinéraire semé d’embûches.

Les filles attisent les convoitises, les partisans au cœur de la montagne multiplient les attaques. Imperceptiblement, au fil des étapes, les relations s’inversent dans la confusion et la peur.

C’est pour échapper à cette vie de misère que les filles acceptent de suivre l’occupant

Les personnalités se dévoilent, les sentiments aussi. Martino protège désormais plus les femmes qu’il ne les escorte alors que le major retrouve son autorité supérieure. Entre les deux, Castagnoli tente de fuir cette violence que Zurlini n’appelle pas encore la guerre mais qui se rapproche et lui ressemble.

C’est l’instrumentalisation formidable de sa mise en scène, ce tour de force qui inverse les enjeux et le statut des protagonistes. Témoins, victimes, se confondent . Des soldats assistent dépités aux exactions de leurs camarades

« Mon peuple ne peut pas être traité comme du bétail » se révolte la belle Eftikia (Marie Laforêt), consciente du rôle abject que la guerre lui impose. Mais il faut vivre, coûte que coûte, ou alors abandonner …

Eftikia parle peu, toute colère rentrée. Ce qui ne manque pas d’intriguer le lieutenant très attiré par la jeune femme

Comme une prise de conscience que le cinéaste généralise à l’ensemble des acteurs de ces fait d’armes pour dire à son tour le désastre des confrontations belliqueuses. Tel un observateur, il les rapporte sans autre forme de commentaire que celui de l’absence, de l’abandon, du manque d’amour.

Si on peut évoquer les grands films de guerre, celui là en est un, assurément.

Reprise en salles : 20 Juillet 2022- version restaurée 4K . -  D'après l'oeuvre de Ugo Pirro . - Anna Karina, Léa Massari, Marie Laforêt … On croit rêver devant un tel casting qui ne se contente pas d’afficher la beauté. Elles sont magnifiques dans leur posture de prostituée de la vie, au cœur de la seconde guerre mondiale. L’Italie fasciste occupe la Grèce et doit répondre aux besoins de ses soldats. Moyennant une maigre solde, et de quoi manger, de jeunes femmes grecques, très belles, acceptent d’être embrigadées, pour des missions particulières. Traitées comme du bétail, on les dépose…
Le film

En prenant le prétexte d’un convoi de prostituées grecques à l’intention des soldats italiens pendant la seconde guerre mondiale ,Valerio Zurlini parle de la guerre comme rarement au cinéma. Au fil des étapes, le cinéaste raconte comment le sentiment belliqueux a remplacé celui de la fraternité, dans un rapport de force qui peu à peu va complètement s’inverser. Témoins et victimes se confondent dans la pétaudière qu’est devenu ce périple à travers la montagne peuplée de résistants. Ce n’est pas encore la guerre que nous montre le cinéaste, c’est pire, le spectacle déshumanisé de personnages qui à l’origine auraient pu être frères et sœurs . Anna Karina, Lea Massari, Marie Laforêt … On croit rêver devant un tel casting qui ne se contente pas d’afficher la beauté. Elles sont magnifiques dans leur posture de prostituée de la vie…

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