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« Le Géant égoïste » de Clio Barnard. Critique dvd

Synopsis: Arbor, 13 ans, et son meilleur ami Swifty habitent un quartier populaire de Bradford, au Nord de l’Angleterre. Renvoyés de l’école ils rencontrent Kitten, un ferrailleur . Ils travailler pour lui, et collectent toutes sortes de métaux usagés. Kitten organise des courses de chevaux clandestines. Swifty éprouve une grande tendresse pour les chevaux et a un véritable don pour les diriger, ce qui n’échappe pas au ferrailleur. Arbor, en guerre contre la terre entière, se dispute les faveurs de Kitten, en lui rapportant toujours plus de métaux, au risque de se mettre en danger. L’amitié des deux garçons saura-t-elle résister au Géant Egoïste ?

La fiche du film

Le film : "Le Géant égoïste"
De : Clio Barnard
Avec : Conner Chapman, Shaun Thomas
Sortie le : 18/12/2013
Distribution : Pyramide Distribution
Durée : 91 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film
Les bonus

Ken Loach a fait école. Son enseignement porte les fruits d’un arbre décharné, autour duquel poussent les enfants de la misère.  Graines de cette engeance, Arbor et Swifty, deux copains à la vie, à la mort, (adorables entre eux) ne se rebellent pas.

Ils font  avec, et la débrouillardise roublarde de leur 13 ans les conduit à se sortir chaque fois d’une mauvaise affaire.

L’impunité ne leur est pas réservée. Les plus forts sont les plus grands ; haut  comme trois pommes, le duo rivalise de hardiesse pour se hisser à la hauteur de ses ambitions délictueuses. Ils trouveront plus voleur, plus roublard qu’eux, ils trouveront encore plus dur…

Des courses clandestines sont organisées sur les routes ...
Des courses clandestines sont organisées sur les routes …

Le vol de câbles, qui rapporte le plus, est au top de leur activité. Un ferrailleur peu scrupuleux l’ entretient  de la même manière qu’il soigne avec tendresse ses chevaux de course. Swifty les a toujours aimés, son copain pas du tout.

Arbor est joué par Conner Chapman extraordinaire de vitalité, et de cette folie qui lui donne la rage de vivre à tout prix. Au risque de tout casser. Un gamin, d’une vitalité, d’une fougue dévastatrice. Swifty refuse  de le suivre…

Le constat est amer pour les deux copains qui tracent maintenant leur propre voie, jetant  un coup d’œil à ce que fait le voisin. Cette curiosité naturelle, c’est peut-être la plus belle part de leur amitié : elle leur sera fatale, aux yeux d’un réalisateur pour qui la destinée ne se préoccupe pas de préceptes moraux ou sentimentaux.

La mise en scène va d’elle-même, s’adapte aux circonstances.Le jeu des acteurs  guide le cinéaste , la caméra  les mène .  Une relation complice, du cinéma , comme une définition .

LES SUPPLEMENTS

  • Entretiens avec l’équipe (20 mn).  « L’’idée des enfants rejetés, d’après un poème d’Oscar Wilde que je voulais remettre au gout du jour, sur un scénario qui a quasiment été entièrement remanié pour revenir au point de vue des enfants, alors que l’idée de départ était celui du géant.J’imaginais le style d’une fable, quand s’est imposé ce cuivre qui remplaçait l’or. Le géant les met dans un trafic, c’est le Dickens de l’époque victorienne, l’exploitation des enfants, ce que j’ai vu un samedi en me rendant sur ce genre de décharges.

J’ai inscrit mon film dans cette réalité, en incluant même des plans documentaires, mais ça ne fonctionnait pas, je les ai retirés »

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L’univers des ferrailleurs est aussi raconté par toute l’équipe qui a dû s’immerger dans un monde totalement inconnu, dont celui des courses de chevaux, illicites et de la culture du cheval, à Bradford qui s’est développée avec la sédentarisation des Gitans

  • « The arbor » (95 mn) de Clio Barnard. Un documentaire tout à fait génial sur et autour Andrea Dunbar, la dramaturge morte à la trentaine. Les témoins sont  les gens de sa famille, et particulièrement ses enfants, resitués dans le quartier Bradford (celui du film) où l’écrivain a grandi.  Leur ressenti vis-à-vis de leur éducation est raconté assez frontalement, mais en play-back, démarche innovante là encore : ce sont les vrais personnages qui parlent, ce sont des acteurs qui jouent.

On découvre le travail d’Andrea Dunbar, et son environnement. L’une de ses pièces « The arbor » est jouée sous nos yeux, au cœur du quartier. C’est extrêmement vivant et chaleureux: en dehors d’une actrice professionnelle, l’affiche est composé de gens du secteur ou des membres de la famille.

Avril 2014 : le meilleur DVD Quinzaine des réalisateurs  Cannes 2013 Label Europa - Grand Prix du Jury et Prix Coup de cœur Dinard 2013 - Meilleur film 2013 Saint-Jean-de-Luz Ken Loach a fait école. Son enseignement porte les fruits d’un arbre décharné, autour duquel poussent les enfants de la misère.  Graines de cette engeance, Arbor et Swifty, deux copains à la vie, à la mort, (adorables entre eux) ne se rebellent pas. Ils font  avec, et la débrouillardise roublarde de leur 13 ans les conduit à se sortir chaque fois d’une mauvaise affaire. L’impunité ne leur est pas réservée. Les…

Review Overview

Le film
Les bonus

C’est l’histoire d’une belle amitié entre deux jeunes garçons de la mouise dans une banlieue anglaise où Ken Loach a semé ses propres graines. En voulant tout faire pour s’arracher à l’environnement social délétère, ils ne font qu’adopter un mode de vie identique à celui de leurs aînés. Et quand l’amour des chevaux viendra contrarier leur solide relation, la fracture sera irrémédiable. La mise en scène de Clio Barnard semble aller d’elle-même, qui se plaque le plus naturellement aux situations, et s’adapte aux circonstances. Pas de jugement , ni misérabilisme. Avec dans le rôle du gamin fêlé, un certain Conner Chapman, d’une vitalité extraordinaire. Avec lui, c’est la fougue qui parle.

Avis bonus Des entretiens avec l'équipe, intéressants, et surtout un documentaire de Clio Barnard sur la dramaturge Andrea Dunbar : il est tourné de façon très intelligente, très originale. A voir , absolument ....

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