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Jean Carmet s’est fait la belle

La vouivre de Georges Wilson 1988 )
  • Jean Carmet, né le 25 avril 1920 à Bourgueil et mort le 20 avril 1994 à Sèvres.

Ses copains le pensent encore, Carmet n’est pas mort ! Il s’est fait la belle. Une de plus. Mais cette ultime pirouette n’amuse plus la galerie et tous les gens qui l’aiment tant. Il était un acteur populaire, un gars du terroir de Bourgueil. Il aimait bien le vin et la vie.

            Le qu’en-dira-t-on, Jean Carmet n’y prêtait guère attention. Et comme pour mieux se passer du commentaire, il souriait. Gourmand, l’air goguenard. A l’occasion du tournage de « Bouvard et Pécuchet » dans les jardins du musée des Beaux-Arts à Tours, le comédien accepta l’interview sans difficulté. Prévenant seulement, malicieux « Je veux bien vous parler, mais je ne voudrais surtout pas vous déranger. »

                Irrésistible de bonhommie, truculent, chaleureux il était toujours  à l’écoute. « C’est sympa de revoir les copains, quelle que soit l’occasion. Il y en a que j’ai revue qui travaille dans la pompe à merde ». De temps en temps, il redescendait au pays natal, avec Depardieu. Histoire de se ressourcer.

Le grand blond, avec Pierre Richard, bien évidemment
Le grand blond, avec Pierre Richard, bien évidemment…

             « En sortant de Descartes, après avoir obtenu son bac, il a filé tout droit vers le conservatoire. Son grand-père M. Doublet ne voyait pas ça d’un très bon œil, d’avoir un saltimbanque dans la famille » se souvient Mme David, la cousine de Tours, à qui il rendait souvent visite.

            « Je sais que ces derniers temps il était bien fatigué. Pas malade, mais fatigué. Germinal fut très éprouvant pour lui. Pendant le tournage, il nous téléphonait et reconnaissait que ça lui était difficile d’assurer son rôle. »

              Pas fier pour un rond, Jean Carmet connaissait trop l’art de l’illusion pour se laisser abuser par la gloire et les paillettes. Lucide, jusque dans la dérision … jusque dans son dernier rôle. Aux proches qui lui conseillaient de lever le pied, il répétait inlassable « Non, non c’est pour le boulot, il faut y aller. »

Quelques références parmi des centaines de films …

  • 1970 : Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais… elle cause ! de Michel AudiardTriolet, le patron
  • 1970 : Le Cri du cormoran le soir au-dessus des jonques de Michel Audiard Gégène
  • 1971 : Juste avant la nuit de Claude ChabrolJeannot
  • 1971 : Le drapeau noir flotte sur la marmite de Michel Audiard Staline, un cheminot
  • 1971 : Le Viager de Pierre Tchernia – Maître Vierson, l’avocat de Noël
  • 1972 : Le Grand Blond avec une chaussure noire d’Yves RobertMaurice Lefebvre, l’ami de François
  • 1973 : Pleure pas la bouche pleine de Pascal Thomas – Le père
« Dupont Lajoie » de  Yves Boisset
  • 1974 : Comment réussir quand on est con et pleurnichard de Michel AudiardAntoine Robineau
  • 1974 : Dupont Lajoie d’Yves BoissetGeorges Lajoie, le bistrot
  • 1976 : La Victoire en chantant ou Noirs et Blancs en couleurs de Jean-Jacques AnnaudLe sergent Bosselet
  • 1977 : René la Canne de Francis Girod – L’indicateur
  • 1978 : Violette Nozière de Claude Chabrol Baptiste Nozière, le père de Violette
  • 1978 : Molière de Ariane Mnouchkine – Un bateleur – rôle coupé au montage
  • 1979Buffet Froid de Bertrand BlierL’assassin
Le caporal épinglé de Jean Renoir
« Le caporal épinglé ».Jean Renoir (1961) avec Jean-Pierre Cassel, Claude Brasseur
  • 1980 : La Banquière de Francis Girod – M. Duvernet
  • 1981 : Le Faussaire (Die Fälschung) de Volker Schlöndorff Rudnik, le trafiquant français
  • 1981 : Allons z’enfants de Yves Boisset L’adjudant Chalumot
  • 1981 : La Soupe aux choux de Jean Girault – Francis Chérasse, dit « Le Bombé »
  • 1982 : Les Misérables de Robert HosseinThénardier, l’aubergiste
  • 1983 : Papy fait de la résistance de Jean-Marie Poiré – André Bourdelle
  • 1984 : Canicule d’Yves BoissetSocrate

  • 1986 : Les Fugitifs de Francis Veber – Martin, le vétérinaire
  • 1987 : Miss Mona de Mehdi Charef – Miss Mona, le vieux travesti
  • 1989 : La Vouivre de Georges Wilson – Requiem, le fossoyeur ivre
  • 1990 : Le Château de ma mère de Yves Robert – Le garde ivrogne
  • 1991 : Merci la vie de Bertrand BlierLe père, vieux
  • 1991 : La Reine blanche de Jean-Loup Hubert – Lucien Soulas
  • 1992 : Le Bal des casse-pieds d’Yves Robert – M. Vandubas
  • 1993 : Germinal de Claude Berri – Vincent Maheu, dit Bonnemort

Voir aussi

« Il reste encore demain » de et avec Paola Cortellesi . Critique cinéma

L'Italie sort de la guerre, les femmes y entrent. A armes inégales

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