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« Palais de Justice » de Chiara Bellosi. Critique cinéma

Synopsis: A l’intérieur d’un tribunal, l’audience d’une affaire impliquant un pompiste qui a tué un de ses voleurs. Il y a le rituel, la langue, les robes des juges et l’ambiguïté de la Justice. Mais nous assistons aussi et surtout à ce qui se joue à l’extérieur : les couloirs, le bruit, le désordre, les familles en attente. 

La fiche du film

Le film : "Palazzo di giustizia"
De : Chiara Bellosi
Avec : Daphne Scoccia, Bianca Leonardi
Sortie le : 24/08/2020
Distribution :
Durée : 84 Minutes
Genre : Drame
Type : Long-métrage
Le film

« Viva il cinema » 

Jusqu’au 06 Mars à Tours.

Le cinéma italien qui hante fréquemment les prétoires mafieux, poursuit son intrusion dans la cour de justice en y mettant cette fois beaucoup d’amour et de sensibilité.

Ce qui se déroule à l’extérieur de la cour d’assise est, sinon plus important, du moins aussi vital pour Domenica, la fille du pompiste poursuivi pour avoir tué l’un de ses agresseurs. Mineure, elle patiente dans le couloir,  face à une enfant, Luce. Son papa derrière les barreaux est l’un des assaillants.

La petite fille est rayonnante, pleine de vie que sa maman Angelina (Daphné Scoccia) a du mal à contenir entre deux interruptions d’audience. Un petit oiseau lui tient compagnie, mais à son image, le volatile ne tient pas en place. Tout près Daniele, (Andrea Lattanzi), un technicien répare un appareil électrique.

Viale ( Nicola Regnanese ) avec sa fille Domenica

Il jette un coup d’œil furtif à Domenica, et sourit à la gamine, déjà partie vers d’autres aventures. Vers des rencontres auxquelles elle ne prête guère attention, pour mieux revenir à sa place.

Le va et vient dans le couloir des pas perdus où le monde s’agite devant le regard attentif de la réalisatrice qui elle aussi va et vient  dans les coulisses de ce palais que l’on dit de justice.

Les plaidoiries se poursuivent sans autre forme de procès que celui d’un fait divers où légitime défense et peur irraisonnée s’opposent. La cinéaste ne s’y attarde pas, à nouveau dehors pour accompagner l’attente.

Et les cœurs qui se rapprochent.

A l’origine distante, Domenica suit maintenant de plus près celle qui pourrait être sa petite sœur. Un bout d’chou qui n’a pas froid aux yeux et fait craquer Daniele, le technicien, avec qui elle partage son repas.

Un peu plus tard le jeune homme fera danser la demoiselle. Un peu de rêve et d’utopie au cœur de la décision des hommes, et de cette lumière indomptée dans un lieu surpris par un tel décor, une telle esthétique.

Chiara Bellosi dessine un portrait lumineux quand Domenica retrouve un brin de sourire pour un brin de vie qui ne tient qu’au fil d’un jugement. C’est touchant, attachant, craquant . Rendre à l’humanité son droit d’être  là où derrière les portes fermées, on referme les menottes des condamnés.

Déjà publiés :  « Piccolo Corpo » de Laura Samani-  « La Bête dans le cœur » de Cristina Comencini –  » L’Agnello » de Mario Piredda-Punta Sacra » de Francesca Mazzoleni- « Il legionario » de Hleb Papou

"Viva il cinema"  Jusqu'au 06 Mars à Tours. Le cinéma italien qui hante fréquemment les prétoires mafieux, poursuit son intrusion dans la cour de justice en y mettant cette fois beaucoup d’amour et de sensibilité. Ce qui se déroule à l’extérieur de la cour d’assise est, sinon plus important, du moins aussi vital pour Domenica, la fille du pompiste poursuivi pour avoir tué l’un de ses agresseurs. Mineure, elle patiente dans le couloir,  face à une enfant, Luce. Son papa derrière les barreaux est l'un des assaillants. La petite fille est rayonnante, pleine de vie que sa maman Angelina (Daphné Scoccia)…
Le film

Il est encore question de tribunaux dans ce cinéma italien. Mais cette fois la réalisatrice Chiara Bellos s’intéresse autant sinon plus aux bruits du couloir  jouxtant la salle d’audience qu’à l’issue du procès en cours. Les uns et les autres sont liés par la présence extérieure de la fille du pompiste accusé d’avoir tué l’un de ses agresseurs. Le second malfaiteur, derrière les barreaux est soutenu par son épouse, et sa petite fille qui attend elle aussi sur une chaise dans le couloir. Un affrontement sans heurt, une confrontation tangible, entre Domenica et Luce au milieu du bruissement quotidien de la salle des pas perdus et de ces gens qui vont et viennent. C’est plein d’amour et de sensibilité, d’une humanité au naturel dans un lieu où derrière les portes fermées, on referme les menottes sur les poignets des condamnés.

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