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« Le génie du mal » de Richard Fleischer, critique dvd

Synopsis: Estimant que leur statut social et leur intelligence les placent au-dessus des lois, deux étudiants se livrent à plusieurs actes criminels et finissent par enlever et assassiner un jeune garçon. Certains d'avoir commis le crime parfait, ils sont trahis par un détail. Un avocat célèbre, adversaire de la peine de mort, décide d'assurer leur défense.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Génie du Mal"
De : Richard Fleischer
Avec : Orson Welles, Dean Stockwell, Diane Varsi, Bradford Dillman, E.G. Marshall
Sortie le : 02 septemb 2014
Distribution : Rimini Editions
Durée : 103 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Septembre 2014 : le meilleur dvd

Un crime perpétré par des gosses de riches, afin de prouver leur supériorité, et signer l’acte parfait. L’histoire s’est passée en 1924 aux Etats-Unis, et depuis elle ne cesse d’alimenter la chronique artistique.  Après le livre de Meyer Levin, Hitchcock s’en inspire dans «  La Corde », bien avant que Tom Kalin ne signe en 1992 «  Swoon ».

Entre les deux, Fleischer reprend  cette histoire d’intellectuels friqués, persuadés que leur intelligence les plaçait au-dessus des lois. Un thriller que le maître du genre aborde très vite  comme un film noir, en plaçant les deux protagonistes sur un piédestal inégal.

L’un domine l’autre, qui ne demande qu’à lui obéir. Cette servilité cimente leur amitié  dans l’accomplissement des œuvres les plus sordides. La plus abjecte, l’assassinat d’un gamin qui se trouvait là, au mauvais moment.

Si l’enquête de police constitue l’un des arguments cinématographiques de Fleischer, c’est surtout par la manière dont il l’a conduit, que l’intérêt s’aiguise. Le cinéaste glisse  toujours Artie Strauss ( Bradford Dillman) , le plus malin, dans les petits papiers des inspecteurs.

Un copain journaliste lui facilite  la tâche. Il lui rapporte chaque soir ce que son journal révélera le lendemain . Et sa faculté à se lier avec les policiers est remarquable. Il est vrai qu’à l’époque on interrogeait semble-t-il beaucoup les suspects sur les trottoirs, devant un public attentif et des journalistes tout aussi voraces.

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Artie peut les orienter à sa guise, leur donner de fausses pistes, tout à fait probables, ou des conseils douteux, dont ils ne doutent pas «  Je regarde les flics tourner en rond » confie-t-il à son complice ( Dean Stockwell), de plus en plus apeuré devant la tournure des événements. Le détachement émotionnel des premiers jours n’a pu lieu d’être surtout que la suspicion des uns liée à la morgue des autres façonne une étrange comédie qui se prolonge même autour d’une excellente table.

Fleischer a de la ressource, notamment dans l’ellipse toujours éloquente, toujours évidente. Tout est limpide, de l’écriture du scénario à  la mise en scène, avec un jeu d’acteurs peu daté. Orson Welles est grandiose en avocat de la défense, revêche, qui défend la veuve et l’orphelin, les pauvres et les riches qui en ont tout autant besoin dit-il avant d’engager un long (en réalité, il dure sept heures) plaidoyer  contre la peine de mort.

On y entend  déjà l’argument tant repris depuis sur le fait qu’une telle sentence n’arrêterait pas les crimes. «  Par contre, il a été prouvé que moins la sanction est barbare, moins les crimes sont fréquents .Pour tuer le mal il ne faut pas tuer les hommes ».

Le gentil fiston avec sa maman répond au journaliste...
Le gentil fiston avec sa maman répond au journaliste…

 

LES SUPPLEMENTS

  • Une rencontre avec Fleischer (4.20 mn)

Assez satisfait de sa filmographie, il l’évoque en estimant que «  les  personnages de méchants sont les plus intéressants, et ce sont ceux qui intéressent le public, et moi-même. Je voulais devenir psychiatre, c’est pourquoi la psychologie ressort souvent dans mes films ».

Ses rapports avec Orson Welles : « il n’a jamais interféré dans la réalisation. Mais il savait ce que vous alliez faire, juste avant de le faire, il fallait être prudent, ou alors il allait vous tomber dessus ».

  • Le noir selon Fleischer (9 mn)

Christophe Champclaux, historien du cinéma, raconte que « son éclectisme -SF, polar, western, guerre-  lui interdit d’être reconnu comme un grand. Il est   considéré comme un touche à touche au service des producteurs » . Le spécialiste évoque aussi  l’esprit de ses films noirs, et Fleischer s’en explique «  à distance », à travers plusieurs exemples. C’est assez explicite et bien venu « j’aime les gens contraints de briser les règles de leur vie ».

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  • Un crime et deux maîtres (48 mn)

L’histoire vraie dont s’inspire le film a également été adaptée par Hitchcock « La corde » puis plus récemment par Tom Kalin  « Swoon » .Sans compter les nombreux livres, et même une comédie musicale à Broadway. Historienne du cinéma, Linda Tahir établit un lien entre toutes les œuvres faisant référence à ce crime. Avec moult détails sur la technique employée par les uns et les autres, et en particulier Hitchcock.

Ce point de vue se suffisait à lui-même et pourtant on lui ajoute celui de Jean Meriau, analyste criminel. Il  raconte dans le détail toute l’histoire du crime, en faisant un portrait encore plus précis de chaque criminel  «  Une interprétation trop littérale de l’œuvre de Nietzsche a sans conteste influencé Léopold dans son geste criminel ». Il évoque aussi le fameux face à face entre l’avocat de la défense et le procureur en poursuivant l’histoire des deux malfrats, une fois dans leur prison. On apprend ainsi beaucoup et c’est souvent très surprenant. A écouter, donc !

  • Le roman de Meyer Levin (16 mn)

François Guérif, directeur de la collection Rivages- Noir évoque le travail de ce reporter de guerre, devenu romancier. Il parle  de «Crime » écrit 30 ans après les faits. « L’esprit du livre est tout à fait fidèle, sauf sur l’appartenance religieuse, qui n’apparaît pas du tout dans le film ».

Septembre 2014 : le meilleur dvd Un crime perpétré par des gosses de riches, afin de prouver leur supériorité, et signer l’acte parfait. L’histoire s’est passée en 1924 aux Etats-Unis, et depuis elle ne cesse d’alimenter la chronique artistique.  Après le livre de Meyer Levin, Hitchcock s’en inspire dans «  La Corde », bien avant que Tom Kalin ne signe en 1992 «  Swoon ». Entre les deux, Fleischer reprend  cette histoire d’intellectuels friqués, persuadés que leur intelligence les plaçait au-dessus des lois. Un thriller que le maître du genre aborde très vite  comme un film noir, en plaçant les deux protagonistes…

Review Overview

Le film
Les bonus

Ce fait divers qui s’est passé en 1924 aux Etats Unis a inspiré des écrivains et des cinéastes dont Hitchcock («La corde»). Fleischer demeure assez fidèle au roman de Meyer Levin en soulignant la particularité de ces deux jeunes gens, persuadés d’être au-dessus des lois. Son scénario s’adapte aux contingences d’une réalisation qu’il mène sans coup férir, avec un sens de l’ellipse parfait. L’intrigue est toujours relancée, sans pour autant nuire au suspense qui n’en fait pas des tonnes. L’écriture du scénario suffit à mettre de l’huile dans la mise en scène. Orson Welles dans le rôle de l’avocat de la défense présente une très belle posture, surtout que son plaidoyer contre la peine de mort demeure encore aujourd’hui au cinéma et dans la vie, un modèle du genre.

Avis bonus Ils sont nombreux et nous apprennent beaucoup de choses sur le film, l'histoire du cinéma et ses à-côtés...

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