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« Jack » d’Edward Berger. Critique dvd

Synopsis: Fonceur, tenace et plein de ressources, Jack, dix ans à peine, est déjà seul responsable de sa famille : son petit frère Manuel, six ans, et leur mère célibataire aimante, mais totalement immature, Sanna, qui travaille la journée et fait la fête la nuit. Mais cet homme de la maison en culottes courtes n'est pas infaillible et un évènement va venir bouleverser le quotidien de ce trio. Les services de protection de l'enfance décident alors de retirer la garde des deux garçons à la jeune femme et de placer Jack dans un centre d'hébergement.

La fiche du DVD / Blu-Ray

Le film : "Jack"
De : Edward Berger
Avec : Ivo Pietzcker, Georg Arms,Luise Heyer
Sortie le : 07 octobre 2015
Distribution : Diaphana
Durée : 99 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de DVD / Blu-Ray : 1
Le film

Meilleur dvd Octobre 2015 ( 5 ème )

Une mère irresponsable, celle de « Délinquant juvénile », un gamin grand, déterminé comme un adulte (« Le petit homme » de Sudabeh Mortezai). Une thématique familiale (*) écornée par les vicissitudes d’une cellule familiale éclatée. Les hommes sont aux abonnés absents, les femmes, mères célibataires, assument comme elles peuvent, et les enfants trinquent. Avant d’affronter la vie avec dix ans d’avance.

Jack est un pionnier. Jamais à court  d’arguments quand le jour et la nuit ne s’entendent que pour le renvoyer dans la rue, avec Manuel (Georg Arms) son petit frère qu’il ne quitte pas des yeux. Le petit Georg est fabuleux, mais dans le rôle-titre, Ivo Pietzcker qui joue pour la première fois au cinéma est incroyable.

On dit couramment : il tient le film sur ses épaules, il est de tous les plans. C’est une toute autre performance que mène sans relâche le jeune comédien, totalement impliqué dans son personnage. Un gamin plein d’amour pour sa mère (Luise Heyer) qui arrache comme elle peut sa vie privée au peu de liberté qu’il lui reste. Elle est rock’n roll, immature . Alors un jour l’aîné est confié à un centre d’hébergement, et le petiot à une amie.

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Intégré dans un système social plus conforme à l’état de la famille, une structure adaptée à sa situation, Jack n’en demeure pas moins l’électron libre formé par une éducation rétive. C’est ainsi et le réalisateur Edward Berger ne juge et encore moins ne condamne. Il ne s’apitoie pas sur une situation assez dramatique sur laquelle personne ne s’apitoie. Surtout pas Jack, toujours plein de ressources  qui mène de front sa quête d’amour maternel et sa dérive sentimentale

Le metteur en scène s’en tient au strict minimum d’une représentation, d’un état de fait. Sa caméra sans cesse en mouvement (Jack l’impose) traque ce petit monde ballotté bien avant l’âge, mais tellement responsable qu’il nous invite à le suivre sans trop réfléchir dans ses chapardages, et sa course éperdue dans les rues de Berlin.

Je m’interroge sur la portée de ce réalisme social dont est absente toute véritable réflexion éducative. Loin d’une littérature enfantine à la Tom Sawyer, Jack relève d’un phénomène adolescent, autour de la nature même de l’enfance. Malgré la noirceur du propos, Edward Berger relève le défi d’une réalisation (voire d’une esthétique) porteuse d’espoir. Un optimisme que je veux bien partager…

(*) On peut aussi élargir à

« Spartacus & Cassandra » d’Ioanis Nuguet

« Le virtuose » de François Girard

« Les chansons que mes frères m’ont apprises » de Chloé Zhao.

Meilleur dvd Octobre 2015 ( 5 ème ) Une mère irresponsable, celle de « Délinquant juvénile », un gamin grand, déterminé comme un adulte (« Le petit homme » de Sudabeh Mortezai). Une thématique familiale (*) écornée par les vicissitudes d’une cellule familiale éclatée. Les hommes sont aux abonnés absents, les femmes, mères célibataires, assument comme elles peuvent, et les enfants trinquent. Avant d’affronter la vie avec dix ans d’avance. Jack est un pionnier. Jamais à court  d’arguments quand le jour et la nuit ne s’entendent que pour le renvoyer dans la rue, avec Manuel (Georg Arms) son petit frère qu’il ne quitte pas…
Le film

C’est une caméra qui ne lâche pas le jeune héros confronté à des vicissitudes quotidiennes formatées par l’absence d’un père et les errances d’une mère aimante, mais encore immature. Un thème cinématographique assez récurent, traité sans pathos ni dramaturgie excessive. Edward Berger se laisse emporter par la fougue de son jeune héros, extraordinaire comédien qui pour la première fois à l’écran fait plus que porter le film. Il l’incarne avec une innocence réglée par une mise en scène fidèle à son énergie, sa personnalité. Lola d’argent à Berlin, ça se comprend.

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