Accueil » A la une » « Le Grand Jeu » de Aaron Sorkin. Critique cinéma-dvd

« Le Grand Jeu » de Aaron Sorkin. Critique cinéma-dvd

Synopsis: En 2004, à la suite d’un grave accident, la jeune Molly Bloom abandonne ses espoirs de médaille olympique et débarque à Los Angeles. Simple assistante, elle épaule son patron qui réunit toutes les semaines des joueurs de poker autour de parties clandestines. Virée sans ménagement, elle décide de monter son propre cercle. Le succès est immédiat et vertigineux.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Le Grand jeu"
De : Aaron Sorkin
Avec : Jessica Chastain, Idris Elba, Kevin Costner, Michael Cera, Jeremy Strong
Sortie le : 03 Mai 2018
Distribution : M6 Vidéo
Durée : 134 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film
Les bonus

Le cinéma s’inspire du poker pour relater des destins hasardeux. Il en fait parfois le sujet de ses films, ou une thématique majeure. Entre les deux, ce jeu qui ne doit rien à la chance, permet de scénariser une vie qui à l’origine n’attendait rien d’un bluff et d’une paire de rois.

A la suite d’un accident lors d’une compétition, la reine des neiges, si prometteuse, quittera pourtant la piste enneigée pour celle des tapis verts. L’histoire de Molly Bloom est vraie, la voici reine du poker.

Après avoir épaulée son patron qui la vire sans ménagement, la jeune femme crée son propre cercle de jeu. Les parties clandestines sont colossales, les vedettes du show biz rappliquent. Molly comprend le bon moment où il lui faut rebondir. Opter pour les bons clients, s’attirer leur bienveillance, et peut-être de véritables appuis. Mais l’empressement de certains n’ira jamais où ils espèrent aller. Molly ne couche pas, et rejette toute aventure sentimentale.

Depuis ses premières glissades à la neige, son père ( Kevin Costner, très bien )  a toujours veillé à ce qu’elle soit la meilleure…

A cette règle de conduite personnelle, elle n’omet pas celle que la loi lui impose : aucun pourcentage sur les gains. Le cadre est strict mais son respect lui vaut de grimper dans la hiérarchie jusqu’à en atteindre le sommet. Et des sommes pharaoniques qu’elle craint un jour ne pouvoir rembourser. Histoire de s’en préserver, elle imagine alors sa petite cagnotte, Molly prélève son dû.

Ce qui n’échappe pas à la Mafia russe, familière de ses jeux. Entrée sur son insistance – mais elle n’en connaissait pas l’origine-  la pègre la menace maintenant de tout rafler. Le FBI la contacte, le show-biz panique… C’en est trop pour la business woman qui jette alors l’éponge, ce que ne fait pas la justice. Molly ne comprend pas cette insistance plus de deux ans après les faits.

L’avocat Jaffey se charge donc des explications. Idris Elba que j’ai trouvé très bien et surprenant dans le rôle apparait très vite dans l’histoire. Et c’est heureux tant la confrontation avec sa cliente élève les débats par ailleurs d’un classicisme un brin lourdingue. Autant les subtilités du poker me sont passées parfois au-dessus (Aaron Sorkin ne se prive pas de les étaler) autant les joutes verbales confèrent à la mise en scène sa véritable raison d’être.

Autour d’un dossier bien souvent constitué d’éléments irrecevables, dans le seul but de confondre toute une société à travers celle qui avait su la dominer. Mais la belle n’est pas une donneuse et Jessica Chastain, non plus, qui tient pendant plus de deux heures son personnage au-dessus de la mêlée, digne et superbe.

Son interprétation colmate les faiblesses d’une réalisation sans véritable inspiration. Je ne sais pas si ça mérite un Oscar, mais un coup de chapeau, très certainement.

LES SUPPLEMENTS

  • Rencontre avec l’équipe (23 mn). Le réalisateur ouvre le bal et raconte l’histoire vraie de Molly Bloom. Il assure que dès l’écriture il a pensé à Jessica Chastain (« maligne, sens aigu de l’ironie »). Il est tout aussi élogieux avec Costner et Idris Elba « pour cette expression neutre qu’il a quand il ne dit rien ».

Aaron Sorkin donne ainsi le ton de rencontres assez formatées, où tout le monde dit du bien de tout le monde. Un grand classique chez les américains

Alors après la courte interview de Jessica Chastain et les entretiens plus long de Idris Elba et Kevin Costner, le plus intéressant est la prise de parole de Molly Bloom, celle qui a donc inspiré ce film.

« En rentrant la première fois dans une salle de poker, j’ai tout de suite compris comment je pouvais m’y prendre pour monter mon propre réseau, j’avais 23 ans, je venais d’une petite ville et je débarquais au milieu de célébrités que l’on voyait tous les jours à la TV. (…) Ils jouaient au poker et je jouais à les étudier »

Fraude à l’assurance, paris illégaux… « le gouvernement voulait que je dise ce que je savais de tout ça. (…)  Arnaques en bourse, frasque des stars, tout revenait vers moi. Je n’avais commis aucun crime mais j’ai violé la loi et j’assume. Mais 17 agents du FBI pour ça et une mise en examen pour participation à une mafia Russe, il n’y avait pas que les paris illégaux… ».

Elle ne dénoncera cependant personne « je n’avais pas à le faire pour sauver ma peau, il n’y avait parmi eux ni proxénète, ni criminel, eux je les aurais dénoncés ».

Extraits de tournage ( 2.33 mn ) . Ca passe très vite

Le cinéma s’inspire du poker pour relater des destins hasardeux. Il en fait parfois le sujet de ses films, ou une thématique majeure. Entre les deux, ce jeu qui ne doit rien à la chance, permet de scénariser une vie qui à l’origine n’attendait rien d’un bluff et d’une paire de rois. A la suite d’un accident lors d’une compétition, la reine des neiges, si prometteuse, quittera pourtant la piste enneigée pour celle des tapis verts. L’histoire de Molly Bloom est vraie, la voici reine du poker. Après avoir épaulée son patron qui la vire sans ménagement, la jeune femme…
Le film
Les bonus

Après une ouverture fracassante et digne d’intérêt (des scènes de ski époustouflantes), je m’attendais à quelque chose de plus dynamique dans la réalisation d’une sorte de biopic autour d’une histoire tellement vraie qu’elle aurait mérité un autre traitement. Celle d’une skieuse professionnelle appelée sur les sommets de la gloire . Une chute va la contraindre à dévier sa trajectoire pour se retrouver par le plus grand des hasards, à la tête de cercles de jeu fréquentés par des pontes du show biz. Face aux menaces de la Mafia russe et … du FBI, sa réussite va causer sa perte. Scénariste, Aaron Sorkin se risque derrière la caméra en « fermant les yeux » laissant des spécialistes tels que Kevin Costner (très bien en papa intraitable) et Jessica Chastain assumer le plus lourd de la tâche. L’interprétation sans reproche de la comédienne permet de colmater les faiblesses de la réalisation dont la plus évidente est la longueur.(2 h 20 ) AVIS BONUS Une rencontre avec l'équipe dont le grand intérêt est d'entendre la vraie Molly Bloom

User Rating: Be the first one !

Voir aussi

« Los Delincuentes » de Rodrigo Moreno. Critique cinéma

Délinquants je veux bien, mais de la à en faire des tonnes !

2 Commentaires

  1. Film très efficace comme savent le faire les américains. Dommage qu’il soit un peu long. Je retiens une très belle scène entre Jessica Chastain (excellente pendant tout le film) et Kevin Costner que l’on ne voit pas assez à mon avis.

Laisser un commentaire