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« Mauvais sang » de Léo Carax. Critique DVD

Pour rembourser une dette auprès d'une usurière, des truands envisagent le vol d'un vaccin contre une maladie qui affecte les couples qui font l'amour sans s'aimer. Ils font appel aux talents de prestidigitateur d'Alex, le fils d'anciens amis. Raconté comme ça c’est un polar, mais non …

La fiche du Disque

Le film : "Mauvais Sang"
De : Leos Carax
Avec : Juliette Binoche, Michel Piccoli
Sortie le : 07 juillet 2010
Distribution : Optimale
Durée : 125 minutes
Film classé : Tous publics
Nombre de Disque : 1
Le film
Les bonus

On aime ou pas, mais ce genre de films, dépasse la confrontation critique pour s’inscrire dans une recherche cinématographique permanente, nourricière du cinéma français.

En 1986, Léo Carax n’a que«  Boy meets girl » à son actif  et déjà la réputation d’un réalisateur hors du commun.  Sa poésie, son lyrisme enflamment la pellicule qui imprime des images denses;  les signes sont parties intégrantes du discours, et de sa mise en scène. On le voit encore d’avantage avec « Mauvais sang » dont la démarche très formelle pour évoquer l’avènement d’un fléau nouveau lui permet de libérer toute son énergie créatrice.

Une évocation, ou plutôt une métaphore autour d’un virus qui « tue les amants qui font l’amour sans sentiments ». L’anti-virus, en cours de réalisation, suscite la convoitise de deux bandes rivales. On part alors sur un polar, mais très rapidement Carax s’en extrait (il ira même jusqu’à la parodie)  pour reprendre le cours de sa petite musique personnelle, riche de multiples influences.

Celles de la BD, et du cinéma muet, mais plus généralement, et avec habileté, de multiples courants artistiques traversent cette ode élégiaque.

J’ai particulièrement revu avec plaisir cette magnifique chorégraphie urbaine, pour un homme seul, courant dans une rue, la nuit. C’est Alex (Denis Lavant) dont le père vient d’être tué. Ses amis lui font alors appel pour sa dextérité, bien utile afin d’approcher le fameux germe du virus. Mais en les rencontrant, Alex tombe sous le charme d’Anna (Juliette Binoche), la maîtresse de l’un des gangsters.

C’est un peu l’histoire, mais pas vraiment le film que Carax transporte ailleurs, à l’image du héros de la fable, Denis Lavant en  fuite perpétuelle, et interprète de haut vol. Le rôle de Juliette Binoche, irréprochable, déjà, m’a beaucoup moins passionné, belle et mystérieuse endormie qui traverse l’histoire dans l’intellect brumeux et hermétique de l’époque.

Michel Piccoli, son alter ego de cœur, puis Julie Delpy en ange salvateur prolongent ce voyage onirique et désespérant que tout aussi mystérieuse Mireille Perrier illumine un instant en compagnie d’un enfant . La vie prend-elle enfin un sens ?

LES SUPPLEMENTS

  • Souvenirs de tournage. On ne parlait pas alors de making of, mais quelqu’un a filmé certains décors, repérages et plusieurs scènes, rapportées ici sans commentaire, ni effet technique. Il y a notamment un long passage sur l’envol et l’atterrissage des parachutistes, avec Juliette Binoche visiblement ravie par l’expérience.
  • Scène coupée. Alex et Marc, la nuit
On aime ou pas, mais ce genre de films, dépasse la confrontation critique pour s’inscrire dans une recherche cinématographique permanente, nourricière du cinéma français. En 1986, Léo Carax n’a que«  Boy meets girl » à son actif  et déjà la réputation d’un réalisateur hors du commun.  Sa poésie, son lyrisme enflamment la pellicule qui imprime des images denses;  les signes sont parties intégrantes du discours, et de sa mise en scène. On le voit encore d’avantage avec « Mauvais sang » dont la démarche très formelle pour évoquer l’avènement d’un fléau nouveau lui permet de libérer toute son énergie créatrice. https://www.youtube.com/watch?v=VaBFNcpZi8Y&ab_channel=JeanRuissan Une évocation,…

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