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« The Old Oak » de Ken Loach. Critique cinéma

  • 25 octobre 2023 en salle
  • 1h 53min / Drame
  • Avec Dave Turner, Ebla Mari, Claire Rodgerson

Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du « Old Oak », un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions. TJ se lie cependant avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale

Paul Laverty scénariste attitré de Ken Loach a écrit une formidable histoire, à-priori très convenue, sur le rejet des étrangers. Une population syrienne qui fuit la guerre et le régime d’Assad débarque dans un village anglais où les habitants ignorent tout de cette arrivée.

Ce qui échauffe plus d’un esprit, mais suscite de la part du bistrotier du coin (Dave Turner) une empathie immédiate, à l’égard d’une jeune femme, Yara, très attachée à son appareil photo.

Le détail à son importance pour TJ Ballantyne cet ancien mineur licencié comme tous ses collègues  après la fermeture du site local et les grèves très dures qui la précédèrent.

Cette histoire s’affiche dans son arrière-boutique sur les photos de son grand-père .Yara (Ebla Mari ) les découvre avec émerveillement. La mémoire d’une autre lutte , la puissance des images, le pouvoir du souvenir. La passerelle entre son pays meurtri et ce village qui peine à renaître de sa catastrophe économique.

Les vieux de la vieille maugréent et balancent leurs insanités racistes et xénophobes, de plus en plus provocateurs, mais le courant passe. Un vent de solidarité bouscule les plus réfractaires, réveille les consciences endormies . Ca peut paraître idyllique, manichéen, convenu, … mais la caméra de Ken Loach saisit tous ces instants inespérés, ces retrouvailles pour dire que l’espoir n’est pas vain.

Celui  que le petit écran des actualités ne retranscrit jamais pleinement, nous laissant témoin impuissant, en colère, mais sans élan. Loach lui donne une raison d’être, un visage . Sobrement, instinctivement.

25 octobre 2023 en salle 1h 53min / Drame Avec Dave Turner, Ebla Mari, Claire Rodgerson Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub situé dans une petite bourgade du nord de l’Angleterre. Il y sert quotidiennement les mêmes habitués désœuvrés pour qui l’endroit est devenu le dernier lieu où se retrouver. L’arrivée de réfugiés syriens va créer des tensions. TJ se lie cependant avec Yara, une jeune migrante passionnée par la photographie. Ensemble, ils vont tenter de redonner vie à la communauté locale Paul Laverty scénariste attitré de Ken Loach a écrit une formidable histoire, à-priori très convenue, sur le rejet…
Le film

C’est un bel exercice de style que réussit le scénariste attitré de Ken Loach , Paul Laverty en synthétisant au cœur d’un même récit l’histoire de réfugiés syriens dans un petit village minier anglais qui se meurt à petit feu. De la xénophobie à l’intégration bienveillante, le scénariste englobe de nombreux problèmes relatifs à la séparation, au racisme, à l’identité autour d’un pub que son propriétaire n’arrive pas à consolider. Les vieux habitués y tiennent fermement la rampe et le discours haineux envers les migrants. Le patron leur tient tête, fort d’une histoire personnelle qui peut le rapprocher des exilés qu’il accueille lui, avec bienveillance. Un vent de solidarité bouscule les plus réfractaires, réveille les consciences endormies . Ca peut paraître idyllique, convenu, … mais la caméra de Ken Loach saisit tous ces instants inespérés, ces retrouvailles pour dire que l’espoir n’est pas vain. Loach lui donne une raison d’être, un visage . Sobrement, instinctivement

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3 Commentaires

  1. Tel un RDV attendu avec impatience, comme l’étaient Chabrol et le beaujolais nouveau, Ken Loach sort son dernier film (dans les 2 sens du terme peut-être) et nous évite notre tendance à faire l’autruche!
    Les situations qu’il nous montre dans leur réalité crue ,les villages sinistrés d’une ère post minière (ou usinière), l’appauvrissement de la population qui en découle, l’immobilier bradé et racheté par des marchands de sommeil, existent bel et bien à côté de chez nous, et nous font sentir bien impuissants .
    Certes, il utilise de grosses ficelles cette fois-ci, mais le message de solidarité passe bien : emmenons nos enfants et petit-enfants.
    Ils doivent entendre certains propos comme la cruauté gratuite tenus par les clients du pub envers l’étranger qui déclenche la Peur par son arrivée.
    Passage très émouvant dans la cathédrale (encore debout elle!) avec l’évocation de la destruction systématique d’autres monuments de la mémoire des peuples dans ces pays où les massacreurs veulent anéantir tout espoir.

    Ken, j’aurais bien aimé être ta Barbie, hi,hi…

  2. Toujours la forme Ken, quel plaisir de voir un film avec lequel on est en accord sur le fond.

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