Accueil » A la une » « Nostalgia » de Mario Martone. Critique cinema

« Nostalgia » de Mario Martone. Critique cinema

  • En salle : 4 janvier 2023
  •  1h 57min
  • De Mario Martone
  • Avec Pierfrancesco Favino, Tommaso Ragno, Francesco Di Leva

L’histoire : Après 40 ans d’absence, Felice retourne dans sa ville natale : Naples. Il redécouvre les lieux, les codes de la ville et un passé qui le ronge.

Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article

  • Le Film : 

De toutes les nostalgies possibles, Felice sombre dans la plus tenace. Celle qui ravive le passé et l’entretient au point de le faire revivre de manière déraisonnable. Le mal du pays et plus encore …

 40 ans après avoir quitté Naples, alors adolescent, Felice décide de retrouver les ruelles de son enfance et saluer sa maman qu’il retrouve presque oubliée du monde.

Un premier choc pour cet homme désormais bien installé au Caire où son épouse l’attend (Sofia Essaïdi) Il lui promet de revenir très vite, mais les vieilles pierres de son quartier le rappellent aux souvenirs heureux quand il battait le pavé pour faire les quatre cent coups.

 

Son copain d’alors, un ami à la vie à la mort , c’était Oreste qu’il recherche maintenant , et qu’on parait lui cacher. Le curé de la paroisse l’approche tranquillement  de la même manière qu’il tente d’apaiser son quartier auprès des jeunes embrigadés par la mafia.

Felice le constate très vite, et comprend aussi que c’est son histoire qu’il reprend là où il l’avait laissée en quittant précipitamment l’Italie. Ce même conseil que lui donne encore aujourd’hui un vieux monsieur , amant imaginaire de sa maman et précieux phare dans ce monde où plus rien n’est comme avant. Nello Mascia en fait une belle composition.

La mémoire serait illusoire, voire inutile nous dit alors Mario Martone qui nous montre le danger à trop vouloir recomposer avec son passé. Il le fait d’abord paisiblement au rythme de ce fameux quartier qui peu à peu s’embrase dans le regard de Felice, devenu l’étranger.

Désormais de confession musulmane, Felice se confesse à sa façon auprès du prêtre qui tente d’apaiser le quartier

Le réalisateur prend le pouls de cet instant quand le cinéma italien des années soixante claironnait à la face du monde sa force et sa beauté. On la retrouve ici dans les gestes d’un fils envers sa vieille mère qu’il porte à la baignoire (Aurora Quattrocchi) . Et dans le portrait de la belle jeune femme que fut cette maman et qui aujourd’hui rayonne sous un soleil protecteur.

Il y a beaucoup de bienveillance dans ses instants que Felice va devoir quitter pour affronter le temps présent.

Pierfrancesco Favino irrigue cette mélancolie rampante avec la même insistance que met son personnage à prendre racine là où plus rien ne pousse.

Cette manière convulsive qui détruit son personnage et le rend si attachant. Pierfrancesco Favino, évidemment !

En salle : 4 janvier 2023  1h 57min De Mario Martone Avec Pierfrancesco Favino, Tommaso Ragno, Francesco Di Leva L'histoire : Après 40 ans d'absence, Felice retourne dans sa ville natale : Naples. Il redécouvre les lieux, les codes de la ville et un passé qui le ronge. Si les étoiles n’apparaissent pas, reportez-vous à la fin de l’article Le Film :  De toutes les nostalgies possibles, Felice sombre dans la plus tenace. Celle qui ravive le passé et l’entretient au point de le faire revivre de manière déraisonnable. Le mal du pays et plus encore …  40 ans après avoir quitté Naples, alors…
Le Film

Ce n’est pas la carte touristique napolitaine que l’on peut attendre d’un tel retour au pays natal, mais sa vérité est d’une toute autre force qui donne au destin le droit de reprendre un tel chemin. 40 ans après , Felice revient à Naples où il s’imagine retrouver les mêmes vieilles pierres, les mêmes amis. Et pourtant sa mère a elle aussi vieillie et n’est plus là où il l’avait quittée précipitamment alors adolescent. La promesse faite à sa femme de revenir très vite au Caire s’estompe au fur et à mesure qu’il parcourt à nouveau son quartier où ses repères paraissent lui filer entre les doigts. La mémoire est illusoire, voire inutile nous dit alors Mario Martone qui nous montre le danger à trop vouloir recomposer avec son passé. Il le fait d’abord paisiblement au rythme de ce fameux quartier qui peu à peu s’embrase dans le regard de Felice, devenu l’étranger. Sous la conduite experte de Mario Martone, Pierfrancesco Favino irrigue cette mélancolie rampante avec une grandeur pleine de retenue. Pierfrancesco Favino, évidemment !

User Rating: 4.31 ( 2 votes)

Voir aussi

« Harry Plotnick, seul contre tous » de Michael Roemer. Critique dvd ( coffret)

On referme le coffret Michael Roemer sur une fantaisie bien particulière

Laisser un commentaire