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« Simba » de Brian Desmond Hurst . Critique dvd

Synopsis: A son arrivée au Kenya, Alan est accueilli par Mary, une amie d'enfance dont il est amoureux. La suite de son voyage est moins réjouissante puisqu'il découvre la ferme de son frère saccagée et ce dernier tué par la tribu des Mau Mau. Alan décide de rester sur place pour venger son frère mais doit faire face à de nouveaux massacres perpétrés par le chef  Simba

La fiche du DVD

Le film : "Simba"
De :
Avec : Dirk Bogarde, Virginia McKenna, Donald Sinden, Earl Cameron, Basil Sydney
Sortie le : 18/08/2015
Distribution : Elephant Films
Durée : 109 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD : 1
Le film
Le bonus

Il est rare qu’un film évoque des événements qui ne sont pas encore terminés. Plus étonnant au milieu du XXème siècle quand le réalisateur britannique Brian Desmond Hurst décide de relater la révolte d’une tribu kenyane, les Mau Mau. Il semble que le propos soit alors de discréditer le mouvement populaire réduit à une action  de meurtriers  qui assassinent leurs maîtres blancs. Bien plus tard, certains historiens estiment qu’il s’agissait d’une révolte de noirs contre des noirs. Les Mau Mau en voulaient à la tribu  Kikuyu qui supportait docilement la domination britannique. Les meurtres de colons étaient selon les historiens plutôt rares.

C’est pourtant sur cette image que le cinéaste anglais engage l’aventure de ce film colonialiste .Alan ( Dirk Bogarde) débarque du pays natal et  se rend dans la ferme de son frère qu’il découvre gisant sur le sol. Le début d’une prise de conscience raciste pour cet anglais parfaitement bien élevé et qui ne comprend pas les motivations de son amie d’enfance qui œuvre beaucoup auprès de la population noire.

Un antagonisme sur lequel repose entièrement le film, entre la compréhension de quelques blancs et le refus de leurs concitoyens d’accorder des libertés aux boys et à leurs familles, «  des enfants arriérés, rien de plus ». Le schéma somme tout classique d’un affrontement qui va se durcir au fil des années.

Simba-4

« Mais se refuser à parler avec la majorité c’est la jeter dans les bras de l’ennemi » disent les plus sages, des réflexions qui pourraient s’appliquer encore aujourd’hui dans d’autres circonstances.

Pour adoucir la violence et l’aveuglement, Brian Desmond Hurst a convoqué un couple parfait pour l’exercice : Dirk Bogarde – peu à l’aise dans cette aventure – et Virginia McKenna, ont le cœur en harmonie, même si l’ âme ne recèle pas les mêmes valeurs. Un conflit romantique à souhait, exotique aussi aux yeux d’un film d’actions et d’aventure qui n’occulte pas un instant le fond du problème racial et colonial.  Même s’il est peu objectif, le recul nous permet aujourd’hui d’en mesurer en partie les conséquences.

  • Entretien avec Jean-Pierre Donnet (15 mn). L’homme ne s’étend pas beaucoup sur le fond du récit, préférant retenir la cinématographie de l’aventure, ce «  quelque chose de fordien » qu’il souligne autour «  d’un film un peu documentariste ». Il  passe en revue tous les membres de l’équipe, de la photo au montage, jusqu’à la musique, bien entendu.

Tout aussi entendu, il insiste sur la présence de Dirk Bogarde, et surtout de Virginia McKenna, « le centre,  le soleil du film ».

Il est rare qu’un film évoque des événements qui ne sont pas encore terminés. Plus étonnant au milieu du XXème siècle quand le réalisateur britannique Brian Desmond Hurst décide de relater la révolte d’une tribu kenyane, les Mau Mau. Il semble que le propos soit alors de discréditer le mouvement populaire réduit à une action  de meurtriers  qui assassinent leurs maîtres blancs. Bien plus tard, certains historiens estiment qu’il s’agissait d’une révolte de noirs contre des noirs. Les Mau Mau en voulaient à la tribu  Kikuyu qui supportait docilement la domination britannique. Les meurtres de colons étaient selon les historiens plutôt rares.…

Review Overview

Le film
Le bonus

Des idées d’autonomie, d’indépendance, le cinéma en mesure les conséquences et depuis des lustres comme nous le rappelle ce film du milieu du XX ème siècle. Il a été tourné alors que les événements rapportés, la révolte des Mau Mau, n’étaient toujours pas contenus. Ce combat vieux comme le monde rejaillit sur l’époque colonialiste de l’Empire britannique alors aux prises avec ses démons expansionnistes. De manière systématique, mais en prenant le parti des blancs, le cinéaste dévoile les différents camps qui s’affrontent sur le terrain idéologique et des sentiments. Les passions s’enflamment, en bon vieux classique d’un film d’actions et d’aventure qui n’occulte pas un instant le fond du problème racial et colonial.  Même s’il est peu objectif, le recul nous permet aujourd’hui d’en mesurer en partie les conséquences.

Avis bonus Un entretien qui ne fait qu'effleurer le sujet

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