Synopsis : Nouvelle année scolaire. Pierre, Meriem, Fouad, Sophie, Sandrine, Alix et Sofiane, un groupe d’enseignants engagés et soudés sont rejoints par Benjamin, jeune professeur remplaçant sans expérience et rapidement confronté aux affres du métier. A leur contact, il va découvrir combien la passion de l’enseignement demeure vivante au sein d’une institution pourtant fragilisée.
On connait un peu, voire beaucoup, la manière dont le système scolaire fonctionne avec ses hoquets et ses déviances. Les premières images fournies par Thomas Lilti confirment cet état de fait dans un environnement perturbé, perturbant.
Pagaille, chahut, désobéissance, les scènes se succèdent et nous entraînent irrémédiablement vers cette porte ouverte à tous les clichés. On regrette déjà un peu de s’y être engouffré, et pourtant dans la naïveté explicite de ce prologue, l’environnement qui se dessine appartient à un autre monde.
On perd de vue les échos radiophoniques et télévisés, on se confronte à des hommes et des femmes totalement emportés par leurs activités d’un quotidien sans relâche sur la brèche.
Pour l’opportunité ou non d’un conseil de discipline, la posture à tenir face à la provocation , dilemme récurent qui parfois ne permet pas la réflexion. C’est dans l’instant que part la gifle, la sanction.
La mise en scène appliquée, voire parfois sommaire, laisse le champ libre à des interprètes attentives à la partition écrite avec du sens par Thomas Lilti.
Pour la solidarité entre profs ( de l’intégration de Benjamin aux altercations avec les élèves ) dehors et dedans . Ce sont aussi des parents qui de l’autre côté de la barrière rament parfois pour trouver leur place.
Pierre le doyen, un exemple pour tous, une autorité naturelle, que François Cluzet pose tout aussi naturellement . A l’inverse de Sandrine dont on ressent immédiatement la fragilité : Louise Bourgoin m’a beaucoup ému, impressionné.
Deux extrêmes du corps professoral rejoints par l’amuseur de service Fouad, ou William Lebghil très juste dans sa pelure de bon copain ( photo), qui dynamise à la volée. L’exercice d’alarme incendie est à mettre à son actif …
Ils en rigolent encore, car on rigole aussi beaucoup dans les salles annexes, les couloirs, chez les uns chez les autres. Un métier sérieux , quoi !
- On s’en rapproche, … un peu ! : » Les 400 coups » de François Truffaut – » Primaire » de Hélène Angel – » L’heure de la sortie » de Sébastien Marnier – » La Cour de Babel » de Julie Bertucelli – « Detachment » de Tony Kaye – « La Voie royale » de Frédéric Mermoud – » L’ennemi de la classe » de Rob Bicek
Le film
Le titre me heurte un peu, mais très vite le fond du sujet s’impose en dehors des rumeurs et polémiques rapportées bien souvent par l’actualité. En suivant l’intégration d’un jeune prof inexpérimenté au sein d’un collège où l’équipe enseignante l’accueille les bras ouverts, Thomas Lilti poursuit son exploration des fondements de notre société. Un regard au cœur du système scolaire qui bien évidemment rejaillit sur son environnement constitué par des élèves et leurs parents, tributaires de l’institution. De part et d’autre, on est confronté à des hommes et des femmes emportés par leurs activités d’un quotidien sans relâche sur la brèche, ou ballotés dans un système qui ne leur convient pas. Les comédiens endossent parfaitement bien leur rôle , dont Louise Bourgoin dont le profil très fragile m’a beaucoup ému et impressionné.