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« Tuer un homme » de Alejandro Fernández Almendras . Critique DVD

Synopsis: Jorge est un homme honnête qui travaille dur pour faire vivre sa famille. Une nuit, il se fait insulter par une bande de jeunes gens, menée par un ancien délinquant du quartier. Son fils se fait à son tour agresser. La crainte et l'angoisse envahissent peu à peu la famille dont le quotidien devient infernal.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Tuer un homme"
De : Alejandro Fernández Almendras
Avec : Daniel Candia, Alejandra Yañez, Daniel Antivilo, Ariel Mateluna, Jennifer Salas
Sortie le : 05 mai 2015
Distribution : Blaq Out
Durée : 79 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Sundance a récompensé de grands films. Sans le festival, ils n’auraient peut-être pas vraiment trouvé leur place. Je ne parle pas de «  Whiplash », hors-norme en la matière (sortie dvd ce même mercredi). Je pense plutôt à des films comme «  Precious », «  Winter’s bone », « Violeta » ou bien encore « Animal Kingdom ». Ils ont eu leur chance et celle du spectateur a été de saisir des moments cinématographiques inédits.

Auréolé du Grand Prix, « Tuer un homme » prend donc une direction similaire. Mais comment le film d’Alejandro Fernandez Almendras se retrouve-t-il en tête d’un tel palmarès. Plusieurs autres festivals l’ont aussi porté aux nues.  Il n’y a rien de répréhensible dans la manière dont le cinéaste traite le thème de la légitime défense, qui s’apparente aussi à celui de la vengeance.

Mais sa façon de présenter l’affaire, de la poser en apesanteur dans un environnement figé, ne sollicite guère l’intérêt du spectateur. Une famille est harcelée par les petits voyous du coin. Elle se terre, puis réagit. Le père surtout, qui vient de quitter le domicile familial . L’atmosphère déjà pesante se charge alors d’une tension supplémentaire, sans effet sur le jeu des acteurs, plutôt bons interprètes  Daniel Candia  – Alejandra Yañez  – Daniel Antivilo – Ariel Mateluna. Mais la réalisation demeure paradoxalement statique et se prend à son propre jeu.

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Elle tourne en rond, rétrécit le point de vue déjà minimaliste, et assez contradictoire, face à cette violence émergente. Le processus quasi métaphysique confine à la monotonie ; comme un soleil de plomb sur vos épaules, le film se traîne. Il gomme les tensions,  ce mal qui vous ronge, de plainte en plainte au cœur d’une administration qui n’applique que le règlement.

L’explosion viendra, physique et morale, incontrôlable, mais le mal profond qui s’en extirpe n’exprime plus rien des ressentiments premiers. Et là j’avoue que j’y ai perdu mes repères déjà bien mal arrimés.

LES BONUS

  • Scènes coupées (17 mn)

Elles n’apportent effectivement pas grand-chose au film. Il y a deux scènes de l’agression de la jeune fille de la famille qui apparaissent, sans éclaircir la séquence. Bien au contraire, elles la rendent encore plus confuse.

  • Interview avec le réalisateur Alejandro Fernández Almendras  (19.12 mn)

« J’ai vu un reportage d’une famille qui était harcelée par un voyou de quartier, ils ont fait justice eux-mêmes, le père a dit dans une interview  -je ne le referais pas, tuer un homme ça vous hante toujours- .Cette phrase m’a marquée. (…) J’ai voulu montrer l’ambiguïté de la culpabilité ».

Après quoi le réalisateur réalise quasiment une master class

« Je pense que je n’ai pas de style particulier, c’est le sujet qui le détermine », dit-il en prenant beaucoup exemple sur « Huacho », son premier film.

Il  explique aussi  à quoi correspondent les plans larges dans «  Près du feu », le second. « Dans «  Tuer un homme », les plans sont plus étranges, presque des tableaux, avec très peu de perspectives, un cadrage très frontal ».  

Sundance a récompensé de grands films. Sans le festival, ils n’auraient peut-être pas vraiment trouvé leur place. Je ne parle pas de «  Whiplash », hors-norme en la matière (sortie dvd ce même mercredi). Je pense plutôt à des films comme «  Precious », «  Winter’s bone », « Violeta » ou bien encore « Animal Kingdom ». Ils ont eu leur chance et celle du spectateur a été de saisir des moments cinématographiques inédits. Auréolé du Grand Prix, « Tuer un homme » prend donc une direction similaire. Mais comment le film d’Alejandro Fernandez Almendras se retrouve-t-il en tête d’un tel palmarès. Plusieurs autres festivals l’ont aussi porté aux…

Review Overview

Le film
Les bonus

Bardé de premiers prix, dont celui de Sundance, ce film qui parle de la vengeance, et de légitime défense, ne m’a pas accroché. Il est lent, hypnotique, proche parfois d’un regard métaphysique sur la conduite du héros, qui après avoir baissé la tête, va se rebeller contre les petits voyous de son quartier. L’atmosphère bien pesante se charge de tensions supplémentaires, sans effet sur le jeu des acteurs (plutôt pas mal) et une réalisation statique.

Avis bonus Des scènes coupées pourront le rester. Plus intéressant, la rencontre avec le réalisateur.

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