Accueil » A la une » « Dans la cour » de Pierre Salvadori. Critique dvd

« Dans la cour » de Pierre Salvadori. Critique dvd

Synopsis:  La quarantaine passée, Antoine décide brusquement de mettre fin à sa carrière de musicien. Après quelques jours d'errance, il se fait embaucher comme concierge. Mathilde habite le vieil immeuble de l'est parisien où il prend ses fonctions. C'est une jeune retraitée, généreuse et impliquée, qui partage son temps entre ses activités associatives et la vie de la copropriété. Un soir, elle découvre une inquiétante fissure sur le mur de son salon. Peu à peu, son angoisse grandit pour se transformer en panique : et si l'immeuble s'effondrait... Tout doucement, Antoine se prend d'amitié pour cette femme qu'il craint de voir glisser vers la folie.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Dans la cour"
De : Pierre Salvadori
Avec : Catherine Deneuve, Gustave de Kervern, Féodor Atkine, Pio Marmaï, Michèle Moretti
Sortie le : 03 septemb 2014
Distribution : Wild Side Video
Durée : 97 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Septembre 2014 ( 5 ème )

Dans la salle presque pleine, les spectateurs ont souvent ri. Moi, un peu moins peut-être, et pas forcément aux mêmes moments. Mais le plaisir était partagé, sur une comédie qui n’en est pas forcément une : les personnages de Pierre Salvadori empruntent à Tchekhov leurs désillusions et leur mal de vivre.

Mathilde, à la retraite ne s’accorde aucun répit. Elle œuvre pour une association, et aussi pour les fissures de son appartement qui vont chambouler tout le quartier. Antoine,  rock star de banlieue, désabusé, raccroche la guitare et rejoint sans le savoir les problèmes de Mathilde. Le voici gardien de l’immeuble suspect.

Quand l’un et l’autre se regardent ce n’est pas forcément la joie et au fil du quotidien locatif, ce qu’il  restait du bonheur va devenir terne et déprimant. On prend des décisions absurdes, mais drôles, à l’image du monde qui se découvre à leurs pieds. Et dans la cour  où Stéphane ( Pio Marmai ) entrepose ses vélos récupérés on ne sait pas trop comment. Le stock augmente ce qui ne plait pas à M. Paillard qui voit là une infraction à la copropriété.

Féodor Atkine, très bien lui aussi, lors de l'entretien d'embauche du futur gardien ...
Féodor Atkine, très bien lui aussi, lors de l’entretien d’embauche du futur gardien …

Ce type totalement rigide s’ajoute à la galerie de personnages que Pierre Salvadori sculpte avec une délectation évidente, au point d’en oublier parfois leur histoire. Je pense à la scène où Mathilde retrouve sa maison d’enfance et pète littéralement un plomb. C’est une séquence géniale que le réalisateur abandonne trop vite à mon goût pour revenir affiner ses portraits.

Mais c’est aussi le bonheur de ce film qui, avec des dialogues ad-hoc, pertinents, savoureux,  n’appuie jamais  là où ça fait mal. Il laisse avec une certaine pudeur les gens endosser leur quotidien au gré d’une mise en scène qui épouse totalement leurs peurs, leurs angoisses, leur mal de vivre. «  La seule chose qui m’apaise, m’épuise » murmure Antoine.

Gustave Kervern, l’auteur de «  Mammuth »  cachait donc bien son jeu, quand on le découvre lunaire et bon samaritain, avant de sombrer dans l’accablement le plus total. Il me rappelle un peu la métamorphose de Coluche en gardien de station service dans « Tchao Pantin ».

Dans la cour

Tous les comédiens sont  à la hauteur de sa performance, avec Catherine Deneuve , qui une fois encore endosse un rôle particulier Un peu barge, gentiment chamboulée, elle est totalement en adéquation avec ce que filme Salvadori. Pas ou si peu d’éclat, mais la petite chanson d’une romance qui vous file entre les doigts, et qui ressemble bigrement à la vie .

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec Pierre Salvadori (28 mn). Sans raconter son film, le réalisateur en parle merveilleusement bien .Sur les personnages par exemple « qui trottent dans la tête, autour de destins qui basculent comme ça en une nuit » Voilà ce qu’il a voulu raconter, et la manière dont il a écrit le scénario avec David Léotard, pendant le tournage d’un autre film ne manque pas d’allure…

« Ce sont toujours des films qui viennent de moi, mais là c’est encore plus direct, c’est l’autobiographie, on se cache un peu moins derrière la fiction, c’est un personnage qui me ressemble beaucoup. Avec toujours ce côté dépressif  dont je suis revenu et qui m’a rendu plus fort, plus compassionnel vis-à-vis des autres ».

  • Le choix des comédiens.. « Catherine Deneuve, aimait mon travail, et je me sentais redevable auprès d’elle, il fallait que je  lui écrive un rôle, elle est l’alliée des auteurs. »

Kervern : « sa capacité à nuancer son jeu, à être très juste, me plaisent énormément. C’est dans une fête que je l’ai observé, alors que j’avais rencontré d’autres comédiens, mais là c’était bien lui qu’il me fallait, c’est ma fierté, j’ai l’impression d’avoir inventé un acteur. »

  • Scènes coupées (17 mn). Il y en a beaucoup, et c’est une fois encore intéressant à découvrir. Je les ai suivies en écoutant les commentaires, bien venus.

Personnellement j’aurais bien gardé la scène de Kervern et Marmaï au repos après avoir sniffé : scène très belle, avec une musique ad-hoc. Il y aussi celle de «  l’ami de Mathilde », et avec l’aveugle à qui le héros lit les cartes postales… Encore de beaux moments !

 

Meilleur dvd Septembre 2014 ( 5 ème ) Dans la salle presque pleine, les spectateurs ont souvent ri. Moi, un peu moins peut-être, et pas forcément aux mêmes moments. Mais le plaisir était partagé, sur une comédie qui n’en est pas forcément une : les personnages de Pierre Salvadori empruntent à Tchekhov leurs désillusions et leur mal de vivre. Mathilde, à la retraite ne s’accorde aucun répit. Elle œuvre pour une association, et aussi pour les fissures de son appartement qui vont chambouler tout le quartier. Antoine,  rock star de banlieue, désabusé, raccroche la guitare et rejoint sans le savoir les…

Review Overview

Le film
Les bonus

Entre dérapages et inquiétudes, Salvadori forme un couple maladroit, drolatique, solidaire, et totalement inattendu quand on voit la performance que réalisent conjointement Catherine Deneuve et la belle surprise du film Gustave Kervern. Deux déprimés qui s’ignorent et vont joindre leur mal-être pour tenter d’y survivre. Avec légèreté et bonhomie le cinéaste entreprend de mener tout ce petit monde au septième art. Il le fait merveilleusement bien, et nous rappelle que si le monde n’est pas toujours très amusant, on peut essayer d’y faire quelque chose.

Avis bonus De nombreuses scènes coupées, intéressantes et le regard du réalisateur sur son travail , dont il parle merveilleusement bien ..

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Sans Rien savoir d’elle » de Luigi Comencini. Critique cinéma

On ne sait rien d'elle, effectivement. Une raison suffisante pour la découvrir