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« L’étreinte du serpent » de Ciro Guerra. Critique cinéma-dvd

Synopsis: Karamakate, un chaman amazonien puissant, dernier survivant de son peuple, vit isolé dans les profondeurs de la jungle. Des dizaines d’années de solitude ont fait de lui un chullachaqui, un humain dépourvu de souvenirs et d’émotions. Sa vie est bouleversée par l’arrivée d’Evans, un ethnobotaniste américain à la recherche de la yakruna, une plante sacrée très puissante, possédant la vertu d’apprendre à rêver. Ils entreprennent ensemble un voyage jusqu’au cœur de la forêt Amazonienne au cours duquel,  passé, présent et futur se confondent, et qui permettra à Karamakate de retrouver peu à peu ses souvenirs perdus.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "L'Étreinte du serpent"
De : Ciro Guerra
Avec : Nilbio Torres, Jan Bijvoet, Antonio Bolivar, Brionne Davis, Yauenkü Migue
Sortie le : 03 mai 2016
Distribution : TF1 Vidéo
Durée : 120 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Meilleur dvd Mai 2016 ( 2 ème )

Le cinéma qui vous transporte. Un autre monde, un autre temps, un paradis perdu certainement qui tente encore de préserver un peu d’espace . Un étranger Evans s’y promène en quête d’une plante rare. Aussi rare que l’homme qui l’accueille avec méfiance : il est le seul survivant de la déforestation opérée par ses semblables. A force de vivre seul, il n’a plus d’histoire, plus de souvenir.

En accompagnant son visiteur au cœur de la forêt amazonienne, Karamakate va enfin peut-être comprendre pourquoi.

Il y est question de croyances, celles des indigènes d’autrefois bousculés par la foi des envahisseurs dont Evans retrouve la trace et les méfaits. Un peu à la manière du capitaine Willard d’ « Apocalypse Now », il remonte le temps, au fil d’un fleuve chargé de mystère. Une lente progression hypnotique qui vous saisit au fur et à mesure que revivent les épisodes dramatiques de la région.l'étreinte du serpentDes enfants sous la coupe de missionnaires violents, des voleurs de quinine, des prédateurs, des tueurs. «  La science des blancs ne connait que la violence » relève Karamakate, pourtant plié en quatre à l’idée que son compagnon de voyage écrive à son épouse.

«  Tu exprimes des sentiments à une femme ?  » s’étonne-t-il avant de repartir de plus belle dans cet éclat de rire si rare au cœur de cette civilisation qui n’existe plus

« Tu comprends ce que j’écris » lui demande alors Evans, « non mais à te voir et à t’entendre on dirait que tu vas pleurer ». Le savoir, le bon sens ont pris la tangente de nos certitudes. Ciro Guerra retourne les cartes et filme de la même manière, dans la même intention indigène du respect. Comme une osmose entre l’âme et l’esprit, la raison et le divin.

C’est sublimement filmé. Les années se superposent naturellement, plus qu’elles ne défilent, sans souci du temps et de ses contingences. Une brassée bienfaitrice de cinéma qui de «  Dead man » à «  Fitzcarraldo » et «  Aguire » porte la création au plus haut, et au plus beau de ses sommets.

Deux hommes en sont  les témoins, mais aussi les porte-paroles, Jan Bijvoet et Brionne Davis rayonnants, guidés par leur rêve. Qui devient le nôtre, l’osmose est parfaite.

LES SUPPLEMENTS

  • Making of (25mn). Très détaillé, complet, de l’histoire du pays à la réalisation d’un film sur cette histoire. Comme je ne distinguais pas toujours qui prenait la parole, les commentaires sont anonymes mais certifiés par une équipe très entreprenante.

« On a voulu comprendre ce qui se passait ici, du point de vue des indigènes, on n’avait alors que des récits d’explorateurs. C’est un véritable voyage spirituel au cœur de l’Amazonie, quelque chose qui n’existe plus. (… ) Ce film témoigne de ce qui n’existe plus, le caoutchouc a entraîné de grandes destructions ».

l'étreinte du serpent

On assiste au travail très précis sur des exercices de communication, dans différentes langues, aux techniques de relaxation…

Nilbio Torres qui joue Karamake parle très bien de son personnage et des difficultés à revenir au réel «  jouer c’est sentir plusieurs présence dans son corps ».

« Il s’agit de l’histoire de ces hommes savants, qui s’intéressent à la science du point de vue d’un occidental et d’un indigène, et de la manière dont ils recherchent le savoir et le partagent, cela se passe en même temps qu’une grande destruction qui s’abat sur l’Amazonie ».

Le travail des femmes sur les costumes est très intéressant à suivre, au même titre que l’ensemble des efforts consentis dans un milieu qui n’était pas forcément préparé à un tel tournage.Faire traverser le fleuve sur des embarcations dans lesquelles toutes les personnes ne savaient pas forcément nager, constitue l’un de ses épilogues épiques.

« La jungle vous fait lâcher prise, et il faut se laisser porter, et tout de suite après, on se sent en paix » Brionne Davis (Evan)

l'étreinte du serpent

  • L’aventure. Les dangers rencontrés par l’équipe de tournage dans cet environnement hostile.« On est à la merci de la jungle et du climat, l’équipe est très forte, le climat a engendré de nombreuses grippes, des fièvres, une pneumonie »…
  • La diversité culturelle. L’expérience humaine vécue par l’équipe et, à travers le film, les spectateurs. « La diversité culturelle c’est l’essence de ce film (…)  un film d’intégration culturelle ».« Un film ne se définit pas simplement par l’esprit créatif de ceux qui le mettent en œuvre, mais pas leurs désirs, qui sont nombreux ».
  •  Histoire . Les différentes inspirations sur lesquelles repose le film.
  • Magie . Celle que renferme la forêt amazonienne et  son impact sur le film.

 

Meilleur dvd Mai 2016 ( 2 ème ) Le cinéma qui vous transporte. Un autre monde, un autre temps, un paradis perdu certainement qui tente encore de préserver un peu d’espace . Un étranger Evans s’y promène en quête d’une plante rare. Aussi rare que l’homme qui l’accueille avec méfiance : il est le seul survivant de la déforestation opérée par ses semblables. A force de vivre seul, il n’a plus d’histoire, plus de souvenir. En accompagnant son visiteur au cœur de la forêt amazonienne, Karamakate va enfin peut-être comprendre pourquoi. Il y est question de croyances, celles des indigènes d’autrefois…
Le film
Les bonus

Malgré un sujet prisé par le cinéma (la découverte d’un nouveau monde) c’est un film que l’on n’a encore jamais fait. L’homme qui va à la découverte de la forêt amazonienne, un bon blanc comme l’Histoire en rapporte beaucoup est cette fois sous la coupe bienveillante de l’indigène. Le réalisateur inverse habilement le point de vue du spectateur en plaçant le personnage principal dans la peau de l’autochtone. Un chaman qui depuis 40 ans vit seul et qui maintenant reprend contact avec la civilisation à travers la venue du scientifique européen.  Et avec autant d'habileté, le cinéaste nous raconte cette aventure en superposant les époques. Ca fonctionne très bien, à travers cette renaissance d’un monde, ce paradis perdu que deux hommes redécouvrent. Ils en deviennent les porte-paroles : Jan Bijvoet et Brionne Davis rayonnants, guidés par leur rêve. Qui devient le nôtre, l’osmose est parfaite.

Avis bonus Un très bon making of et quelques petits chapitres

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