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« 1970 » de Tomasz Wolski. Critique cinéma

  • DVD : 26 Octobre 2022 . – 
  • Visions du Réel 2021 : Prix du Jury-Festival de Cracovie 2021 : Meilleur documentaire polonais-Escale Documentaire 2021 : Meilleur documentaire

Le Film et le bonus : 

Les archives polonaises déclassifiées profitent aujourd’hui à l’histoire de ce film : huit jours de révoltes ouvrières, en décembre 1970, vus par les autorités, dans les chantiers navals de Gdansk.

Le réalisateur Tomasz Wolski s’appuie sur les échanges téléphoniques enregistrés entre les hauts responsables du pays, qu’il met en scène sur le principe de l’animation en volume.

Aux allégations et craintes de ces grands personnages devenus petits bonhommes en cire, Wolski répond par les vidéos et reportages de l’époque sur une contestation graduellement filmée tout au long de cette fameuse semaine .

 

Une simple grève au départ, pour dénoncer le coût de la vie. A la veille des fêtes de fin d’année, le prix des denrées alimentaires flambe, la viande vient à manquer.

La contestation n’est pas politique assurent les slogans, c’est l’économie qui est en péril. Des revendications qui passent au second rang, c’est l’ordre à tout prix exigé par de hauts fonctionnaires, droits dans leurs bottes.

Ils sont la plupart du temps sagement assis derrière de confortables bureaux, sur des sièges tout aussi bourgeois, dans lesquels le réalisateur tend un décor de fin de règne. La lumière est dehors, dans la rue où les premiers chars font maintenant leur apparition, où les jets de pierres répondent aux grenades lacrymogènes.

La gare centrale en feu, la prison encerclée, et pour la première fois l’évocation d’un appel avec un certain Jaruzelski , alors ministre de la défense.

Deux mondes en parallèle, et en opposition qui ne se rencontreront que dans la violence et la répression. La technique de Wolski, fragmentée et très documentée, offre une vision directe, de cette page sanglante de l’histoire de la Pologne. Où la mise en scène est devenue une mise en forme.

27.000 soldats et 9000 miliciens auront été déployés à Gdansk et Szczecin et dans leurs environs. Il y aura 1164 blessés et 41 morts parmi les manifestants.  Les deux plus jeunes avaient 15 ans .

8 militaires ont été  tués

LE SUPPLEMENT

  • « Un pays ordinaire » de Tomasz Wolski ( 54 mn )- Sur le même principe d’archives déclassifiées , ce documentaire raconte la vie quotidienne des Polonais, surveillés de très près, arrêtés puis interrogés de manière radicale.

L’exemple le plus frappant, celui d’un certain Henryk. Il a trompé sa femme, tenté de faire passer des devises en soudoyant un douanier. Un bon dossier pour les flics de la sécurité qui mettent dans la balance ses relations professionnelles et ses nombreux contacts. Ce sera donnant donnant où la fin d’une carrière, d’un foyer …

Des salles d’attente à l’aéroport aux églises, des chambres d’hôtels aux dénonciations anonymes, rien n’échappe à ces services qui seront dissous en Juillet 1990. De nombreux documents ont été détruits bien avant cette date, et ceux retrouvés depuis participent à ce genre d’exercice cinématographique, parfaitement documenté.

DVD : 26 Octobre 2022 . -  Visions du Réel 2021 : Prix du Jury-Festival de Cracovie 2021 : Meilleur documentaire polonais-Escale Documentaire 2021 : Meilleur documentaire Le Film et le bonus :  Les archives polonaises déclassifiées profitent aujourd’hui à l’histoire de ce film : huit jours de révoltes ouvrières, en décembre 1970, vus par les autorités, dans les chantiers navals de Gdansk. Le réalisateur Tomasz Wolski s’appuie sur les échanges téléphoniques enregistrés entre les hauts responsables du pays, qu’il met en scène sur le principe de l’animation en volume. Aux allégations et craintes de ces grands personnages devenus petits…
Le documentaire
Le bonus

1970 : 25 ans de communisme , l’économie est plombée par le centralisme et les pénuries alimentaires se succèdent . Dans les usines l’exaspération commence à se faire entendre, sereinement, ( «  nos grèves ne sont pas politiques » ) puis rejoints par les étudiants et la jeunesse, les ouvriers prennent la rue à témoin. Dans la cellule de crise au ministère des affaires intérieures, le branle-bas de combat est surtout celui de la répression. Celle que les archives déclassifiées nous révèlent dans ce documentaire très fourni, dont l’originalité est de renvoyer chaque séquence vidéo aux prises de décisions des autorités. Celles-ci sont représentées en volume dans une animation très statique. Au mouvement de la rue répondent les discussions feutrées des dirigeants. Au fil des jours les voix se font plus alarmantes, plus expéditives aussi …

AVIS BONUS

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